Allégations: L’organisation plaignante allègue des transferts forcés de
dirigeants syndicaux, des licenciements illégaux, des actes d’intimidation et des menaces
physiques contre des membres syndicaux de la part de l’entreprise Modelama Exports, en
représailles à des activités syndicales. L’organisation plaignante allègue en outre le refus
injuste d’enregistrer un syndicat par le greffier des syndicats dans l’Etat
d’Haryana
- 543. La plainte figure dans une communication du Syndicat des
travailleurs de Modelama, Gurgaon (MWU) en date du 27 février 2015.
- 544. Le gouvernement a fait parvenir des observations partielles dans une
communication en date du 4 juillet 2016.
- 545. L’Inde n’a ratifié ni la convention (nº 87) sur la liberté syndicale
et la protection du droit syndical, 1948, ni la convention (nº 98) sur le droit
d’organisation et de négociation collective, 1949.
A. Allégations de l’organisation plaignante
A. Allégations de l’organisation plaignante- 546. Dans sa communication en date du 27 février 2015, le MWU allègue des
transferts forcés de dirigeants syndicaux, des licenciements illégaux, des actes
d’intimidation et des menaces physiques contre des membres syndicaux de la part de
l’entreprise Modelama Exports, en représailles à des activités syndicales, ainsi que le
refus d’enregistrer un syndicat par le greffier des syndicats dans l’Etat
d’Haryana.
- 547. L’organisation plaignante indique que le MWU a été créé dans l’usine
Modelama Exports qui produit et exporte des produits vestimentaires pour des marques
multinationales en Europe et aux Etats-Unis et qui possède de nombreuses unités de
production dans le district du Gurgaon de l’Etat d’Haryana, dans la ville de Noida et à
New Delhi. Selon l’organisation plaignante, le MWU est un syndicat – répondant à la
définition de ce terme fournie à l’article 2(h) de la loi de 1926 sur les syndicats –
qui a élu des représentants et qui compte plus de 250 membres travaillant dans diverses
unités de l’entreprise et versant des cotisations syndicales. Le 19 décembre 2012,
conformément aux articles 4 et 5 de la loi sur les syndicats, le MWU a présenté une
demande d’enregistrement et fourni tous les documents nécessaires au greffier des
syndicats à Chandigarh, capitale de l’Etat d’Haryana.
- 548. L’organisation plaignante déclare que, quelques jours après le dépôt
de la demande d’enregistrement du syndicat, la direction de l’usine a été informée par
le ministère du Travail de la constitution du syndicat et a commencé à exercer des
représailles contre ses dirigeants; selon le rapport du Congrès des travailleurs unis
fourni par l’organisation plaignante, les travailleurs de l’usine ont dénoncé des
mesures de représailles extrêmes, en particulier des licenciements, des transferts, des
menaces physiques, des tentatives de corruption, des agressions verbales, des actes de
maltraitance et des opérations de surveillance. En particulier, l’organisation
plaignante signale que, le 8 janvier 2013, Ashok Kumar, secrétaire général du syndicat,
a été transféré dans une autre unité de l’usine à une vingtaine de kilomètres, alors
qu’il travaillait régulièrement dans la même unité depuis plus de sept ans où il était
très apprécié en tant que responsable. Consécutivement à son transfert, plusieurs
licenciements illégaux et forcés et transferts de responsables et de membres actifs du
syndicat ont eu lieu dans les mois qui ont suivi: Grijesh Kumar a été licencié le
12 janvier 2013; Pramod Kumar a été licencié le 18 janvier 2013; Brijesh Prasad et
Rajendra Prasad ont été licenciés le 24 janvier 2013; Ramnath, Shishu Pal et Ashutosh
Yadav ont été licenciés le 25 janvier 2013; Bramhanand Bhuyan (secrétaire chargé de
l’organisation), Manju Devi et Ranjeet Kumar ont été licenciés le 28 janvier 2013; Manoj
Kumar Singh (secrétaire adjoint), Murari Prasad et Sharwan Kumar (vice-président) ont
été licenciés le 12 février 2013; enfin, Vinod Kumar (trésorier) et Hem Narayan Jha
(secrétaire à la communication) ont été transférés dans une autre unité le 15 janvier
2013. Les travailleurs licenciés ont été convoqués individuellement dans le bureau du
responsable des ressources humaines où ils ont été entourés par 10 à 12 personnes, y
compris des membres de la sécurité, et ont été contraints à signer des documents et à
donner leurs empreintes digitales, tout en se voyant expliquer qu’ils étaient licenciés
en raison de leur qualité de dirigeants syndicaux. Les intéressés ont également reçu de
fortes sommes d’argent. L’organisation plaignante affirme que chacun des licenciements
et transferts a été mis en œuvre de manière malveillante et constitue, en vertu de
l’annexe V de la loi de 1947 sur les conflits du travail, une pratique de travail
déloyale interdite par l’article 25-U de la même loi. Le syndicat a déposé plusieurs
plaintes auprès du bureau de l’agent chargé du travail et de la conciliation (Cercle-1,
Gurgaon) les 9 janvier 2013 et 28 février 2013, mais le ministère du Travail n’a pris
aucune mesure pour donner suite aux plaintes continuellement déposées pour licenciements
illégaux et forcés et pratiques de travail déloyales. De surcroît, la direction de
l’usine n’a répondu à aucune des communications du syndicat et a transmis des
informations inventées sur la situation des travailleurs au ministère du Travail.
