National Legislation on Labour and Social Rights
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Employment protection legislation database
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Informations écrites communiquées par le gouvernement
Le gouvernement tient à souligner que l’article 39 de la Constitution du Népal garantit les droits des enfants en disposant qu’aucun enfant ne peut être employé dans des usines, des mines ou pour tout autre travail dangereux. Les données existantes recueillies par l’enquête sur la main-d’œuvre du Népal 2017-18 indiquent que le travail des enfants au Népal a baissé considérablement – de 1,6 million en 2008 à 1,1 million en 2018. Ces chiffres restent néanmoins élevés. C’est pourquoi notre gouvernement a pris des mesures d’intervention efficaces et efficientes. Par l’intermédiaire du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale (MoLESS), le gouvernement népalais a élaboré le Plan directeur national sur l’élimination du travail des enfants 2018-2028. En 2022, ce ministère a lancé son plan d’action. Les activités de mise en œuvre sont confiées aux autorités fédérales, provinciales et locales ainsi qu’aux parties prenantes. Cette année, le MoLESS et le bureau de pays de l’OIT au Népal ont organisé conjointement une consultation des parties prenantes en vue de la révision de la liste des travaux dangereux pour les enfants. Les participants à l’atelier représentaient des organisations de la société civile, des syndicats, des organisations d’employeurs, des institutions des Nations Unies et des partenaires du développement. Le MoLESS a également constitué un comité technique tripartite chargé d’examiner la liste des travaux dangereux et en a recommandé l’incorporation dans le processus de modification de la loi de 2000 sur le travail des enfants (interdiction et réglementation). Le gouvernement mène également une étude et un examen des modèles actuels pour la réadaptation des enfants qui travaillent au Népal, de façon à rendre ces modèles plus durables, plus axés sur l’enfant et plus économiques. Les résultats de l’étude apporteront des orientations claires à toutes les agences pour l’emploi afin d’entamer les activités destinées à soustraire les enfants aux pires formes de travail des enfants et à leur fournir un soutien et des soins appropriés. Le gouvernement a engagé le «Child Labour Free Local Level Declaration Program» (Programme de déclaration sur l’élimination du travail des enfants au niveau local). Plus de 100 autorités locales ont exprimé leur intérêt pour cette déclaration. Il s’agit d’une approche par zone qui cible des zones géographiques spécifiques dans le but de lutter contre toutes les formes de travail des enfants, y compris ses pires formes. Cette stratégie gouvernementale vise à créer des zones sans travail des enfants, à atteindre l’ensemble des 753 zones locales, et à faire participer les autorités locales à cette stratégie.
Le gouvernement s’est engagé à mettre fin à toutes les formes de travail forcé. Nous saisissons cette occasion pour souligner que le Népal, en 2022, a déclaré libres les travailleurs soumis au Haruwa Charuwa (travail en servitude dans l’agriculture). Les lois et politiques existantes garantissent les droits de ces personnes. Ces dernières années, un certain nombre de mesures administratives ont été prises pour encourager la scolarisation des enfants et, pour l’exercice en cours, le taux de scolarisation a été de 97,1 pour cent. Le MoLESS, en partenariat avec l’OIT, a dispensé une formation professionnelle à d’anciens travailleurs asservis. Leur réadaptation sur le long terme a déjà commencé. Par ailleurs, une loi d’ensemble sur le travail forcé a été préparée. Nous assurons la commission que le gouvernement népalais continuera de contribuer à l’action déployée pour traiter les problèmes qui subsistent; un soutien aux moyens de subsistance aidera les familles à mettre fin au travail des enfants.
Notre gouvernement rappelle également que le Bureau de la police du Népal chargé de la lutte contre la traite des êtres humains a pris des mesures importantes, notamment en sensibilisant les communautés et en mettant en place des points de contrôle aux frontières, pour prévenir la traite des êtres humains au Népal. Le Programme de partenariat avec la police communautaire (CPP) a été lancé. Le Bureau de lutte contre la traite des êtres humains de la police du Népal a adopté trois stratégies pour lutter contre la traite des êtres humains, y compris la traite de petites filles. Dans une optique de prévention, il conduit des programmes de sensibilisation aux points de contrôle frontaliers, notamment à l’aéroport international de Tribhuvan, à l’aéroport international de Gautam Buddha et à la frontière indienne. Il déploie des activités de protection, telles que des opérations de secours dans les pays de destination; il confie des victimes à des centres de réadaptation pour qu’elles y reçoivent des conseils et enregistre les cas de traite. Régulièrement, il effectue des enquêtes, engage des poursuites et déploie des activités de surveillance. Au cours de l’exercice en cours, 15 petites filles ont été sauvées de la traite. Toutefois, on a observé que, en raison de craintes et de la stigmatisation sociale, de nombreux cas de traite ne sont pas signalés au Népal. Par conséquent, la police communautaire informe les communautés et leur donne les moyens de s’exprimer et de signaler les cas à la police. De même, la Commission nationale des droits de l’homme (NHRC) est en train d’instaurer dans ses locaux une section de lutte contre la traite des êtres humains. Le ministère des Femmes, des Enfants et des Personnes âgées a élaboré un plan d’action décennal de lutte contre la traite des êtres humains. De plus, une politique dans le sens de cette lutte sera élaborée. Ce ministère organise des programmes de sensibilisation qui visent notamment les autorités locales et agit en collaboration avec le cyber-bureau. Il propose également des formations axées sur les compétences aux victimes de la traite et soutient le centre de réadaptation.
Le Conseil national des droits de l’enfant (NCRC) a mis en service une ligne d’assistance téléphonique pour les enfants (numéro d’appel: 1098) et fournit des services dans 18 bureaux qui couvrent l’ensemble du Népal. Les centres d’aide, dans les cas d’enfants disparus, portent secours aux enfants en situation de vulnérabilité par l’intermédiaire de 240 antennes. On dispose de suffisamment d’entités pour traiter les problèmes concernant les enfants, entre autres le ministère des Femmes, des Enfants et des Personnes lui-même, le NCRC, les comités provinciaux ou locaux des droits de l’enfant, et les responsables de la protection de l’enfance. On compte déjà quelque 238 comités des droits de l’enfant au niveau local. Par ailleurs, des fonds pour l’enfance ont été créés dans 213 zones locales. Des responsables de la protection de l’enfance ont été affectés à 266 zones locales, et des procédures du système de protection de l’enfance ont été élaborées dans 323 zones locales.
Le ministère de l’Aménagement du territoire, des Coopératives et de la Réduction de la Pauvreté a identifié 16 322 familles Haliya (travail forcé), dont 12 820 ont bénéficié d’une réadaptation et 1 135 d’une prise en charge au niveau local. De même, 27 570 familles de Kamaiyas (travailleurs asservis) ont été identifiées, dont 27 021 ont bénéficié d’une réadaptation et 300 d’une prise en charge au niveau local. Depuis, que le Népal est devenu un pays pionnier et membre de l’Alliance 8.7, un secrétariat de l’Alliance 8.7 au Népal a été créé au sein du MoLESS; il est soutenu par des organismes des Nations unies à tour de rôle, y compris l’OIT. Le secrétariat présente des rapports annuels au secrétariat mondial de l’Alliance 8.7. Cette année, en avril, le secrétariat du Népal de l’Alliance 8.7, en étroite coordination avec le MoLESS, a soumis le rapport annuel du Népal sur le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et l’esclavage moderne. Il a consulté plus de 10 organismes gouvernementaux et organisations de la société civile pour collecter des informations. Les données détaillées concernant ces domaines sont précisées dans ce rapport annuel. Le MoLESS, par le biais du secrétariat du Népal, a commencé à recueillir des données/informations sur les progrès que divers ministères/institutions ont réalisés dans la lutte contre le travail des enfants, le travail forcé et la traite des êtres humains au Népal. Un logiciel intégré est en cours d’élaboration pour stocker les données et les informations utiles à la planification et au lancement d’interventions ciblées pour lutter contre le travail des enfants, y compris ses pires formes.
Le gouvernement a fait du secteur des fours à briques l’un des secteurs prioritaires pour intervenir régulièrement afin de protéger les enfants et de prévenir le travail des enfants. Plusieurs interventions ont lieu à la source (villages) et sur le lieu de destination (fours à briques). L’objectif est d’éradiquer le travail des enfants dans le secteur de la briqueterie, et de responsabiliser davantage les employeurs en ce qui concerne la prévention du recours au travail des enfants dans le secteur. Des écoles maternelles ont été créées sur les sites de fours à briques. L’Office national de la statistique (CBS) effectuera en 2024 la prochaine enquête sur la main-d’œuvre au Népal. Le MoLESS a demandé au CBS de fournir des données récentes sur le travail des enfants, et sur ses pires formes, et de ventiler ces données, y compris au niveau local. Cela permettra de dresser un tableau actuel du travail des enfants et d’ouvrir la voie à de futures interventions au Népal. Le gouvernement du Népal, en collaboration avec les partenaires du développement, les syndicats, les organisations d’employeurs et les autres parties prenantes, reste attaché au principe inscrit dans la Constitution du Népal de 2015 et au respect de ses engagements internationaux tels qu’ils sont garantis dans la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Discussion par la commission
Président – Le deuxième point à l’ordre du jour est le Népal, concernant l’application de la convention (nº 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999. J’invite le représentant du gouvernement du Népal, le secrétaire conjoint du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale (MoLESS), à prendre la parole.
