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Observation (CEACR) - adoptée 2013, publiée 103ème session CIT (2014)

Convention (n° 122) sur la politique de l'emploi, 1964 - République de Corée (Ratification: 1992)

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Observation
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Articles 1 et 2 de la convention. Tendances générales du marché du travail. La commission prend note du rapport du gouvernement, reçu en septembre 2013, qui inclut des informations détaillées en réponse à son observation de 2011. Elle note que le taux de chômage a enregistré une légère baisse – d’un demi-point de pourcentage – entre 2009 et 2012, passant de 3,7 à 3,2 pour cent. Les chiffres communiqués traduisent également un recul des taux de chômage des jeunes et des femmes au cours de la même période – respectivement de 0,5 et 0,3 points de pourcentage (étant passés de 8 à 7,5 pour cent et de 3,3 à 3 pour cent). Le gouvernement indique que le nombre des nouveaux accédants à l’emploi continue de croître, malgré le ralentissement de l’économie. La commission prend note de l’observation faite par la Fédération des syndicats coréens (FKTU), jointe au rapport du gouvernement, et de celle de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU). La FKTU déclare que le taux de l’emploi a certes progressé, mais reste en deçà de la moyenne de l’OCDE, et que cet écart est particulièrement marqué en ce qui concerne l’emploi des femmes, des jeunes et des travailleurs âgés. Les deux organisations de travailleurs déclarent que, si le taux de l’emploi a effectivement progressé, la qualité de l’emploi, elle, ne s’améliore pas. La FKTU estime que le gouvernement, lorsqu’il déploie des mesures de création d’emplois, ne devrait pas s’attacher seulement à faire progresser le taux de l’emploi mais plutôt le nombre des emplois de qualité. La KCTU déclare que les chiffres évoqués correspondent à une expansion des branches d’activité connaissant des niveaux élevés d’emploi précaire et aussi à une expansion du travail non salarié (par exemple de l’emploi indépendant). Le gouvernement reconnaît que des efforts devraient être faits non seulement pour parvenir à l’objectif d’un taux de l’emploi de 70 pour cent d’ici à 2017, mais encore pour améliorer la qualité de l’emploi. Il ajoute que la progression régulière du nombre total des personnes employées résulte d’une augmentation du nombre des travailleurs salariés, et que la part représentée par les travailleurs non salariés dans ce total est en recul. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir une analyse des tendances du marché du travail, en tenant compte des préoccupations exprimées par les partenaires sociaux quant à l’efficacité des mesures de politique de l’emploi mises en œuvre.
Mesures de création d’emplois. En août 2011, le gouvernement a mis en place une Stratégie nationale de l’emploi visant à parvenir à un taux de l’emploi de 70 pour cent d’ici à 2017. Il a également annoncé le déploiement de grandes stratégies nationales de l’emploi reposant notamment sur les éléments suivants: la poursuite d’une politique économique et industrielle favorable à l’emploi; la promotion d’un climat de travail dynamique et équitable; la mise en activité d’une main-d’œuvre marginalisée et le renforcement de ses compétences professionnelles; et la réorganisation d’un filet de sécurité sociale pour favoriser l’éthique. La KCTU déclare que, loin d’atténuer la structure duelle du marché du travail, la Stratégie nationale de l’emploi n’a fait que contribuer à sa détérioration. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur les effets des mesures prises dans le cadre de la Stratégie nationale de l’emploi.
Création d’emplois et déréglementation. La commission note que, si la politique d’amélioration de la réglementation du marché du travail est mise en œuvre dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’emploi de 2011, le gouvernement estime encore prématuré d’attendre des résultats en termes de création globale d’emplois. Selon la FKTU, la qualité de l’emploi ne progresse pas, étant donné que le nombre des travailleurs intérimaires ne décroît pas. Le gouvernement déclare qu’il s’efforce d’enrayer les pratiques consistant à engager des intérimaires pour pourvoir des emplois permanents et continus et de faire progresser les conditions de travail des travailleurs intérimaires, notamment de lutter contre la discrimination dont ils sont l’objet. Il signale en outre l’adoption, en juillet 2011, de directives concernant la main-d’œuvre sous-traitante en entreprise, dans le but de maintenir la stabilité de l’emploi et améliorer les conditions de travail des travailleurs sous-traitants employés dans les entreprises, précisant que 295 emplois pourvus par de tels travailleurs sous-traitants ont fait l’objet d’un contrôle prioritaire. La commission invite le gouvernement à fournir dans son prochain rapport des informations sur les mesures mises en œuvre, en concertation avec les partenaires sociaux, pour faire reculer le dualisme du marché du travail. Prière d’inclure également des informations sur les résultats de ces mesures, en indiquant si elles se sont traduites par des possibilités d’emploi productif et durable pour les travailleurs intérimaires.