- 549. En février et en mars 2013, l’organisation plaignante a organisé des
actions de protestation devant l’entrée de l’usine où les travailleurs licenciés et
transférés ont protesté contre leur licenciement ou leur transfert. Alors que ces
derniers manifestaient pacifiquement, la direction de l’usine les a dérangés, intimidés
et provoqués en formulant des commentaires négatifs et en les filmant. L’organisation
plaignante affirme que la direction de l’usine cherchait clairement à menacer les
travailleurs d’atteintes physiques et a porté plainte au poste de police d’Udyog Vihar,
à la suite de quoi le sous-inspecteur de police a supprimé les photos et les vidéos et
la direction de l’usine s’est engagée à ne pas faire un mauvais usage des matériels
recueillis. L’organisation plaignante ajoute que la direction de l’usine a dressé des
obstacles devant les manifestants, notamment en stationnant des camions et autres
véhicules, et en déplaçant ces derniers pour cacher les manifestants de la vue du public
et des autres travailleurs. Le syndicat a déposé à plusieurs reprises des plaintes au
poste de police d’Udyog Vihar pour le stationnement illégal des camions. De plus, la
manifestation a également été perturbée par des provocatrices au service de la direction
de l’usine, qui ont menacé les membres syndicaux qui se tenaient devant l’usine, ont
cherché à les faire quitter le syndicat et les ont bousculés et malmenés. Un jour, une
de ces provocatrices a arraché l’appareil photo d’une personne effectuant un reportage
sur la manifestation; l’appareil photo, qui est resté dans les locaux de l’usine, n’a
été restitué qu’après une nouvelle intervention de la police. Selon l’organisation
plaignante, la direction de l’usine a pris conscience de la popularité de la
manifestation et de l’appui reçu par celle-ci par les travailleurs de l’entreprise et
par d’autres travailleurs du vêtement, et leur a en conséquence interdit de quitter les
locaux, et pour la première fois le déjeuner a été servi dans la cantine de l’usine. Les
travailleurs ont compris que le thé et les biscuits leur étaient offerts gratuitement
dans l’usine en raison du mouvement de protestation.
- 550. L’organisation plaignante ajoute que des travailleurs ont dénoncé
des mesures de rétorsion extrêmes en représailles à leur mouvement de protestation qui,
selon le rapport du Congrès des travailleurs unis, fourni par l’organisation plaignante,
incluent notamment des opérations de surveillance des travailleurs et de leurs familles
organisées par la direction de l’usine, des tentatives de corruption et d’intimidation
par des visites domiciliaires et des inspections du lieu de travail. Ces allégations
concernent notamment les travailleurs ci-après:
- – Sharwan Kumar, vice- président
du syndicat, a reçu un appel téléphonique à 20 heures, le 19 février 2013, au cours
duquel une personne a demandé quand il serait à la maison; suite à cet appel
M. Kumar s’est rendu au domicile d’un collègue. Le responsable principal de l’usine,
Arvind Rai, la personne en charge des affaires, Munna, ont alors appelé sa femme
pour l’interroger sur les déplacements de M. Kumar et lui ont proposé de fortes
sommes d’argent si elle parvenait à convaincre son mari de quitter le syndicat et la
manifestation. Celle-ci ayant refusé, ils l’ont menacée de graves
conséquences.
- – L’oncle d’Ashutosh Yadav, Vijay Kumar, a été approché par le
responsable principal; ce dernier lui a demandé de dire à Yadav de quitter la
manifestation, au risque de graves conséquences. Yadav a aussi reçu de nombreux
appels téléphoniques les 20 et 21 février 2013 au cours desquels il lui a été
demandé de se rendre dans une pièce précise de l’usine, où il a été menacé de
poursuites pour contrebande. Depuis lors, Yadav vit avec un ami, mais les
responsables de l’entreprise continuent à les menacer.