Représentant gouvernemental – En ce qui concerne le cas du Népal, certaines questions se posent notamment sur les services de travail des enfants en servitude, l’intégration sociale, l’offre d’enfants à des fins pornographiques et un certain nombre de cas de trafic d’enfants, l’éducation de base gratuite et de qualité, le retrait des enfants du travail sexuel commercial, l’exploitation et le retrait immédiat des enfants des pires formes de travail dans les briqueteries.
Le gouvernement a fourni les informations suivantes en réponse aux observations de la commission d’experts.
Le gouvernement tient à souligner que l’article 39 de la Constitution du Népal garantit les droits des enfants en disposant qu’aucun enfant ne peut être employé dans des usines, des mines ou pour tout autre travail dangereux. Les données existantes recueillies par l’enquête sur la main-d’œuvre du Népal 2017-18 indiquent que le travail des enfants au Népal a baissé considérablement – de 1,6 million en 2008 à 1,1 million en 2018. Ces chiffres restent néanmoins élevés. C’est pourquoi notre gouvernement a pris des mesures d’intervention efficaces et efficientes. Par l’intermédiaire du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale (MoLESS), le gouvernement a élaboré le Plan directeur national sur l’élimination du travail des enfants 2018-2028. En 2022, ce ministère a lancé son plan d’action. Les activités de mise en œuvre sont confiées aux autorités fédérales, provinciales et locales ainsi qu’aux parties prenantes.
Cette année, le MoLESS et le bureau de pays de l’OIT au Népal ont organisé conjointement une consultation des parties prenantes en vue de la révision de la liste des travaux dangereux pour les enfants. Les participants à l’atelier représentaient des organisations de la société civile, des syndicats, des organisations d’employeurs, des institutions des Nations Unies et des partenaires du développement. Le MoLESS a également constitué un comité technique tripartite chargé d’examiner la liste des travaux dangereux et en a recommandé l’incorporation dans le processus de modification de la loi de 2000 sur le travail des enfants (interdiction et réglementation). Le gouvernement mène également une étude et un examen des modèles actuels pour la réadaptation des enfants qui travaillent au Népal, de façon à rendre ces modèles plus durables, plus axés sur l’enfant et plus économiques. Les résultats de l’étude apporteront des orientations claires à toutes les agences pour l’emploi afin d’entamer les activités destinées à soustraire les enfants aux pires formes de travail des enfants et à leur fournir un soutien et des soins appropriés.
Le gouvernement a engagé le «Child Labour Free Local Level Declaration Program» (Programme de déclaration sur l’élimination du travail des enfants au niveau local). Plus de 100 autorités locales ont exprimé leur intérêt pour cette déclaration. Il s’agit d’une approche par zone qui cible des zones géographiques spécifiques dans le but de lutter contre toutes les formes de travail des enfants, y compris ses pires formes. Cette stratégie gouvernementale vise à créer des zones sans travail des enfants, à atteindre l’ensemble des 753 communautés locales, et à faire participer les autorités locales à cette stratégie. Le gouvernement s’est engagé à mettre fin à toutes les formes de travail forcé. Nous saisissons cette occasion pour souligner que le Népal, en 2022, a déclaré libres les travailleurs soumis au haruwa charuwa (travail en servitude dans l’agriculture). Les lois et politiques existantes garantissent les droits de ces personnes. Ces dernières années, un certain nombre de mesures administratives ont été prises pour encourager la scolarisation des enfants et, pour l’exercice en cours, le taux de scolarisation a été de 97,1 pour cent. Le MoLESS, en partenariat avec l’OIT, a dispensé une formation professionnelle à d’anciens travailleurs asservis. Leur réadaptation sur le long terme a déjà commencé. Par ailleurs, une loi d’ensemble sur le travail forcé a été préparée. Nous assurons la commission que le gouvernement continuera de contribuer à l’action déployée pour traiter les problèmes qui subsistent; un soutien aux moyens de subsistance aidera les familles à mettre fin au travail des enfants.
Notre gouvernement rappelle également que le Bureau de la police du Népal chargé de la lutte contre la traite des êtres humains a pris des mesures importantes, notamment en sensibilisant les communautés et en mettant en place des points de contrôle aux frontières, pour prévenir la traite des êtres humains au Népal. Le Programme de partenariat avec la police communautaire (CPP) a été lancé. Le Bureau de lutte contre la traite des êtres humains de la police du Népal a adopté trois stratégies pour lutter contre la traite des êtres humains, y compris la traite de petites filles. Dans une optique de prévention, il conduit des programmes de sensibilisation aux points de contrôle frontaliers, notamment à l’aéroport international de Tribhuvan, à l’aéroport international de Gautam Buddha et à la frontière indienne. Il déploie des activités de protection, telles que des opérations de secours dans les pays de destination; il confie des victimes à des centres de réadaptation pour qu’elles y reçoivent des conseils, et enregistre les cas de traite. Régulièrement, il effectue des enquêtes, engage des poursuites et déploie des activités de surveillance. Au cours de l’exercice en cours, 15 petites filles ont été sauvées de la traite. Toutefois, on a observé que, en raison de craintes et de la stigmatisation sociale, de nombreux cas de traite ne sont pas signalés au Népal. Par conséquent, la police communautaire informe les communautés et leur donne les moyens de s’exprimer et de signaler les cas à la police. De même, la Commission nationale des droits de l’homme (NHRC) est en train d’instaurer dans ses locaux une section de lutte contre la traite des êtres humains. Le ministère des Femmes, des Enfants et des Personnes âgées a élaboré un plan d’action décennal de lutte contre la traite des êtres humains. De plus, une politique dans le sens de cette lutte sera élaborée. Ce ministère organise des programmes de sensibilisation qui visent notamment les autorités locales et agit en collaboration avec le cyberbureau. Il propose également des formations axées sur les compétences aux victimes de la traite et soutient le centre de réadaptation. Le Conseil national des droits de l’enfant (NCRC) a mis en service une ligne d’assistance téléphonique pour les enfants (numéro d’appel: 1098) et fournit des services dans 18 bureaux qui couvrent l’ensemble du Népal. Les centres d’aide, dans les cas d’enfants disparus, portent secours aux enfants en situation de vulnérabilité par l’intermédiaire du numéro d’appel d’urgence 104 et de 240 antennes. On dispose de suffisamment d’entités pour traiter les problèmes concernant les enfants, entre autres le ministère des Femmes, des Enfants et des Personnes lui-même, le NCRC, les comités provinciaux ou locaux des droits de l’enfant, et les responsables de la protection de l’enfance. On compte déjà quelque 238 comités des droits de l’enfant au niveau local. Par ailleurs, des fonds pour l’enfance ont été créés dans 213 zones locales. Des responsables de la protection de l’enfance ont été affectés à 266 zones locales, et des procédures du système de protection de l’enfance ont été élaborées dans 323 zones locales. Le ministère de l’Aménagement du territoire, des Coopératives et de la Réduction de la pauvreté a identifié 16 322 familles haliya (travail forcé), dont 12 820 ont bénéficié d’une réadaptation et 1 135 d’une prise en charge au niveau local. De même, 27 570 familles de kamaiyas (travailleurs asservis) ont été identifiées, dont 27 021 ont bénéficié d’une réadaptation et 300 d’une prise en charge au niveau local.
Depuis que le Népal est devenu un pays pionnier et membre de l’Alliance 8.7, un secrétariat de l’Alliance 8.7 au Népal a été créé au sein du MoLESS; il est soutenu par des organismes des Nations Unies à tour de rôle, y compris l’OIT. Le secrétariat présente des rapports annuels au secrétariat mondial de l’Alliance 8.7. Cette année, en avril, le secrétariat du Népal de l’Alliance 8.7, en étroite coordination avec le MoLESS, a soumis le rapport annuel du Népal sur le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et l’esclavage moderne. Il a consulté plus de dix organismes gouvernementaux et organisations de la société civile pour collecter des informations. Les données détaillées concernant ces domaines sont précisées dans ce rapport annuel.
Le MoLESS, par le biais du secrétariat du Népal, a commencé à recueillir des données/informations sur les progrès que divers ministères/institutions ont réalisés dans la lutte contre le travail des enfants, le travail forcé et la traite des êtres humains au Népal. Un logiciel intégré est en cours d’élaboration pour stocker les données et les informations utiles à la planification et au lancement d’interventions ciblées pour lutter contre le travail des enfants, y compris ses pires formes.
Le gouvernement a fait du secteur des fours à briques l’un des secteurs prioritaires pour intervenir régulièrement afin de protéger les enfants et de prévenir le travail des enfants. Plusieurs interventions ont lieu à la source (villages) et sur le lieu de destination (fours à briques). L’objectif est d’éradiquer le travail des enfants dans le secteur de la briqueterie, et de responsabiliser davantage les employeurs en ce qui concerne la prévention du recours au travail des enfants dans le secteur. Des écoles maternelles ont été créées sur les sites de fours à briques. L’Office national de la statistique (CBS) effectuera en 2024 la prochaine enquête sur la main-d’œuvre au Népal. Le MoLESS a demandé au CBS de fournir des données récentes sur le travail des enfants, et sur ses pires formes, et de ventiler ces données, y compris au niveau local. Cela permettra de dresser un tableau actuel du travail des enfants et d’ouvrir la voie à de futures interventions au Népal. Le gouvernement du Népal, en collaboration avec les partenaires du développement, les syndicats, les org
Membres travailleurs – Le travail des enfants constitue une grave violation des droits fondamentaux. Malgré le ferme engagement des États Membres à mettre fin au travail des enfants, comme en témoigne la ratification universelle de la convention, 160 millions d’enfants travaillent encore dans le monde, soit près d’un enfant sur dix. L’Appel à l’action de l’OIT à Durban en 2022 a mis en évidence la nécessité d’une action urgente, en raison des conséquences de la pandémie de COVID-19, des conflits armés et des crises alimentaires, humanitaires et environnementales qui menacent de réduire à néant des années de progrès accomplis dans la lutte contre le travail des enfants. Mettre fin, d’ici à 2025, au travail des enfants sous toutes ses formes est l’un des éléments de la cible 8.7 des objectifs de développement durable (ODD). Au Népal, le travail des enfants est encore répandu dans de nombreuses provinces et de nombreux secteurs. L’enquête sur la main-d’œuvre de 2017 et 2018, menée par le CBS en collaboration avec l’OIT, révèle que près de 1,1 million d’enfants sont soumis au travail des enfants, dont 200 000 dans ses pires formes.