Emploi des jeunes. Le gouvernement indique que, par suite des mesures mises en œuvre au cours de la période 2010-11, non moins de 73 000 emplois décents ont été créés pour des jeunes sur la période 2011-12. La commission prend note de la création d’une commission spéciale pour l’amélioration de l’emploi des jeunes, en coopération avec le secteur public et le secteur privé. Elle prend note de l’adoption de mesures de création d’emplois et d’orientation de carrière concrétisées par Youth Employment Academy Business et Yes Programme for Youth. Le gouvernement indique que des efforts sont déployés pour trouver des entreprises susceptibles d’accueillir des emplois. En outre, des centres pour l’emploi des jeunes sont actuellement créés dans les collèges, 43 établissements ayant bénéficié d’un soutien gouvernemental à cette fin en 2012. La KCTU déclare que, malgré les diverses mesures prises par le gouvernement dans le domaine de l’emploi des jeunes, les chiffres continuent de baisser, ce qui résulte à son avis du fait que les mesures prises ne le sont qu’à court terme et ne sont axées que sur la performance. La KCTU estime nécessaire une intervention durable axée sur des emplois décents pour les jeunes et une expansion de la demande des entreprises en main-d’œuvre, comme elle estime nécessaire une politique active du marché du travail sur l’aide aux chômeurs ainsi que diverses mesures visant à améliorer le niveau de formation des jeunes et faciliter leur entrée sur le marché du travail. En réponse, le gouvernement déclare que les problèmes d’emploi des jeunes tiennent à la fois à des facteurs cycliques et à des facteurs structurels affectant le marché du travail, et qu’il faut tenir compte de l’évolution de la structure de la population jeune. La commission note que le gouvernement s’est engagé à évoluer vers une politique d’amélioration de la qualité des emplois, en réponse aux problèmes structurels affectant le marché du travail et en réponse à l’inadéquation entre l’offre et la demande de main d’œuvre. La commission invite le gouvernement à fournir dans son prochain rapport une évaluation des diverses mesures déployées pour promouvoir l’intégration durable des jeunes dans le marché du travail, notamment en ce qui concerne les jeunes diplômés et les jeunes chômeurs, ainsi que les autres catégories de jeunes qui ont des difficultés à trouver un emploi. En outre, elle l’invite à donner des informations sur les mesures prises face au problème de l’insertion des jeunes qui ne sont ni dans l’emploi ni dans l’éducation, ni dans la formation.
Promotion de l’emploi des femmes. Le gouvernement indique que le taux de participation des femmes a enregistré une légère progression – de 0,4 point de pourcentage – entre 2009 et 2012, passant de 49,4 à 49,9 pour cent, et que le taux de l’emploi des femmes a progressé de 1,2 point de pourcentage, passant de 34 à 35,2 pour cent au cours de la même période. La FKTU et la KCTU déclarent que, si le nombre des femmes qui travaillent a progressé, la qualité de leurs emplois n’en a pas fait autant. La KCTU déclare que, en termes de demande, la plupart des emplois offerts aux femmes se limitent à des emplois précaires et que la réinsertion dans le marché du travail chez celles qui ont interrompu leur carrière est limitée. La proportion représentée par les emplois intermittents s’accroît, phénomène qui correspond à une multiplication des emplois pris après une suspension de carrière. Le nombre des femmes ainsi occupées va de 47,3 pour cent pour celles qui ont entre 20 et 30 ans à 61,6 pour cent chez les quarantenaires. La KCTU indique en outre que, si, entre 2006 et 2012, le ratio de l’emploi à temps partiel chez les femmes est passé de 12,3 à 14,4 pour cent, il n’a progressé dans le même temps que de 3,9 à 5 pour cent chez les hommes. La KCTU considère que le problème le plus sérieux réside dans une promotion active d’une politique de l’emploi axée sur la création d’emplois à temps partiel, qui ne fait qu’aggraver le faible taux d’emploi des femmes. La commission encourage le gouvernement à veiller à ce que les organisations d’employeurs et de travailleurs soient consultées à propos des efforts qu’ils déploient pour accroître la participation des femmes sur le marché du travail et pour l’évaluation de l’impact des diverses mesures mises en œuvre.
Promotion de l’emploi des travailleurs âgés. D’après les chiffres communiqués dans le rapport du gouvernement, la proportion des travailleurs de 50 ans et plus est passée de 24,79 à 34,28 pour cent entre 2004 et 2012. Le gouvernement déploie des mesures tendant à prolonger l’emploi des travailleurs âgés. La commission note que, par suite, le taux d’emploi des travailleurs d’âge intermédiaire ou plus (55-64 ans) est passé de 60,4 pour cent en 2009 à 63,1 pour cent en 2013. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des statistiques permettant d’évaluer l’efficacité des mesures prises pour promouvoir des possibilités d’emploi productif chez les travailleurs âgés.
Article 3. Participation des partenaires sociaux. Le gouvernement indique que, depuis 2007, l’organisme Développement économique et social de la Corée a eu diverses discussions fructueuses et a conclu des accords portant notamment sur la promotion de l’emploi des travailleurs d’âge intermédiaire ou des travailleurs âgés. En outre, depuis 2008, le gouvernement s’emploie à encourager un groupe consultatif de partenariat régional pour examiner des questions telles que la création d’emplois et la stabilisation de la main-d’œuvre. Il indique qu’il soutient la promotion de conseils de gestion de la main-d’œuvre en tant qu’institutions clés pour la création de partenariats productifs. La commission prend également note des informations contenues dans le rapport présenté par le gouvernement sur l’application de la convention (no 142) sur la mise en valeur des ressources humaines, 1975, en ce qui concerne la signature, en mai 2013, d’un Pacte tripartite pour l’emploi. La commission invite le gouvernement à inclure dans son prochain rapport des informations sur la mise en œuvre du Pacte tripartite pour l’emploi et sur toute autre mesure prise avec les partenaires sociaux sur des questions couvertes par la convention.
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