- – Manju Devi a été
approchée le 19 février 2013 par le responsable principal, Arvind Rai, son supérieur
hiérarchique, Upendra, et le responsable du personnel, Sanjay Yadav, qui lui ont
offert de l’argent et lui ont demandé soit de le prendre et de rejoindre l’usine,
soit de quitter la manifestation. Lorsqu’elle a répondu qu’elle rejoindrait l’usine
si tous ses collègues étaient repris, il lui a été demandé de se préoccuper
d’elle-même, et non pas de ses collègues, et Mme Devi a décliné l’offre. Plus tard,
le responsable principal est revenu à son domicile, lui a renouvelé l’offre et
proposé d’autres avantages, que la travailleuse a à nouveau refusés. Le responsable
principal a aussi essayé de convaincre le mari de Mme Devi, mais ce dernier n’a pas
souhaité se mêler de la question. Madame Devi a alors appelé son collègue Ashok
Kumar qui est venu s’entretenir avec le responsable principal. Le 20 février 2013,
le responsable principal a appelé l’usine où travaillait le mari de Mme Devi et a
demandé à ses responsables de licencier son mari en raison de l’affiliation
syndicale de sa femme. Le même jour, le supérieur hiérarchique s’est rendu auprès de
la travailleuse à son domicile pour faire pression sur elle pour qu’elle quitte le
mouvement de protestation.
- – Ashok Kumar, secrétaire général du syndicat, a
reçu un appel téléphonique le 19 février 2013 de sa collègue Manju l’informant que
le responsable principal, le supérieur hiérarchique et le responsable du personnel
étaient à son domicile et lui demandant de venir, à la suite de quoi le responsable
principal a également demandé à M. Kumar de se retirer. Plus tard, le chauffeur et
membre de la famille de M. Kumar s’est rendu à son domicile et a parlé au
responsable principal au téléphone. M. Kumar a été prié de retourner dans sa ville
d’origine, à la suite de quoi les travailleurs seraient réintégrés un par un, mais
M. Kumar a refusé. Le lendemain, le responsable du personnel s’est à nouveau rendu
au domicile de M. Kumar de nuit, et ce dernier a demandé que tous ses collègues
soient réintégrés, à la suite de quoi le responsable du personnel a déclaré qu’il
ferait de la sorte si les manifestations ne reprenaient pas pendant trois jours.
Néanmoins, lorsque M. Kumar a demandé un accord écrit à ce sujet pour le lendemain
matin, le responsable du personnel a ajouté qu’il préparerait le document si
M. Kumar pouvait promettre que les travailleurs quitteraient le syndicat. A cela,
M. Kumar a répondu qu’il pourrait le faire si les travailleurs étaient bien traités
par la direction pendant une durée d’un an, mais il n’a reçu aucun document écrit de
la part de la direction.
- 551. L’organisation plaignante allègue par ailleurs que, tout en
intimidant et harcelant des membres syndicaux, la direction menait simultanément des
négociations avec les représentants syndicaux et acceptait de laisser les travailleurs
reprendre leur travail et de payer les frais de déplacement supplémentaires ainsi que le
loyer de deux responsables syndicaux. Néanmoins, cet accord n’a été conclu que
verbalement, et après quelques mois la direction a cessé de fournir les avantages promis
aux responsables syndicaux. De plus, alors que la direction était censée négocier avec
le syndicat, elle a obtenu par ailleurs de manière unilatérale une ordonnance faisant
obstacle au droit des travailleurs de se réunir et de protester pacifiquement, qui,
selon l’organisation plaignante, a été établie sur la base de motifs fictifs et de
documents transmis par la direction sans que le syndicat n’ait la possibilité de
répondre et de défendre ses droits. L’organisation plaignante a alors appelé à un
rassemblement massif et à une marche de protestation contre la direction du 17 février
au 12 mars 2013 à proximité de l’entrée de l’usine, tout en respectant la distance de
300 mètres imposée par l’ordonnance. Plusieurs dirigeants syndicaux et les travailleurs
ont exprimé leur solidarité avec le mouvement de lutte. Malgré la distance imposée, la
direction a usé de plusieurs procédés pour perturber le mouvement de protestation, mais
les travailleurs ont continué à faire pression sur la direction pour obtenir un
règlement de la question. L’organisation plaignante déclare que le syndicat et la
direction ont tenu des nouvelles négociations et qu’après plusieurs réunions la
direction a fourni un accord écrit dans lequel elle accepte que 14 travailleurs soient
réintégrés. Dans le cadre de cet accord, Ashok Kumar et Sharwan Kumar ont accepté d’être
transférés à une vingtaine de kilomètres de leur lieu de travail et la direction
paierait les loyers découlant de ces transferts, et deux autres membres actifs du
syndicat, Hem Narayan Jha et Vinod Kumar, ont été transférés à Okhla en avril 2013 et
ont obtenu l’assurance de bénéficier d’un transport, leur lieu de travail étant éloigné
de leurs domiciles. L’organisation plaignante indique toutefois que, depuis lors, la
direction est revenue sur ses promesses: elle a cessé de payer les frais à partir
d’avril 2014, Ashok Kumar s’est vu refuser un mois de salaire pour le mois de juin 2014,
et environ 200 dirigeants et membres syndicaux ont soit été contraints à la démission,
soit licenciés illégalement par la direction dans les mois qui ont suivi. L’organisation
plaignante déclare qu’elle a aussi envoyé des communications aux marques acheteuses de
l’entreprise pour se plaindre des perturbations contre les manifestations et de
discrimination antisyndicale, mais la plupart d’entre elles soit se sont abstenues de
répondre, soit ont déclaré partager le point de vue de la direction. L’une d’entre elles
a toutefois estimé que son code de conduite avait été violé et a rompu avec l’usine.