S’agissant des questions soulevées par la commission d’experts dans ses commentaires, nous prenons note de l’adoption de la loi relative aux enfants, 2018, qui couvre désormais tous les enfants et érige en délits une série d’actes liés aux abus sexuels sur les enfants, au recrutement obligatoire d’enfants pour les utiliser dans les conflits armés, et à l’utilisation, au recrutement et à l’offre d’enfants pour la production et le trafic de stupéfiants. Nous prenons également note du Plan directeur national sur l’élimination du travail des enfants 2018-2028 qui vise à protéger les enfants engagés dans des travaux dangereux au moyen de programmes de scolarisation, de programmes de soutien aux familles et d’autres modalités de prise en charge.
Grâce à ces initiatives, le gouvernement a fixé son cap. Cependant, cela ne suffit pas à garantir que ces pratiques cessent définitivement. Le cadre juridique adopté en 2018 et le Plan directeur national doivent être effectivement mis en œuvre par des mesures ciblées de réadaptation et d’intégration sociale, ainsi que par des enquêtes ouvertes en temps opportun, des poursuites promptes et des condamnations efficaces, ainsi que des sanctions dissuasives.
En référence aux commentaires de la commission d’experts, nous prenons note des efforts déployés par le gouvernement pour lutter contre le travail des enfants, y compris par le biais de divers programmes visant à:
- assurer la réadaptation et l’intégration sociale des filles soustraites au haliya et au kamaiya, (filles prises au piège du travail en servitude dans l’agriculture) et au kamlari (filles offertes à des fins de travail domestique aux familles de propriétaires);
- lutter contre la traite des enfants;
- améliorer l’accès des enfants à l’éducation, notamment en octroyant des bourses d’études aux filles et aux enfants dalits.
Nous saluons les initiatives prises par le gouvernement. Toutefois, nous constatons que d’importantes difficultés subsistent, en particulier en ce qui concerne le manque d’impact des mesures prises pour améliorer l’accès à l’éducation et le nombre important d’enfants qui ne sont toujours pas scolarisés. Par conséquent, nous prions le gouvernement de redoubler d’efforts pour:
- assurer que tous les enfants victimes du travail en servitude bénéficient de services appropriés en vue de leur réadaptation et de leur intégration sociale, y compris leur accès à l’éducation;
- lutter contre la traite des enfants par le biais d’enquêtes, de poursuites et de condamnations;
- fournir soutien et assistance aux enfants victimes de la traite;
- faciliter l’accès à une éducation gratuite, de base et de qualité pour tous les enfants, en particulier les filles et les enfants autochtones.
En outre, nous notons que la commission d’experts a soulevé des questions concernant l’absence de mesures efficaces et assorties de délais pour prévenir l’engagement des enfants dans les pires formes de travail, pour les soustraire à ce travail et pour assurer leur réadaptation et leur intégration sociale. La commission d’experts se réfère en particulier à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales et à l’utilisation des enfants dans les briqueteries, activité qui est intrinsèquement dangereuse. Selon les estimations, plus de 13 000 et 17 000 enfants travaillent respectivement dans ces secteurs.
Nous nous associons à l’appel lancé par la commission d’experts au gouvernement pour qu’il prenne des mesures efficaces dans un délai déterminé pour:
- soustraire les enfants à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales dans le secteur du divertissement et leur fournir l’assistance appropriée pour assurer leur réadaptation et leur intégration sociale;
- empêcher le travail des enfants dans le secteur de la briqueterie et assurer leur réadaptation et leur intégration sociale.
En outre, nous notons que, selon le rapport sur l’enquête nationale sur la main-d’œuvre 2017-18, quelque 31 000 personnes sont soumises au travail forcé au Népal, dont environ 17 pour cent sont des enfants. Nous prions le gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour soustraire les enfants au travail forcé.
Tout en prenant bonne note des efforts déployés par le gouvernement pour lutter contre le travail des enfants, force est de constater que le travail des enfants, et en particulier ses pires formes, reste endémique dans le pays. Nous prions instamment le gouvernement d’intensifier ses efforts et de mobiliser tous les moyens à sa disposition pour lutter contre le travail des enfants sous toutes ses formes et d’assurer la réadaptation et l’intégration sociale des enfants victimes du travail, y compris en leur donnant accès à l’éducation.
Membres employeurs – Nous remercions le gouvernement du Népal d’avoir communiqué des informations actualisées sur ce cas. La convention est la première de l’OIT à avoir été ratifiée universellement par ses 187 États Membres, ce qui est historique. Hélas, ce succès n’est pas synonyme d’une application universelle et automatique de la convention en droit et dans la pratique. Il est indispensable que les États se conforment à la convention. La lutte pour l’éradication du travail des enfants et de ses pires formes nous concerne tous. Elle constitue donc un engagement commun et requiert l’effort conjoint de toutes les parties concernées pour que les enfants puissent réaliser pleinement leur potentiel et assurer l’avenir de nos sociétés.
Nous notons que, depuis la ratification de la convention par le Népal en 2002, la commission d’experts a formulé cinq observations sur ce cas, en 2012, 2015, 2016, 2018 et 2022. Aujourd’hui, c’est la première fois que nous examinons ici la mise en œuvre de la convention par le Népal. Permettez-moi de commencer par évoquer le contexte actuel du pays: une situation d’extrême pauvreté, aggravée par la pandémie qui a durement frappé l’économie et le tourisme, à laquelle s’ajoute une grande instabilité politique. C’est en effet en 2018 que les premières élections ont eu lieu depuis l’adoption de la Constitution du Népal et, en novembre 2022, le Népal a tenu ses deuxièmes élections fédérales et provinciales depuis l’entrée en vigueur de la Constitution actuelle.
Cela étant, nous prenons note des mesures prises par le gouvernement, par exemple l’adoption du Plan directeur national sur l’élimination du travail des enfants 2018-2028. Pour le mettre en œuvre, le gouvernement dispose actuellement du soutien du Bureau de l’OIT au Népal. Par ailleurs, le Népal participe à d’autres projets et initiatives de l’OIT, notamment la Coalition mondiale Alliance 8.7, un projet sur la sécurité et santé pour tous les travailleurs en Asie du Sud, et le programme de partenariat entre l’OIT et le ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) sur le recrutement équitable et le travail décent pour les travailleuses migrantes en Asie du Sud et au Moyen-Orient. En ce qui concerne son observation de 2022, la commission d’experts a identifié cinq questions principales sur ce cas.
La première concerne les mesures d’aide directe pour l’élimination du travail des enfants, la réadaptation et l’intégration sociale des enfants victimes des pires formes de travail des enfants, conformément à l’article 3 a) et à l’article 7, paragraphe 2 b), de la convention.
Les membres employeurs font bon accueil aux efforts déployés par le gouvernement pour fournir une aide directe aux victimes du travail des enfants dans des conditions de servitude. Nous notons également que, selon le gouvernement, sur les 27 570 familles soumises au système de kamaiya (c’est-à-dire d’asservissement), 27 021 y ont été soustraites et 300 ont été confiées à la population locale. Toutefois, le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour s’assurer que tous les garçons et les filles victimes de travail forcé bénéficient des services appropriés en vue de leur réadaptation et de leur intégration sociale, y compris l’accès à l’éducation. Le gouvernement doit également continuer de communiquer des informations sur les mesures prises et sur les enfants, filles et garçons, victimes de travail forcé qui ont bénéficié de mesures de réadaptation.
La deuxième question concerne l’utilisation, le recrutement ou l’offre de filles et de garçons à des fins de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques (article 3 b) de la convention). Les membres employeurs notent l’adoption de la loi de 2018 sur l’enfance qui érige en délits diverses activités liées à des abus et à l’exploitation sexuelle d’enfants, à la production de matériel obscène ou à des actes obscènes. Ces activités sont passibles d’une amende de 100 roupies népalaises et d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans. Nous accueillons avec satisfaction ces dispositions législatives, mais il est indispensable d’appliquer effectivement la loi pour parvenir au changement social souhaité et attendu. À cet égard, il sera nécessaire, comme l’indique la commission d’experts, de recevoir des informations sur l’application dans la pratique des sanctions qui portent sur les infractions mentionnées, de même que sur le nombre de cas signalés, de poursuites engagées, de condamnations prononcées et de sanctions appliquées.
La troisième question porte sur les mécanismes de surveillance, les sanctions et l’aide directe aux enfants victimes des pires formes de travail des enfants, comme le prévoient l’article 5 et l’article 7, paragraphes 1 et 2 b), de la convention en se souciant tout particulièrement de la traite des enfants.