Selon l’organisation plaignante, le gouvernement, en collusion avec la direction de
l’usine, a refusé aux travailleurs l’exercice de la liberté syndicale par différents
moyens, et les marques ont agi de même.
- 552. S’agissant de la demande d’enregistrement, l’organisation plaignante
indique que le bureau du greffier et commissaire au travail de l’Etat d’Haryana a rejeté
la demande d’enregistrement du MWU par lettre no IR-2/2013/20846 en date du 8 juillet
2013 au motif que le syndicat ne répondait pas aux exigences prévues par l’article 4 de
la loi sur les syndicats, étant donné que plus de 50 pour cent de ses déposants avaient
cessé d’être membres du syndicat. L’organisation plaignante souligne néanmoins que ce
refus se fonde sur des raisons inventées ou fictives, a été décidé sans la diligence
raisonnable et sans qu’une enquête en bonne et due forme n’ait été menée concernant
l’usine. L’organisation plaignante ajoute que le greffier a clairement démenti avoir
reçu les documents pertinents de la part du syndicat, et, alors que l’article 7 de la
loi sur les syndicats permet au greffier de demander des informations complémentaires
aux syndicats dans le cadre de la procédure d’enregistrement, le syndicat n’a reçu
aucune communication du bureau du greffier. Le 19 juillet 2013, les responsables du
syndicat ont adressé une requête au greffier et commissaire au travail lui demandant de
réexaminer le refus d’enregistrement au motif que les raisons du refus étaient erronées
au plan factuel, que Vinod Kumar était trésorier et membre actif du syndicat et que la
direction avait licencié les dirigeants syndicaux concernés, mais que ceux-ci avaient
été réintégrés depuis lors. Néanmoins, la requête a été rejetée au motif que le bureau
n’avait pas le pouvoir de réexaminer sa propre décision, et les déposants ont été
invités à saisir le tribunal de travail de district compétent. L’organisation plaignante
déclare que le greffier et commissaire au travail ne s’est pas acquitté de son
obligation légale prévue par la loi sur les syndicats et a porté atteinte au MWU,
d’autant que le ministère du Travail était au courant des pratiques de travail illégales
de la direction et était partie au processus de conciliation. Elle ajoute que le refus
d’enregistrement est fondé sur des présomptions erronées, le refus délibéré de prendre
connaissance des documents pertinents et des autres preuves, des préjugés, une inaction
et des manquements aux devoirs et obligations statutaires de la part de l’Etat
d’Haryana. Selon l’organisation plaignante, le refus d’enregistrer le syndicat
contrevient donc à la loi sur les syndicats et au paragraphe 2 de l’article 3 de la
Constitution de l’OIT, de même qu’au paragraphe 2 de l’article 8 de la convention no 87,
et constitue un cas flagrant de négligence et une tentative délibérée de dénier aux
travailleurs de l’usine leur droit de s’organiser et de négocier collectivement.
L’organisation plaignante prie donc instamment le Comité de la liberté syndicale
d’ordonner au gouvernement de l’Inde et au ministère du Travail et de l’Emploi
d’enquêter sur la question du non-enregistrement du MWU par le ministère du Travail de
l’Etat d’Haryana et d’adopter les mesures nécessaires pour enregistrer le syndicat et
réintégrer tous les travailleurs licenciés en raison de leurs activités syndicales.
- 553. L’organisation plaignante indique en outre que, bien qu’à Gurgaon de
nombreuses usines textiles produisent pour l’exportation, leurs travailleurs ne
bénéficient pas de conditions d’emploi sûres, sont exploités, ne jouissent pas des
mesures de bien-être auxquelles ils ont droit statutairement en vertu de la loi de 1948
sur les usines et sont amenés à travailler de longues heures tout en vivant en dessous
du niveau de subsistance. Les travailleurs aspirent donc toujours à constituer des
syndicats, mais lorsqu’ils exercent leur droit à la liberté syndicale garantie par
l’article 91(1) C de la Constitution de l’Inde ils sont licenciés et persécutés, ce qui
conduit à une détérioration de leurs conditions de vie. Selon le rapport du Congrès des
travailleurs unis, le secrétaire général de la Nouvelle initiative syndicale, une
fédération syndicale nationale indépendante, explique qu’en Inde les employeurs ont
souvent recours aux mesures de représailles, d’intimidation et aux menaces pour
maintenir un sentiment artificiel de paix sociale ancré dans les violations des droits
humains et du travail, et ajoute que les syndicats rencontrent des obstacles à la
reconnaissance, à l’enregistrement et à la négociation collective.
B. Réponse du gouvernement
B. Réponse du gouvernement- 554. Dans sa communication en date du 4 juillet 2016, le gouvernement
indique que: i) sur la base d’une décision en date du 15 août 2012 prise lors de la
réunion de l’assemblée générale du syndicat, dix déposants, à savoir Retu Singh, Ashok,
Sharwan Kumar, Hem Narayan Jha, Bramhanand Bhuyan, Murari, Shakuntala Devi, Ramraj,
Manoj Kumar Singh et Vinod Kumar, ont présenté une demande d’enregistrement du syndicat;
ii) sur les dix déposants, six ne travaillaient plus pour l’entreprise au moment de
l’examen de la demande: Sharwan Kumar, Bramhanand Bhuyan, Murari et Manoj Kumar Singh
ont présenté des lettres de démission après avoir accepté leur solde de tout compte,
Retu Singh est considéré comme une personne extérieure, et Vinod Kumar a fait savoir par
écrit qu’il n’était pas intéressé par la constitution du syndicat; il ne restait donc
plus que quatre déposants sur dix; iii) bien que l’article 4(2) de la loi sur les
syndicats prévoie qu’une demande d’enregistrement ne sera pas invalidée au seul motif
que, après la présentation de la demande, mais avant l’enregistrement du syndicat, des
déposants ont cessé d’être membres, ledit article prévoit aussi que, si plus de la
moitié des membres qui ont présenté la demande cessent d’être membres du syndicat, la
demande est alors invalidée, et le syndicat n’a plus droit à son enregistrement;
iv) étant donné que plus de la moitié des déposants ne travaillaient plus pour
l’entreprise, la demande d’enregistrement est devenue caduque, conformément à
l’article 4(2) de la loi sur les syndicats; enfin, le commissaire au travail de l’Etat
d’Haryana a fait savoir que l’enregistrement était rejeté et a ordonné le rejet de la
demande d’enregistrement, ce qui est légal et conforme aux dispositions de la loi sur
les syndicats.
C. Conclusions du comité
C. Conclusions du comité- 555. Le comité note que, dans le présent cas, l’organisation plaignante
allègue des actes de discrimination antisyndicale, en particulier des transferts forcés
et des licenciements de dirigeants et de membres syndicaux, des actes de harcèlement et
d’intimidation et des menaces physiques de la part de l’entreprise Modelama Exports en
représailles à des activités syndicales, de même que le refus d’enregistrer un syndicat
par le greffier des syndicats dans l’Etat d’Haryana.
- 556. Tout en observant que les questions spécifiques soulevées dans le
présent cas concernent l’Etat d’Haryana, le comité ne peut que rappeler au gouvernement
fédéral que les principes de la liberté syndicale doivent être respectés sur la totalité
de son territoire. Le comité invite instamment le gouvernement à attirer sans délai
l’attention des autorités compétentes de l’Etat d’Haryana sur ses conclusions et
recommandations afin de résoudre les questions en suspens relatives au cas et d’obtenir
des renseignements complets de l’Etat d’Haryana pour le prochain examen par le
comité.
- 557. S’agissant des allégations relatives à des licenciements
antisyndicaux, à des démissions forcées et des transferts, le comité note que, quelques
jours après le dépôt de la demande d’enregistrement par le syndicat, la direction de
l’usine a commencé à prendre des mesures de rétorsion contre les responsables et membres
syndicaux, principalement par le biais de licenciements, de démissions forcées et de
transferts dans différentes unités. Le comité note que tous les licenciements,
démissions et transferts de dirigeants et de membres syndicaux, comme indiqué par
l’organisation plaignante, ont été assortis d’actes de harcèlement, d’intimidation et de
menaces, en ce sens que les travailleurs ont été convoqués par la direction, entourés
par des groupes de personnes, y compris des membres de la sécurité, contraints à donner
leurs empreintes digitales, menacés de poursuites pénales, acculés à signer des lettres
de démission et soumis à la corruption. Le comité note également avec préoccupation que,
alors même qu’un accord avait été conclu sur la réintégration de 14 dirigeants
syndicaux, la direction est revenue sur l’entente conclue en avril 2014, et
16 responsables et environ 200 membres syndicaux ont été licenciés ou contraints à la
démission dans les mois qui ont suivi. Le comité estime que la situation décrite
ci-dessus soulève de sérieuses craintes de discrimination antisyndicale et regrette que
le gouvernement n’ait fourni aucune observation à ce sujet. A cet égard, le comité
souhaite souligner que la discrimination antisyndicale est une des violations les plus
graves de la liberté syndicale, puisqu’elle peut compromettre l’existence même des
syndicats. Le licenciement d’un travailleur en raison de son appartenance à un syndicat
ou de ses activités syndicales porte atteinte aux principes de la liberté syndicale. Le
gouvernement doit prendre des mesures pour que les syndicalistes qui le souhaitent
soient réintégrés dans leurs fonctions lorsqu’ils ont été licenciés pour des activités
liées à la création d’un syndicat. Dans un cas concernant un grand nombre de
licenciements de dirigeants syndicaux et d’autres syndicalistes, le comité a estimé
qu’il serait particulièrement approprié qu’une enquête soit menée par le gouvernement en
vue d’établir les véritables raisons des mesures prises. [Voir Recueil de décisions et
de principes du Comité de la liberté syndicale, cinquième édition, 2006, paragr. 769,
789, 852 et 812.] Pour ce qui est de 16 responsables syndicaux à savoir Bramhanand