À la lumière des informations reçues du gouvernement, le Bureau de lutte contre la traite des personnes de la police népalaise prend des mesures pour combattre la traite des personnes, y compris celle des filles, comme la sensibilisation des communautés et la mise en place de points de contrôle aux frontières, et ainsi empêcher la traite des personnes au Népal. Le gouvernement semble avoir observé que de nombreux cas de traite ne sont pas dénoncés au Népal en raison de craintes et de la stigmatisation sociale; par conséquent, la police communautaire informe les communautés et leur donne les moyens de parler et de dénoncer les cas à la police. Pour autant, nous insistons sur le fait que le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour combattre la traite des enfants en raison de son extrême gravité et fournir des informations sur les activités menées et les résultats.
La quatrième question concerne l’adoption de mesures préventives telles que l’accès à l’éducation de base gratuite, comme l’exige l’article 7, paragraphe 2 c), de la convention. Selon les dernières informations reçues du gouvernement, plusieurs mesures administratives ont été prises ces dernières années pour promouvoir la scolarisation des enfants, si bien que le taux de scolarisation a atteint 97,1 pour cent pendant l’exercice en cours. Nous notons qu’au Népal la gratuité de l’éducation est garantie jusqu’au secondaire; toutefois, d’après l’UNESCO, plus de 74 000 enfants et 189 000 adolescents n’étaient pas scolarisés en 2021. Il est donc indispensable que le gouvernement poursuive son action pour promouvoir l’accès à l’éducation gratuite, de base et de qualité pour toutes les filles et tous les garçons, en particulier pour les filles et les garçons autochtones.
La dernière question porte sur l’adoption de mesures pour éviter que des filles et des garçons soient victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales et d’exploitation au travail dans des fours clandestins, les soustraire à ces travaux et garantir leur réadaptation et leur intégration sociale. Les données relatives à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales dans le secteur du divertissement pour adultes sont très préoccupantes: plus de 13 000 personnes ayant commencé à travailler ont moins de 18 ans. En outre, plus de 17 000 enfants travaillent dans des briqueteries au Népal, dont 44,5 pour cent effectuent des travaux dangereux, et ce malgré les informations du gouvernement faisant état d’interventions en cours pour éradiquer le travail des enfants du secteur des fours à briques. Dans ce contexte, force est aux membres employeurs de rejoindre la commission d’experts et d’insister sur le fait que le gouvernement doit prendre des mesures efficaces pour en finir avec cette situation d’exploitation et fournir une aide appropriée aux fins de la réadaptation et de l’intégration sociale de ces mineurs et enfants.
Les membres employeurs souhaitent souligner que, pour éradiquer les pires formes de travail des enfants, les mesures préventives sont essentielles, mais hélas insuffisantes: les poursuites et les sanctions à l’encontre des adultes, le retrait des enfants des pires formes de travail des enfants, toutes ces mesures, pour être efficaces et durables, ne suffisent pas à elles seules. Il est impératif de suivre une approche tenant compte des différentes causes du travail des enfants pour y mettre fin et d’adopter des politiques qui s’attaquent aux racines du travail des enfants: la pauvreté, les conflits, les crises, l’absence d’accès à la protection sociale et à l’éducation, ainsi que les circonstances socio-économiques qui conduisent à l’exploitation des filles et garçons. Des politiques économiques seront nécessaires pour favoriser le développement des régions présentant les facteurs de risque les plus élevés de travail des enfants.
Membre travailleuse, Népal – Je souhaite aujourd’hui vous parler du problème du travail des enfants au Népal et du besoin pressant d’intervenir immédiatement. Nous saluons les mesures positives prises par le gouvernement, ainsi que le soutien des syndicats et de la société civile dans la lutte contre le travail des enfants. Le Népal a réussi à réduire le travail des enfants au cours de la période 2008-2018, et le gouvernement a adopté quelques mesures positives. Le Népal a décidé d’être un pays pionnier dans la réalisation de la cible 8.7 des ODD et est devenu membre de l’Alliance 8.7. Toutefois, les progrès réalisés sont très lents et les initiatives du gouvernement insuffisantes pour réussir à éliminer toutes les formes de travail des enfants d’ici à 2025, comme le prévoit l’ODD. Malgré les efforts considérables déployés pour combattre le travail des enfants, ses pires formes subsistent dans plusieurs secteurs. Cette situation souligne le besoin urgent de mener des interventions ciblées et d’appliquer des stratégies efficaces pour régler ces problèmes. L’agriculture et le travail domestique, les fours à briques et la construction, les mines et les carrières, le colportage dans la rue et la mendicité forcée ainsi que l’exploitation sexuelle dans l’industrie du divertissement sont quelques-uns des principaux secteurs où les pires formes de travail des enfants persistent au Népal. Il est essentiel de noter que ces secteurs où est implanté le travail des enfants se caractérisent souvent par d’autres formes de vulnérabilité, comme la pauvreté, le manque généralisé d’accès à l’éducation et des taux élevés d’abandon scolaire, la discrimination et l’exclusion sociale. La lutte contre le travail des enfants dans ces secteurs passe forcément par des stratégies globales axées sur la réduction de la pauvreté, l’accès à une éducation de qualité, l’application de la législation du travail, des programmes de protection sociale et des campagnes de sensibilisation visant à modifier les attitudes et les comportements sociaux.
Malheureusement, pour l’heure, les mesures du gouvernement ne suffisent pas pour mettre fin au travail des enfants, au travail forcé et à la traite des êtres humains. Lutter contre le travail des enfants, le travail forcé et la traite des êtres humains requiert des autorités qu’elles revoient le cadre juridique en place. Le cadre juridique de base à revoir se compose de la loi de 2000 sur le travail des enfants (interdiction et réglementation) et de la loi de 2007 sur la traite et le transport des personnes (répression); ni l’une ni l’autre ne sont conformes aux nouvelles dispositions constitutionnelles, aux systèmes fédéraux et à l’esprit des conventions de l’OIT. En outre, aucun progrès n’a encore été enregistré en ce qui concerne la mise en œuvre de la feuille de route de l’Alliance 8.7 malgré la création d’un service national au sein du ministère pour soutenir le développement des partenaires concernés, et aucune structure n’a encore vu le jour aux niveaux provincial et local. Quant aux régimes de protection sociale, ils ne sont toujours pas en mesure d’inclure les travailleurs du secteur informel, manquant de conseils juridiques sur l’enregistrement et la distribution de cartes d’identité.
Les capacités et les ressources financières de l’inspection du travail pour suivre la situation et agir sont très limitées, et les inspecteurs parviennent rarement à entrer en contact avec les travailleurs du secteur informel. Nous savons qu’il y a 11 inspecteurs dans le pays et, à notre connaissance, leurs inspections ne portent pas sur le travail des enfants. Le gouvernement n’a pas suivi la mise en œuvre de la disposition sur l’audit du travail ni n’a organisé les formations pourtant annoncées. Récemment, lors du discours sur le budget du gouvernement, aucun crédit n’a été annoncé pour le Conseil national des droits de l’enfant (NCRC), les centres d’intervention pour les enfants disparus (numéro d’appel: 104), la ligne d’assistance téléphonique pour les enfants (numéro d’appel: 1098) et le budget consacré au secours et à la réadaptation des enfants des rues et qui travaillent.
Nous demandons au gouvernement de mettre en œuvre la loi sur le travail des enfants (interdiction et réglementation) et la loi sur la traite et le transport des personnes (répression), et d’harmoniser la législation sur le travail des enfants et la législation sur l’éducation obligatoire, la loi sur le travail forcé et les Règles pour l’emploi à l’étranger. Nous lui demandons également d’adopter une loi fédérale intégrée pour interdire et mettre fin au travail forcé et assurer la réadaptation de ses victimes; d’encourager l’enregistrement de tous les travailleurs du secteur informel par l’intermédiaire des autorités locales, de leur distribuer des cartes d’identité et de veiller à ce qu’ils soient couverts par des programmes de sécurité sociale; d’augmenter le nombre d’agences pour l’emploi ou de doter correctement les services pour l’emploi des bureaux locaux de personnel capable et compétent et de ressources financières. En outre, nous demandons au gouvernement de procéder immédiatement aux modifications qui s’imposent et d’allouer un budget suffisant au NCRC, au Centre d’intervention pour les enfants disparus et à la ligne d’assistance téléphonique pour les enfants; d’encourager la mise en œuvre de l’audit du travail et les inspections du travail en prévoyant les formations et les autorisations appropriées; de promouvoir le plan d’action de l’Alliance 8.7 auprès des autorités locales et provinciales; et d’adopter une approche sectorielle dans ses politiques et ses programmes, et d’augmenter les investissements en vue d’accroître le nombre de municipalités exemptes de travail des enfants au Népal.
Membre gouvernementale, Suisse – L’examen de l’application de la convention par le Népal a déjà fait l’objet de plusieurs observations de la commission d’experts au cours des dix dernières années. Dès lors, la Suisse regrette que le gouvernement du Népal n’ait pas pris les mesures adéquates pour se conformer à ses obligations internationales.
La situation en matière de travail des enfants au Népal est particulièrement préoccupante dans deux secteurs: le secteur du divertissement pour adultes et les briqueteries. Selon un rapport de l’Alliance 8.7, plus de 10 000 enfants âgés de moins de 18 ans, en grande majorité des filles, travaillent dans le secteur du divertissement pour adultes. Ces enfants sont fortement exposés à des formes de traite et d’exploitation sexuelles à des fins commerciales. Dans les briqueteries, des milliers d’enfants travaillent dans des conditions qui peuvent gravement porter atteinte à leur intégrité physique et leur santé mentale. Les enfants sont exposés à des flammes, travaillent pendant des périodes excessivement longues, parfois de nuit, et doivent porter de très lourdes charges.