Bhiuyan, Brijesh Prasad, Manoj Kumar Singh, Murari Prasad, Rajendra Prasad, Ramnath,
Manju Devi, Ashok Kumar, Vinod Kumar, Hem Narayan Jha, Shishu Pal, Ashutosh Yadav,
Sharwan Kumar, Pramod Kumar, Ranjeet Kumar et Grijesh Kumar, qui ont été licenciés ou
contraints à la démission, le comité regrette que le gouvernement n’ait pas fourni de
commentaires à propos de cette allégation et le prie de veiller à ce que l’Etat
d’Haryana diligente une enquête indépendante en vue de déterminer si leurs licenciements
ou démissions forcées étaient dus à leur activité syndicale, en accordant l’attention
nécessaire à leur rôle dans le syndicat ainsi qu’aux principes susmentionnés, et, s’il
est établi que leurs licenciements ou démissions forcées ont été motivés par leur
affiliation syndicale ou par leurs activités syndicales légitimes, prenne les mesures
nécessaires pour réintégrer les travailleurs dans leurs fonctions sans perte
d’ancienneté ou bien de leur verser une indemnisation adéquate. Le comité prie également
le gouvernement de veiller à ce que l’Etat d’Haryana diligente une enquête indépendante
sur les allégations de licenciements et de démissions forcées à grande échelle d’environ
200 membres syndicaux pour déterminer les véritables mobiles de la prise de ces mesures
et, s’il est établi qu’ils ont été motivés par leur affiliation syndicale ou par leurs
activités syndicales légitimes, prenne les mesures nécessaires pour réintégrer les
travailleurs concernés dans leurs fonctions sans perte d’ancienneté, s’ils le
souhaitent. Le comité prie le gouvernement de le tenir informé de tout fait nouveau à
cet égard.
- 558. Le comité note également que, selon l’organisation plaignante, tous
les licenciements et démissions forcées des travailleurs ont été accompagnés par des
actes de harcèlement et d’intimidation et qu’à plusieurs reprises la direction a
perturbé les manifestations pacifiques de travailleurs licenciés, contraints à la
démission et transférés, et a intimidé et harcelé leurs participants, à la fois durant
et après les manifestations, notamment en organisant des opérations de surveillance, en
les menaçant d’atteintes physiques, en se rendant à leurs domiciles et en tentant de les
corrompre. Le comité note avec préoccupation l’allégation selon laquelle, en dépit du
fait que le syndicat a présenté plusieurs plaintes auprès du bureau du greffier et
conciliateur du travail alléguant des licenciements illégaux et forcés de membres
syndicaux et des pratiques de travail déloyales, les autorités n’ont pris aucune mesure
pour remédier aux problèmes soulevés dans les plaintes. A cet égard, le comité prend
également note de l’affirmation générale figurant dans la plainte selon laquelle en
Inde, lorsque les travailleurs du secteur de l’habillement constituent des syndicats et
exercent leur droit à la liberté syndicale, ils sont licenciés et persécutés, ce qui
contribue à détériorer leurs conditions de vie. Il note en outre que les documents
fournis par l’organisation plaignante font état de pratiques régulières de représailles,
d’intimidation et de menaces de la part des employeurs. Le comité estime que
l’environnement décrit par l’organisation plaignante soulève de graves préoccupations
quant au climat qui règne pour constituer des syndicats et exercer librement une
activité syndicale, et souhaite signaler que les droits des organisations de
travailleurs et d’employeurs ne peuvent s’exercer que dans un climat exempt de violence,
de pressions ou menaces de toutes sortes à l’encontre des dirigeants et des membres de
ces organisations, et il appartient aux gouvernements de garantir le respect de ce
principe. Le harcèlement et les manœuvres d’intimidation perpétrés à l’encontre de
travailleurs au motif de leur affiliation syndicale ou de leur participation à des
activités syndicales légitimes peuvent, bien qu’ils ne portent pas nécessairement
préjudice aux travailleurs dans leur emploi, les décourager de s’affilier aux
organisations de leur choix et, par là même violer leur droit d’organisation. Le
gouvernement a la responsabilité de prévenir tous actes de discrimination antisyndicale
et doit veiller à ce que les plaintes pour des pratiques discriminatoires de cette
nature soient examinées dans le cadre d’une procédure qui doit être prompte, impartiale
et considérée comme telle par les parties intéressées. [Voir Recueil, op. cit.,
paragr. 44, 786 et 817.] Au vu de ces principes, le comité prie le gouvernement de
répondre aux allégations de l’organisation plaignante en indiquant la raison pour
laquelle le bureau du conciliateur du travail n’a pris aucune mesure en réponse aux
plaintes pour licenciements illégaux et pratiques de travail déloyales. Le comité prie
en outre le gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour favoriser
l’instauration d’un climat dans lequel les droits syndicaux peuvent être exercés
librement et en toute sécurité, en veillant de manière effective à ce que les membres et
dirigeants syndicaux ne fassent pas l’objet d’actes de discrimination ou de persécution
antisyndicale, en particulier des licenciements, des transferts, des menaces et autres
actes préjudiciables aux travailleurs sur la base de leur affiliation ou de leurs
activités syndicales, et à ce que toute plainte pour discrimination antisyndicale ou
harcèlement soit examinée dans le cadre de procédures promptes et impartiales.
- 559. En ce qui concerne l’allégation relative au refus d’enregistrer le
MWU, le comité note que le 19 décembre 2012 une demande d’enregistrement a été présentée
au greffier de Chandigarh, mais que celle-ci a été rejetée par lettre en date du
8 juillet 2013 au motif que le syndicat ne satisfaisait pas aux exigences prévues par
l’article 4 de la loi sur les syndicats, étant donné que plus de 50 pour cent de ses
déposants avaient cessé d’être membres du syndicat. Le comité note également que, selon
une allégation de l’organisation plaignante, une requête tendant à faire réexaminer le
refus d’enregistrement en date du 19 juillet 2013 a été rejetée au motif que le bureau
n’était pas habilité à réexaminer ses propres décisions. Le comité note que, alors que
l’organisation plaignante allègue que le greffier ne s’est pas acquitté de son
obligation légale, a ignoré les documents pertinents, n’a pas enquêté sur la situation
dans l’usine et a agi sans la diligence raisonnable, ce qui a porté préjudice aux
travailleurs du MWU, d’autant que le ministère du Travail avait connaissance des
allégations d’actes de discrimination antisyndicale, le gouvernement affirme que le
rejet de la demande est conforme à la loi sur les syndicats, étant donné que six
déposants sur dix n’étaient plus employés dans l’usine (et n’étaient donc plus membres
syndicaux) au moment où le greffier a examiné la demande d’enregistrement. Le comité
juge préoccupant de constater que, en dépit du fait que le syndicat a présenté plusieurs
plaintes pour licenciements antisyndicaux et pratiques de travail déloyales au ministère
du Travail en affirmant que ses dirigeants et membres étaient licenciés et contraints à
la démission en raison de leur affiliation et de leurs activités syndicales, le greffier
du registre a rejeté la demande sans mener aucune enquête complémentaire sur la
situation dans l’usine, d’autant que cela aurait été en son pouvoir en vertu de
l’article 7 de la loi sur les syndicats. A cet égard, le comité souhaite signaler que le
droit à une reconnaissance par un enregistrement officiel est un aspect essentiel du
droit syndical en ce sens que c’est la première mesure que les organisations de
travailleurs ou d’employeurs doivent prendre pour pouvoir fonctionner efficacement et
représenter leurs membres convenablement. Compte tenu que les organisations de
travailleurs ont le droit d’élire librement leurs représentants, le licenciement d’un
dirigeant syndical ou le simple fait qu’il abandonne le travail qu’il avait dans une
entreprise déterminée ne devrait pas avoir d’incidence en ce qui concerne sa situation
et ses fonctions syndicales, sauf si les statuts du syndicat concerné en disposent
autrement. [Voir Recueil, op. cit., paragr. 295 et 411.] Le comité prie le gouvernement
de veiller à ce que l’Etat d’Haryana réexamine la demande d’enregistrement en tenant
compte pleinement des documents présentés au greffier et en gardant dûment à l’esprit
les allégations de discrimination antisyndicale survenue à peine quelques semaines après
la demande d’enregistrement, et de l’informer de tout fait nouveau à cet égard. Le
comité veut croire que le gouvernement veillera à ce que les situations caractérisées
par de graves allégations de licenciements antisyndicaux, pouvant avoir un impact sur
l’enregistrement des syndicats, soient examinées avec attention par le greffier pour
éviter que des pratiques antisyndicales ne pénalisent plus avant les syndicats
lorsqu’ils présentent leurs demandes d’enregistrement.