Les conditions de travail décrites dans ces deux secteurs ne respectent pas la convention. Le gouvernement suisse appelle donc le gouvernement du Népal à prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme et soustraire tous les enfants à ces formes de travail. Cela implique, entre autres, d’adopter des dispositions législatives interdisant le travail des enfants, de fournir une assistance aux enfants victimes des pires formes de travail pour assurer leur réadaptation et leur intégration sociale, et de punir pénalement les employeurs ayant recours au travail des enfants dans ces secteurs.
La Suisse prend néanmoins bonne note des informations transmises par le gouvernement du Népal. Nous saluons les efforts menés par le gouvernement du Népal pour lutter contre les pires formes de travail des enfants, notamment dans les domaines de l’agriculture et du travail domestique. Nous saluons également l’engagement du Népal en tant que pays pionnier de l’Alliance 8.7 contre le travail des enfants, le travail forcé et la traite des êtres humains. Ces efforts doivent être poursuivis et renforcés par la mise en œuvre effective du Plan d’action népalais contre le travail des enfants. La Suisse appelle le gouvernement du Népal à fournir des informations et statistiques sur les résultats des mesures prises et l’encourage à poursuivre sa coopération avec le BIT.
Membre employeur, Mexique – La première partie de cette intervention est une invitation à la réflexion pour nous tous ici présents: il est manifeste que, s’il est quelque chose dont pâtit notre société, c’est bien de la maltraitance des enfants. C’est pourquoi nous ne pouvons rester insensibles aux pratiques qui menacent l’intégrité des enfants, car ils sont le pilier de l’avenir de notre société. Par conséquent, nous devons souligner que, comme l’énonce le préambule de la convention, «[…] l’élimination effective des pires formes de travail des enfants exige une action d’ensemble immédiate, qui tienne compte de l’importance d’une éducation de base gratuite et de la nécessité de soustraire de toutes ces formes de travail les enfants concernés et d’assurer leur réadaptation et leur intégration sociale, tout en prenant en considération les besoins de leurs familles».
Au nom des employeurs du Mexique, nous condamnons les actes visant à générer la traite des mineurs, ainsi que leur exploitation dans des activités sexuelles et malsaines, ou toute activité susceptible de mettre en péril leur intégrité et, ce qui est le plus précieux et qui doit être protégé, leur droit à la vie.
Le gouvernement est grandement invité à se conformer à la convention, étant dans l’obligation de prendre des mesures immédiates pour empêcher les formes de travail dont il est question à l’article 3 de la convention, et est prié de tenir compte des cinq observations que la commission d’experts a formulées en 2012, 2015, 2016, 2018 et, plus récemment, en 2022.
N’oublions pas que la maltraitance des enfants ne touche pas qu’une seule région. Alors que nous examinons aujourd’hui le cas du Népal, nous appelons aussi la communauté internationale ici représentée à empêcher que ne se poursuivent ces pratiques lamentables afin d’éradiquer la violence à l’encontre des mineurs. Beaucoup parmi nous, ici, ont des enfants. Nous devons donc avoir une position beaucoup plus empathique au sujet de cette situation afin de pendre les actions nécessaires pour les mineurs. Les enfants ont besoin d’être des enfants et nous devons créer les conditions propices à la réadaptation de ceux qui ont été soumis à ces pratiques odieuses et leur fournir les outils nécessaires à leur développement et à leur croissance. Les États Membres doivent garantir le droit à une véritable enfance, à la santé et à la vie.
Il faut mettre un terme à ces histoires malheureuses, qui ont parfois aussi été causées par la pandémie mondiale actuelle. C’est notamment le cas d’un garçon népalais de 13 ans dont je citerai les paroles: «L’école ayant été fermée, je passais toute la journée à la maison. Mes parents ont perdu leur travail et nous avons vite commencé à manquer d’argent et de nourriture. Je ne pouvais pas supporter cette situation et j’ai décidé de faire quelque chose.»
Nous insistons sur le fait que l’avenir des mineurs doit être garanti car, si nous ne permettons pas aux enfants de vivre entièrement leur enfance, nous continuerons d’être confrontés aux atrocités qui ont été commises jusqu’à ce jour.
Enfin, tous les membres de cette honorable assemblée ont eu, à un moment donné, moins de 18 ans. Pourquoi dis-je cela? Parce que, en vertu de l’article 2 de la convention, «[a]ux fins de la convention, le terme ‘‘enfant’’ s’applique à l’ensemble des personnes de moins de 18 ans.» À l’évidence, nous tous, ici, avons probablement vécu des expériences différentes qui, pour autant, ne nous ont pas empêchés d’être présents aujourd’hui dans cette commission. Nous devons nous en souvenir et, en tant qu’adultes responsables, nous devons aussi lancer un appel. Nous ne sommes pas éternels; demain, tout cela sera fini pour nous tous et nous devons avoir à l’esprit que les générations futures prendront le relais dans les débats lors de ce type de réunions. C’est pourquoi nous insistons pour que la protection des mineurs soit assurée. C’est aussi la raison pour laquelle nous lançons un appel fort, tant au gouvernement du Népal qu’à l’ensemble de la communauté internationale, pour éradiquer ces pratiques.
Interprétation de l’allemand: Membre travailleuse, Allemagne – Il convient de reconnaître l’engagement du gouvernement dans la lutte contre le travail des enfants. Le Népal a ratifié la convention et a formulé un Plan directeur national visant l’élimination du travail des enfants d’ici à 2028. Le Code du travail a été révisé et prévoit des sanctions. Toutefois, la situation économique après la pandémie a conduit à une augmentation du travail des enfants. Actuellement, 1,1 million d’enfants sont touchés, soit environ 15 pour cent des enfants du Népal. Or la loi de 2000 sur le travail des enfants (interdiction et réglementation) couvre uniquement les enfants de moins de 16 ans. Il est pourtant essentiel de protéger aussi les jeunes âgés de 16 à 18 ans des travaux dangereux. La loi sur les enfants doit également être étendue aux enfants âgés de 16 à 18 ans et cette mesure doit être adoptée par le Parlement. Les droits de ces enfants doivent être mieux pris en compte.
Le travail des enfants est favorisé par des problèmes structurels. Au Népal, il existe un vaste secteur informel qui compromet l’efficacité de toute mesure. Les régions frontalières avec l’Inde et la Chine, qui sont difficiles à contrôler, constituent particulièrement un foyer de la traite des êtres humains et c’est pourquoi la prostitution forcée des mineurs se produit souvent dans ces régions. Dans ce contexte, permettez-moi également de faire le lien entre la situation économique des parents et la situation du travail des enfants. Tous les travailleurs, indépendamment de leur genre, de leur classe et de leur caste, doivent être rémunérés de manière adéquate. Si les salaires des parents étaient plus élevés, un nombre moins élevé d’enfants devraient aller travailler pour compléter les revenus du ménage. Ce point a été clairement établi. Dans ce cas particulier, nous discutons des pires formes de travail des enfants, dans les conditions les plus dangereuses. Le travail dans les briqueteries est très dangereux pour les enfants. Une interdiction doit être appliquée sans délai. Les inspecteurs du travail doivent contrôler plus rigoureusement cette activité et durcir les sanctions. Pour ce faire, il convient d’augmenter considérablement le budget et le personnel, car à notre connaissance il n’y a que 11 inspecteurs du travail dans tout le pays. En ce qui concerne l’exploitation sexuelle transfrontalière des mineurs, une aide internationale est nécessaire. En outre, comme les filles sont particulièrement vulnérables à l’exploitation sexuelle, la réforme du droit des travailleurs doit accorder une place fondamentale à leur protection. Il est essentiel de renforcer les capacités de l’État dans la lutte contre le travail des enfants. Le ministère du Travail a pris des mesures, mais nous devons nous assurer qu’elles s’inscrivent dans la durée. Il conviendrait également de mettre en place un système de protection sociale plus complet. Le BIT devrait aider le gouvernement dans ce domaine, tant au niveau de sa législation que de la mise en œuvre par le biais d’une assistance technique. Enfin, permettez-moi de souligner le rôle central que les syndicats népalais ont joué dans les progrès réalisés. Leur participation à toutes les initiatives restera essentielle si l’on veut atteindre les objectifs que je viens d’évoquer.
Membre employeuse, Guatemala – Partout dans le monde, les garçons et les filles ne sont pas seulement l’avenir. Ils sont aussi le présent et il est donc de la responsabilité de chacun d’accélérer les mesures visant à prévenir et à éradiquer le travail des enfants et ses pires formes. Le travail des enfants prive les garçons et les filles de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité et nuit à leur développement physique et psychologique. Bien que le gouvernement ait pris diverses mesures pour se conformer à la convention et éradiquer le travail des enfants, elles semblent insuffisantes. Nous ne pouvons ignorer que l’adoption de mesures seule ne suffit pas pour éliminer le travail des enfants; il faut aussi s’attaquer directement à ses racines profondes en suivant une approche qui tient compte des différentes causes du travail des enfants, lesquelles ouvrent la voie à des pratiques telles que celles dénoncées dans les observations de la commission d’experts: traite des enfants, pornographie, maltraitance des enfants, mise à disposition des enfants pour qu’ils travaillent afin de payer les dettes de leur famille, maltraitances physiques, sexuelles et psychologiques, exploitation sexuelle à des fins commerciales, faible taux de scolarisation et, surtout, travail forcé, dangereux, insalubre et périlleux. Tous ces actes sont contraires aux divers droits fondamentaux établis par l’OIT.