- 560. Le comité regrette d’avoir dû examiner le présent cas sans pouvoir
tenir compte des observations de l’entreprise concernée et prie le gouvernement
d’obtenir, par l’intermédiaire de l’organisation d’employeurs pertinente, des
informations de l’entreprise sur les questions à l’examen.
Recommandations du comité
Recommandations du comité- 561. Au vu des conclusions intérimaires qui précèdent, le comité invite
le Conseil d’administration à approuver les recommandations suivantes:
- a) Tout en
observant que les questions spécifiques soulevées dans le présent cas concernent
l’Etat d’Haryana, le comité ne peut que rappeler au gouvernement fédéral que les
principes de la liberté syndicale doivent être pleinement respectés sur la totalité
de son territoire. Le comité invite le gouvernement à attirer l’attention des
autorités compétentes de l’Etat d’Haryana sur ses conclusions et recommandations
afin de résoudre les questions en suspens relatives au cas et à obtenir des
renseignements complets de l’Etat d’Haryana pour le prochain examen par le
comité.
- b) Pour ce qui est de 16 responsables syndicaux, à savoir Bramhanand
Bhiuyan, Brijesh Prasad, Manoj Kumar Singh, Murari Prasad, Rajendra Prasad, Ramnath,
Manju Devi, Ashok Kumar, Vinod Kumar, Hem Narayan Jha, Shishu Pal, Ashutosh Yadav,
Sharwan Kumar, Pramod Kumar, Ranjeet Kumar et Grijesh Kumar, qui ont été licenciés
ou contraints à la démission, le comité regrette que le gouvernement n’ait fourni
aucun commentaire concernant cette allégation et le prie de veiller à ce que l’Etat
d’Haryana diligente une enquête indépendante en vue de déterminer si leurs
licenciements ou démissions forcées étaient dus à leur activité syndicale, en
accordant l’attention nécessaire à leur rôle dans le syndicat de même qu’aux
principes susmentionnés, et, s’il est établi que leurs licenciements ou démissions
forcées ont été motivés par leur affiliation syndicale ou par leurs activités
syndicales légitimes, prenne les mesures nécessaires pour réintégrer les
travailleurs dans leurs fonctions sans perte d’ancienneté ou pour leur verser une
indemnisation adéquate. Le comité prie également le gouvernement de veiller à ce que
l’Etat d’Haryana diligente une enquête indépendante sur les allégations de
licenciements et de démissions forcées à grande échelle d’environ 200 membres
syndicaux pour déterminer les véritables mobiles de la prise de ces mesures, et,
s’il est établi qu’ils ont été motivés par leur affiliation syndicale ou par leurs
activités syndicales légitimes, prenne les mesures nécessaires pour réintégrer les
travailleurs concernés dans leurs fonctions sans perte d’ancienneté, s’ils le
souhaitent ou de leur verser une indemnisation adéquate. Le comité prie le
gouvernement de le tenir informé de tout fait nouveau à cet égard.
- c) Le
comité prie le gouvernement de répondre aux allégations de l’organisation plaignante
en indiquant la raison pour laquelle le bureau du conciliateur du travail n’a pris
aucune mesure en réponse aux plaintes pour licenciements illégaux et pratiques de
travail déloyales. Le comité prie en outre le gouvernement de prendre toutes les
mesures nécessaires pour favoriser l’instauration d’un climat dans lequel les droits
syndicaux peuvent être exercés librement et en toute sécurité, en veillant de
manière effective à ce que les membres et dirigeants syndicaux ne fassent pas
l’objet d’actes de discrimination ou de persécution antisyndicale, en particulier
des licenciements, des transferts, des menaces et autres actes préjudiciables aux
travailleurs sur la base de leur affiliation ou de leurs activités syndicales, et à
ce que toute plainte pour discrimination antisyndicale ou harcèlement soit examinée
dans le cadre de procédures promptes et impartiales.
- d) Le comité prie le
gouvernement de veiller à ce que l’Etat d’Haryana réexamine la demande
d’enregistrement en tenant compte pleinement des documents présentés au greffier et
en gardant dûment à l’esprit les allégations de discrimination antisyndicale
survenue à peine quelques semaines après la demande d’enregistrement et de
l’informer de tout fait nouveau à cet égard. Le comité veut croire que le
gouvernement veillera à ce que les situations caractérisées par de graves
allégations de licenciements antisyndicaux, pouvant avoir un impact sur
l’enregistrement des syndicats, soient examinées avec attention par le greffier pour
éviter que des pratiques antisyndicales ne pénalisent plus avant les syndicats
lorsqu’ils présentent leur demande d’enregistrement.
- e) Le comité regrette
d’avoir dû examiner le présent cas sans pouvoir tenir compte des observations de
l’entreprise concernée et prie le gouvernement d’obtenir, par l’intermédiaire de
l’organisation d’employeurs pertinente, des informations de l’entreprise sur les
questions à l’examen.