Pour aborder et combattre des problèmes comme l’extrême pauvreté, la corruption, la violence, l’informalité, l’absence d’accès à l’éducation et à la santé, il faut adopter des actions visant à promouvoir des emplois décents et de qualité, offrir des possibilités aux adultes d’obtenir l’instruction et la formation nécessaires pour entrer dans le monde du travail et mettre en œuvre des politiques de protection sociale et de promotion du droit à la sécurité et à la santé au travail, créant ainsi un environnement sûr pour les enfants. Les enfants ont le droit d’être des enfants; ils doivent avoir la liberté de s’amuser et de jouer, le droit de bénéficier d’une protection spéciale pour s’épanouir sainement et librement sur les plans physique, mental et social, et le droit à une éducation gratuite, en gardant à l’esprit qu’ils représentent l’avenir de nos sociétés. Le travail des enfants doit être éradiqué par l’action conjointe des États, des organisations de travailleurs, des organisations d’employeurs et de l’ensemble de la société, en appréhendant les différentes situations qui provoquent le travail des enfants et en recourant au dialogue social.
Membre travailleuse, Japon – La plainte dont nous sommes saisis est déposée au titre de la première convention de l’OIT ayant fait l’objet d’une ratification universelle. Les pires formes de travail des enfants, telles que l’esclavage, l’exploitation sexuelle, l’utilisation d’enfants dans les conflits armés ou d’autres tâches illicites et dangereuses qui compromettent la santé, la moralité ou le bien-être physique des enfants, ne méritent aucune place dans notre société.
Nous prenons note des efforts et des progrès réalisés par le gouvernement pour éliminer les pires formes de travail des enfants et améliorer les taux de scolarisation et d’achèvement des études des enfants. Toutefois, de nombreux enfants ne sont toujours pas scolarisés, et ce sont eux qui courent le plus grand risque d’être victimes des pires formes de travail. La situation a été aggravée par la pandémie de COVID-19.
Nous sommes profondément préoccupés par les données ventilées communiquées par le gouvernement et l’OIT selon lesquelles, au cours de l’exercice fiscal 2020-21 du Népal, 79 des 134 victimes de la traite des êtres humains étaient des enfants. Les filles sont particulièrement vulnérables à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales dans le cadre de la traite des êtres humains.
La recherche menée par CLARISSA (action-recherche innovante sur le travail des enfants en Asie du Sud et du Sud-Est) révèle en outre différentes pratiques d’abus et d’exploitation, notamment le harcèlement et les brimades à l’encontre des enfants dans le secteur du divertissement pour adultes, tant de la part des clients que des employeurs. L’étude révèle également l’implication de différents intermédiaires, généralement des parents, des amis, des voisins ou des agents sur lesquels les enfants s’appuient pour trouver du travail.
La Confédération japonaise des syndicats (JTUC-RENGO) estime que l’alternative évidente au travail des enfants est l’éducation. Grâce à une éducation gratuite et obligatoire, nous pourrions prévenir et supprimer l’engagement des enfants dans les pires formes de travail. Nous développons également une initiative visant à rapprocher les enfants népalais des écoles, en collaboration avec la Fondation internationale du travail du Japon (JILAF) et les syndicats du Népal.
Le problème des pires formes de travail des enfants au Népal est toujours persistant et systémique. Nous attendons du gouvernement qu’il continue à mettre les lois et les pratiques d’inspection du travail en conformité avec la convention, comme le recommande le rapport de la commission d’experts, et qu’il s’engage avec les partenaires sociaux à mettre en œuvre les recommandations formulées par cette commission.
Membre employeuse, Colombie – Tout d’abord, j’estime important d’exprimer la priorité que nous, en tant qu’employeurs, accordons à la convention qui vise à protéger les enfants en tant que membres les plus vulnérables de la société. Avec l’adoption de cette convention, l’OIT a reconnu que cette question était fondamentale pour tous les États Membres de l’Organisation. Comme nous le savons tous, cette convention vise à remédier à une situation particulièrement aberrante. La convention traite des pires formes de travail des enfants et, dans un appel clair et catégorique, demande à tous les États Membres de prendre des mesures urgentes et globales pour les éradiquer.
Conformément à l’article 1 de la convention, le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires pour assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants. L’article 3, alinéa b), de la convention porte sur l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques. Selon les informations fournies, la loi de 2018 sur l’enfance érige en délits un certain nombre d’activités liées à l’abus et à l’exploitation sexuelle des enfants et à la production de matériel ou à des actes obscènes, et prévoit une amende allant jusqu’à 100 roupies népalaises et une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans. Nous reconnaissons les progrès réalisés par le gouvernement à cet égard.
Toutefois, nous réitérons l’appel des membres employeurs pour que le gouvernement indique comment cette loi est appliquée dans la pratique. Nous prions instamment la commission de demander au gouvernement de fournir des exemples concrets et des preuves du nombre de cas signalés, de cas qui ont fait l’objet d’une enquête et de cas qui ont abouti à une condamnation. Le gouvernement doit s’engager à mettre en œuvre et à respecter effectivement la convention et la législation; nous demandons donc des informations démontrant son application dans la pratique.
Nous demandons aussi de suivre une approche tenant compte des différentes causes du travail des enfants pour analyser cette question. En recourant au dialogue social tripartite, des progrès doivent être réalisés dans l’élaboration de politiques publiques axées sur la promotion du développement du pays, la création d’emplois décents et d’entreprises durables, et l’extension de la protection sociale, afin que les enfants et les adolescents puissent accéder à la sécurité sociale et à l’éducation.
Afin de progresser véritablement dans l’éradication du travail des enfants, il faut prendre des mesures économiques concrètes pour promouvoir le développement des pays et des régions où le risque de travail des enfants est le plus élevé.
Enfin, nous demandons au gouvernement de recourir à l’assistance technique du BIT et aux différents mécanismes de coopération internationale en place pour continuer à progresser dans la mise en conformité de la législation et de la pratique avec les dispositions de la convention afin de parvenir, de toute urgence, à l’éradication des pires formes de travail des enfants dans le pays.
Membre travailleuse, Guinée – Je m’exprime au nom des syndicats d’enseignants de la Guinée et du monde entier. J’appuie l’Internationale de l’Éducation qui exprime sa profonde préoccupation concernant la question du travail des enfants au Népal. En tant qu’organisation engagée dans la promotion des droits et du bien-être des enseignants et des élèves, nous sommes sensibilisés par cette grave violation des droits des enfants.
Non seulement le travail des enfants prive les enfants de leur droit fondamental à l’éducation, mais les expose également à des conditions dangereuses et d’exploitation, ce qui entrave leur développement physique, émotionnel et intellectuel. Des opportunités d’éducation publique de qualité pour tous et toutes doivent être largement promues pour chaque enfant, sans exception, et je pense particulièrement aux filles et aux enfants des communautés marginalisées, autochtones et démunies.
La commission d’experts encourage vivement le gouvernement du Népal à poursuivre ses efforts pour faciliter l’accès de tous les enfants à une éducation gratuite, de base et de qualité, en accordant une attention particulière aux filles et aux enfants autochtones.
En tant qu’enseignante et syndicaliste, je peux témoigner des efforts des syndicats d’enseignants, pour défendre les droits de tous les enfants à une éducation publique de qualité et à une protection contre le travail des enfants. Il est donc important que les mesures gouvernementales impliquent les syndicats et les enseignants dans les initiatives pour récupérer les enfants travailleurs et pour œuvrer contre la déperdition scolaire. Je voudrais aussi insister sur la valeur de l’éducation préscolaire pour impliquer les enfants et leurs parents dans le cycle scolaire dès leur plus jeune âge. Cela implique évidemment un financement public adéquat dans l’éducation.
Dans mon pays, la Guinée, beaucoup d’enfants travaillent dans le secteur domestique et dans le secteur des mines artisanales qu’on appelle «orpaillage traditionnel». Je connais bien le problème et je ne minimise pas le défi qui se pose au gouvernement népalais.
Nous demandons donc respectueusement au gouvernement du Népal de demander l’assistance technique de l’OIT pour renforcer ses efforts dans la lutte contre le travail des enfants et la promotion des droits des enseignants comme travailleurs.
Membre employeur, France – «Il n’y a qu’une science à enseigner aux enfants, c’est celle des devoirs de l’homme». Le cas du Népal, vous le savez, porte sur les pires formes de travail des enfants. Vous venez d’entendre la liste des détails énumérés par les porte-paroles et les différents orateurs, sur la base du rapport de la commission d’experts.
Nous notons que ce rapport fait état d’une situation de progrès de la part du gouvernement pour soustraire les enfants au travail obligatoire. Et nous nous en réjouissons. Toutefois, nous constatons que le chemin est encore long pour mettre en conformité la situation des enfants avec les principes de la convention, notamment quand ils sont exposés à des situations dangereuses, par exemple s’ils sont forcés de travailler dans une briqueterie, ou que des filles sont victimes d’exploitation sexuelle. Qu’en est-il, par ailleurs, de l’application de la loi pénale, en particulier sur l’utilisation d’enfants comme un simple matériel pour des spectacles pornographiques? Nous souhaiterions plus d’explications.
«Il n’y a qu’une science à enseigner aux enfants, c’est celle des devoirs de l’homme». Que sont les devoirs de l’homme vis-à-vis des enfants, sinon la simple application des principes de l’OIT? Que nous dit la convention, ratifiée par le Népal? Elle vise l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants, en tant que priorité majeure de l’action nationale et internationale, afin de permettre un accès à l’éducation de base gratuite.
Comment éliminer les pires formes de travail des enfants sans une action d’ensemble, qui tienne compte de l’importance d’une éducation libre et qui prenne en considération les besoins de leurs familles? La réponse est de nature sociale, mais aussi d’ordre économique. C’est pourquoi nous encourageons le gouvernement du Népal à saisir la cause des enfants comme priorité majeure de l’action nationale. Nous comprenons bien que la situation économique difficile rend leur situation plus vulnérable.
Selon les propres termes de la convention, le travail des enfants est pour une large part provoqué par la pauvreté, et la solution à long terme réside dans la croissance économique soutenue, menant au progrès social. En conséquence, il serait bon d’inviter le gouvernement à engager une politique publique, capable de faire évoluer la situation économique, afin d’atténuer la pauvreté, sans négliger la mise en place de mécanismes de surveillance, de sanctions efficaces, et d’aides directes en vue d’arracher les enfants aux pires formes de travail.
«Il n’y a qu’une science à enseigner aux enfants, c’est celle des devoirs de l’homme». Cette phrase qui a ponctué mon intervention est celle d’un philosophe né ici, à Genève, et qui s’appelle Jean-Jacques Rousseau. Elle nous rappelle que l’avenir est entre les mains de nos enfants, et que nous ne serons pas capables de bâtir un monde plus humain, si nous renonçons à leur apprendre les principes du travail décent et de la justice sociale.
Observateur, Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) – Je voudrais attirer votre attention sur la situation du travail des enfants dans le secteur des fours à briques au Népal. Le travail dans les briqueteries est dangereux par nature et le recours généralisé au travail des enfants est très préoccupant et va à l’encontre de la convention. Les garanties constitutionnelles et juridiques ont échoué jusqu’à présent. Et ce malgré la loi de 2017 sur le travail et la loi de 2000 sur le travail des enfants (interdiction et réglementation), qui interdit aux enfants de moins de 18 ans d’effectuer des travaux dangereux. Le gouvernement a également mis en place le deuxième Plan directeur national sur l’élimination du travail des enfants (2018-2028).
Je voudrais citer le rapport de 2021 sur le travail des enfants au Népal, qui révèle que près de 1,1 million d’enfants sont piégés dans le travail, dont 200 000 sont victimes des pires formes de travail des enfants, notamment dans les fours à briques. En outre, un autre rapport important portant spécifiquement sur le secteur des briqueteries a été élaboré conjointement par le CBS, le gouvernement du Népal, l’OIT et l’UNICEF et est considéré comme la première recherche représentative au niveau national sur l’industrie des fours à briques. Il en ressort des statistiques importantes qui démontrent la prévalence du travail des enfants, dont 6 229 (3,5 pour cent) sont soumis au travail forcé parmi les 176 373 travailleurs manuels dans les fours à briques (y compris pour des membres de la famille). En outre, on estime que 34 593 enfants (âgés de 5 à 17 ans) vivent sur les sites de production des fours à briques et que les enfants représentent environ 10 pour cent (17 738) de l’ensemble des travailleurs. Environ 96 pour cent, soit 17 032 de ces enfants, sont piégés dans le travail des enfants.
Ce rapport valide les conclusions des adhérents de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) au Népal, qu’ils ont tirées de leur intervention sur le terrain auprès des travailleurs des briqueteries et qu’ils ont systématiquement portées à la connaissance des autorités gouvernementales compétentes. En raison de l’insécurité et du caractère informel de l’emploi, les travailleurs se voient souvent refuser la liberté syndicale, ce qui se traduit par une faible syndicalisation qui compromet également la résolution des conflits des travailleurs et l’aboutissement au travail décent dans le secteur.
Le paiement des salaires dans ce secteur se fait en grande partie par le biais d’un système de rémunération à la pièce qui est extrêmement bas et qui pousse les enfants à travailler pour augmenter le revenu de leur famille. Or, lorsque les travailleurs occupent des emplois décents et perçoivent des salaires décents, les enfants n’ont pas à travailler pour subvenir aux besoins de leur famille. Le travail des enfants dans le secteur des briqueteries est un indice grave de l’absence de travail décent pour les adultes et leur famille. Lorsque les droits des travailleurs adultes sont inscrits dans les conventions de l’OIT et correctement respectés, les revenus des ménages sont plus élevés et les enfants ont plus de chances d’être scolarisés que de travailler. En outre, des syndicats bien établis sur le lieu de travail et dans la communauté constituent le moyen le plus efficace de garantir que les enfants et ces lieux de travail et communautés ne seront pas confrontés à l’exploitation.
Il est donc essentiel de promouvoir l’enregistrement et la distribution de cartes d’identité pour tous les travailleurs du secteur informel par l’intermédiaire des gouvernements locaux et de les faire bénéficier des programmes de sécurité sociale.
Représentant gouvernemental – Je vous remercie pour les préoccupations et les questions que vous avez exprimées et soulevées ici. Nous respectons la décision qui a été prise ici et nous nous y conformons. Nous respectons les obligations qui nous incombent. Nous respectons notre législation.
Les pires formes de travail des enfants au Népal n’ont pas une seule cause, mais plusieurs. La pauvreté est la plus importante et les structures sociales ne sont pas très développées. Nous ne disposons pas de mécanismes de sensibilisation et le contexte socio-économique est très dégradé. Voilà quelles sont les principales causes des pires formes de travail des enfants et nous ne disposons pas non plus d’un système éducatif approprié.
Le gouvernement a pris des mesures, mais elles ne suffisent pas, et nous estimons que notre stratégie ne donne pas les résultats escomptés. Sur la base de cette stratégie, nous disposons d’un plan d’action, d’un plan directeur viable et nous menons de nombreuses actions dans ce domaine. Mais, comme je l’ai déjà dit, cela ne suffit pas et le résultat est très médiocre, j’en suis conscient.
En ce qui concerne le nombre d’enfants victimes du travail des enfants, nous en avons progressivement réduit le nombre.
En ce qui concerne les actions prises, nous avons besoin d’interventions directes, comme on nous l’a recommandé. Lorsque je serai de retour au Népal, je proposerai ces interventions au gouvernement et aux parties prenantes, y compris les mandants tripartites qui s’occupent de toutes les questions relatives au travail, à qui nous communiquerons ces questions et nous réagirons en conséquence.
Pour résoudre l’ensemble du problème, le plus important est d’éradiquer la pauvreté; de même, il est également important de développer les compétences et de mener des activités de sensibilisation. Le système éducatif devrait être développé. Plus de 97 pour cent des enfants sont scolarisés, mais nous ne disposons toujours pas d’une éducation de qualité, ce qui a un impact.
Appliquer la loi, engager des poursuites et prononcer des condamnations constituent aussi des actions. En ce qui concerne le système juridique, nous avons prévu de modifier la loi sur le travail des enfants (interdiction et réglementation), conformément à la Constitution. En ce qui concerne les allocations budgétaires, elles ne sont pas appropriées.
Enfin, vos préoccupations sont très importantes pour nous, ainsi que vos interventions. À propos des mesures de lutte contre le travail des enfants au Népal, il ne s’agit pas seulement de combattre les pires formes de travail des enfants, mais aussi d’assurer le droit qu’ont les enfants d’aller à l’école afin d’y recevoir l’instruction voulue. Lorsque nous n’assurons pas ce droit, les enfants n’ont ni les capacités d’analyse ni les connaissances nécessaires. En tant que représentant du gouvernement, j’en assume la responsabilité. Je vous remercie pour vos préoccupations et vos suggestions, qui sont très importantes pour nous.
Membres employeurs – Les membres employeurs souhaitent remercier les différents orateurs, en particulier le gouvernement du Népal, pour leurs interventions et les informations fournies. Dans nos observations finales, nous voudrions souligner encore l’importance de la convention et de son respect par tous les États qui l’ont ratifiée. Ce n’est qu’en garantissant l’application fidèle de ses dispositions que nous pourrons éradiquer les formes les plus déplorables du travail des enfants et atteindre l’objectif d’éliminer le travail des enfants d’ici à 2025, comme le prévoit la cible 8.7 des ODD.
Nous prenons bonne note des mesures prises par le gouvernement, tant en droit que dans la pratique, mais nous ne pouvons pour autant ignorer qu’il faut des efforts supplémentaires au niveau national pour mettre pleinement en œuvre la convention et en atteindre les objectifs fondamentaux. Par conséquent, conformément aux recommandations de la commission d’experts, les membres employeurs prient le gouvernement: de suivre une approche tenant compte des différentes causes du travail des enfants pour y mettre fin et d’adopter des politiques qui s’attaquent aux racines du travail des enfants: la pauvreté, les conflits, les crises, l’absence d’accès à la protection sociale et à l’éducation, ainsi que les circonstances socio-économiques qui conduisent à l’exploitation des filles et garçons; d’adopter des politiques économiques qui favorisent le développement des régions présentant les facteurs de risque les plus élevés de travail des enfants; poursuivre ses efforts pour assurer que tous les enfants victimes de la servitude pour dettes bénéficient de services adéquats en vue de leur réadaptation et de leur intégration sociale, y compris l’accès à une éducation gratuite, de base et de qualité; de continuer à fournir des informations sur les mesures prises à cet égard, et sur les enfants victimes de la servitude pour dettes qui ont été réadaptés; de communiquer des informations sur l’application dans la pratique des sanctions liées aux infractions récemment introduites dans le cas d’abus sexuels sur des enfants, et sur le nombre de cas signalés, de poursuites intentées, de condamnations prononcées et de sanctions appliquées; de prendre des mesures efficaces pour soustraire les enfants de moins de 18 ans à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales dans les secteurs du spectacle et de la briqueterie; et de fournir une assistance appropriée en vue de leur réadaptation et de leur intégration sociale.
Enfin, les membres employeurs souhaitent inviter le gouvernement à continuer de se prévaloir de l’assistance technique du BIT et de collaborer avec le Bureau, en particulier dans le cadre des projets et initiatives en place pour éliminer le travail des enfants. Nous comptons sur la collaboration du gouvernement du Népal pour mettre en œuvre sans délai les recommandations susmentionnées, afin de parvenir au plein respect de la convention en droit et dans la pratique.
Membres travailleurs – Le gouvernement du Népal a incontestablement fait preuve de sa volonté politique de s’attaquer au travail des enfants et à ses pires formes en adoptant des lois interdisant le travail des enfants et des mesures visant la protection, la réadaptation et la réintégration des victimes du travail des enfants. Il a également adopté un Plan directeur national sur l’élimination du travail des enfants 2018-2028.
Malgré ces efforts, trop nombreux sont les enfants qui restent exposés au travail des enfants. Sur les 7 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans que compte le pays, 1,1 million d’enfants travaillent, majoritairement dans le secteur agricole. Les enfants népalais sont également vulnérables aux pires formes de travail des enfants, dont la servitude pour dettes dans l’agriculture, l’exploitation sexuelle à des fins commerciales et les travaux dangereux dans le secteur des fours à briques.
Nous notons que, selon un rapport conjoint de l’OIT et du CBS de 2021, bien que le pays ait connu une diminution du travail des enfants au cours des deux dernières décennies, il reste encore beaucoup à faire. Le nombre considérable d’enfants qui travaillent et l’ampleur du travail des enfants révèlent une mise en œuvre défaillante de la législation et des politiques visant à éliminer le travail des enfants. Le rapport conjoint souligne également la nécessité d’adopter une approche coordonnée de la mise en œuvre de la législation et des pratiques et ainsi combler les lacunes existantes en matière de travail des enfants et de protection des enfants dans le pays.
L’une des principales difficultés de l’élimination du travail des enfants au Népal réside dans le manque de ressources et de capacités du gouvernement. Le MoLESS est le ministère qui coordonne la lutte contre le travail des enfants, mais il ne dispose pas des ressources suffisantes pour assurer la protection des enfants.
Nous prenons bonne note des efforts déployés par le gouvernement pour combattre le problème du travail des enfants et ses pires formes. Nous relayons l’appel lancé par la commission d’experts au gouvernement pour qu’il: intensifie ses efforts visant à ce que tous les enfants victimes du travail en servitude bénéficient de services adéquats en vue de leur réadaptation et de leur intégration sociale, y compris leur accès à l’éducation; fournisse un soutien et une assistance aux enfants victimes de la traite; combatte la traite des enfants par des enquêtes, des poursuites et des condamnations; et facilite l’accès de tous les enfants à une éducation gratuite, de base et de qualité, en accordant une attention particulière aux filles et aux enfants autochtones.
Le gouvernement devrait également adopter des mesures efficaces et assorties de délais pour soustraire les enfants à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales dans l’industrie du divertissement et leur fournir l’assistance appropriée pour assurer leur réadaptation et leur intégration sociale, de même que pour empêcher que des enfants travaillent dans l’industrie des fours à briques, et assurer leur réadaptation et leur intégration sociale.
Notant que le Népal bénéficie actuellement de l’assistance technique du BIT, nous invitons le gouvernement à continuer de s’en prévaloir, en s’attachant en particulier à renforcer les capacités de l’administration du travail et des autres autorités publiques chargées de la lutte contre le travail des enfants et de la protection des enfants, ainsi qu’à accroître la cohérence et la coordination des politiques aux niveaux national et régional.
Étant donné que le plan directeur en est à peu près à mi-parcours, un examen des progrès réalisés et des lacunes qui subsistent dans sa mise en œuvre pourrait être effectué.
Conclusions de la commission
La commission a pris note des informations écrites et orales fournies par le gouvernement et de la discussion qui a suivi.
La commission a pris note des initiatives prises par le gouvernement pour lutter contre les pires formes de travail des enfants.
La commission a noté avec une profonde préoccupation la persistance de ce phénomène, y compris de la servitude pour dettes dans l’agriculture, de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales et du travail dangereux dans le secteur des fours à briques.
Prenant en compte la discussion, la commission prie le gouvernement, en consultation avec les partenaires sociaux:
- d’éliminer les pires formes de travail des enfants, notamment dans l’agriculture, le secteur des fours à briques et le secteur du divertissement, et de veiller à ce que les enfants victimes de ces travaux dangereux soient soustraits de ces situations et réadaptés, notamment grâce à l’accès à l’éducation gratuite et à la formation professionnelle;
- d’intensifier ses efforts pour mettre fin au travail des enfants en suivant une approche multi-causale, et d’adopter des politiques pour s’attaquer aux causes profondes du travail des enfants;
- de poursuivre ses efforts pour assurer que tous les enfants victimes de la servitude pour dettes bénéficient de services adéquats en vue de leur réadaptation et de leur intégration sociale, y compris l’accès à une éducation gratuite, de base et de qualité; et de continuer à fournir des informations sur les mesures prises à cet égard, et sur les enfants victimes de la servitude pour dettes qui ont été réadaptés;
- de prendre des mesures efficaces et assorties de délais pour soustraire les enfants à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, à la servitude pour dettes dans l’agriculture, au travail dangereux dans les secteurs du divertissement et des fours à briques, de leur fournir une assistance appropriée en vue de leur réadaptation et de leur intégration sociale, et de communiquer des informations à la commission d’experts sur les mesures prises à cette fin et les résultats obtenus, en indiquant le nombre d’enfants de moins de 18 ans soustraits à l’exploitation puis réadaptés;
- d’accroître les ressources matérielles du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale pour contribuer à la lutte contre les pires formes de travail des enfants;
- de fournir des informations à la commission d’experts sur l’application dans la pratique de l’article 72, de la loi de 2018 relative aux enfants, qui prévoit des sanctions dans les cas d’infractions aux articles 66, paragraphe 3), alinéas d), h) et j), de cette loi (utilisation, recrutement ou offre d’enfants à des fins de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques), en indiquant le nombre de cas signalés, de poursuites intentées, de condamnations prononcées et de sanctions appliquées;
- de redoubler d’efforts pour lutter contre la traite des enfants et de donner des informations à la commission d’experts sur les activités que mènent la police du Népal et l’équipe spéciale de haut niveau pour surveiller et identifier les enfants victimes de la traite, et sur le nombre de cas de traite d’enfants identifiés, d’enquêtes menées, de poursuites intentées et de condamnations prononcées, et sur les sanctions imposées;
- d’améliorer le fonctionnement du système éducatif afin de faciliter l’accès à une éducation gratuite, de base et de qualité pour tous les enfants, en particulier les filles et les enfants autochtones, et de prendre des mesures pour accroître les taux de scolarisation, de fréquentation scolaire et d’achèvement des études, et pour réduire les taux d’abandon scolaire, et de fournir des informations à la commission d’experts sur les mesures prises à cet égard et sur les résultats obtenus; et
- de fournir des informations sur l’application dans la pratique des sanctions liées aux infractions récemment introduites dans le cas d’abus sexuels sur des enfants, et sur le nombre de cas signalés, de poursuites intentées, de condamnations prononcées et de sanctions appliquées.
La commission prie le gouvernement de continuer à se prévaloir de l’assistance technique du BIT pour assurer sans délai le plein respect de la convention, en se concentrant en particulier sur:
- l’amélioration des capacités de l’administration du travail, de l’inspection du travail et des autres autorités publiques chargées de la lutte contre le travail des enfants et de la protection des enfants; et
- le renforcement de la cohérence et de la coordination des politiques aux niveaux national et régional.
La commission prie le gouvernement de fournir les informations demandées par la commission d’experts avant le 1er septembre 2023, ainsi que des informations détaillées sur les mesures prises pour mettre en œuvre ces recommandations.
Représentant gouvernemental – Je suis très heureux d’avoir la possibilité d’être ici et de formuler des remarques sur les cas d’enfants en situation de travail forcé et de servitude pour dettes, cas qui existent au Népal et qui requièrent une action immédiate du gouvernement. Nous avons lu les conclusions et les recommandations formulées par la commission et nous avons quelques remarques à formuler.
Le gouvernement a pris des mesures et mené des actions qui, à elles seules, pourraient ne pas suffire pour résoudre tous ces problèmes. Ayant à l’esprit les principes de l’OIT, nous avons une bonne connaissance des employeurs et des syndicats, mais il semble que toutes sortes de facteurs peuvent être reconsidérés à l’avenir.
Toutes les recommandations sont prises au sérieux et toutes les actions requises seront mises en œuvre à l’avenir. Un rapport sera également adressé au secrétariat dans les délais impartis. Le gouvernement s’engage à mettre tout en œuvre pour parvenir à des solutions.