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Convention (n° 122) sur la politique de l'emploi, 1964 - El Salvador (Ratification: 1995)

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Demande directe (CEACR) - adoptée 2023, publiée 112ème session CIT (2024)

Articles 1 et 3 de la convention. Politique active de promotion du plein emploi. Consultations avec les partenaires sociaux. La commission prend note de l’adoption du Plan stratégique institutionnel 2020-2024, qui envisage la conception et la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la génération d’emplois décents (ENGED), laquelle prévoit des actions spécifiques pour promouvoir la transition de l’informalité à la formalité, en coordination avec les différents organismes concernés. À cet égard, la commission se réfère à ses commentaires de 2022 concernant la mise en œuvre de la convention (no 144) sur les consultations tripartites relatives aux normes internationales du travail, 1976, dans lesquels elle notait le développement tripartite de l’ENGED, pour laquelle le Conseil supérieur du travail (CST) avait demandé l’assistance technique de l’OIT. La commission note également que le gouvernement a indiqué que plusieurs réunions ont eu lieu avec des représentants du Bureau régional de l’OIT en vue de parvenir à un consensus sur une feuille de route pour la construction de la stratégie. Enfin, la commission note que, s’agissant des consultations sur la politique de l’emploi, le gouvernement indique que des consultations complémentaires ont été menées avec les associations de travailleurs et d’entreprises et qu’une consultation ouverte a été organisée avec le public. En 2017, la politique de l’emploi a été soumise au CST, mais celui-ci était alors inactif. Le gouvernement signale en outre que la période de consultation avec le secteur des employeurs a été courte. D’autre part, le gouvernement indique que, pour rapprocher les services de l’emploi de la population et faciliter l’accès à un emploi décent, il a conçu une stratégie de territorialisation des services publics de l’emploi, qui comprend: i) la création de réunions pour l’emploi et de rencontres d’affaires; ii) la mise en œuvre de programmes d’orientation professionnelle, de développement des compétences et de promotion de l’entrepreneuriat; iii) le développement d’un nouveau système d’emploi qui permettra un enregistrement efficace, agile et aisé; et iv) la création d’une table de coordination interinstitutionnelle entre les différents acteurs locaux, liés à l’emploi, à l’employabilité et à l’entrepreneuriat, afin de mettre en œuvre des programmes ou des projets, en donnant la priorité aux jeunes, aux femmes, aux personnes en situation de handicap et aux migrants rentrés au pays. La commission se félicite de la création en 2021 de l’Institut d’études sur le travail, considéré comme un espace de production de connaissances et de rencontres académiques avec les travailleurs, les universités, les associations d’entreprises et le gouvernement, afin de renforcer la gestion des politiques publiques sur les questions du travail. Enfin, le gouvernement mentionne également la signature, en 2020, d’un mémorandum d’accord entre El Salvador et les États-Unis d’Amérique pour renforcer la participation de la main-d’œuvre salvadorienne au programme de travailleurs temporaires aux États-Unis d’Amérique, dont l’objectif est que les personnes ayant une expérience dans le secteur agricole puissent accéder à des emplois temporaires aux États-Unis d’Amérique. Le gouvernement indique à cet égard qu’une augmentation systématique de la délivrance de visas est attendue chaque année dans le but de contribuer au développement économique et d’encourager les mécanismes de migration légale et sûre vers les États-Unis d’Amérique. La commission demande au gouvernement de fournir des informations détaillées sur la réalisation éventuelle d’une évaluation du plan stratégique pour la période 20202024, en vue de mesurer les progrès accomplis au titre de chacun de ses objectifs et d’alimenter la prochaine stratégie pour l’emploi. La commission demande également au gouvernement d’indiquer comment la nouvelle stratégie pour la période postérieure à 2024 favorisera, en tant qu’objectif essentiel, la création d’emplois décents et productifs dans l’économie formelle, compte tenu du fait que, selon ILOSTAT, l’économie informelle représentait quelque 68 pour cent de l’emploi total dans le pays en 2022. Elle prie également le gouvernement d’indiquer si ladite évaluation du plan stratégique a été réalisée avec la participation ou en consultation avec des représentants des partenaires sociaux et des représentants d’autres personnes concernées. En outre, la commission demande au gouvernement de continuer à fournir des informations détaillées sur la manière dont il veille à ce que les partenaires sociaux, ainsi que les représentants de tous les secteurs de la population active concernés – y compris les représentants des travailleurs ruraux et de l’économie informelle – puissent participer activement à la conception, à la mise en œuvre, à l’évaluation et à l’examen des politiques nationales de l’emploi. Enfin, elle demande au gouvernement de continuer à fournir des informations sur la mise en œuvre du programme des travailleurs temporaires aux États-Unis d’Amérique pour générer un plein emploi productif et librement choisi.
Article 2. Tendances du marché de l’emploi. Informations sur le marché du travail. La commission note avec intérêt la création du Système d’information sur le marché du travail (SIMEL), plate-forme développée avec l’assistance du BIT, qui vise à normaliser les informations statistiques sur les indicateurs clés du marché du travail et à faciliter la prise de décision en matière de politique de l’emploi. La commission note que le gouvernement indique que l’Unité d’information sur le marché (UIMEL) a été créée au sein du Ministère du travail et de la politique sociale (MTPS) en 2019 pour superviser la mise en œuvre du SIMEL. La commission note que, selon les données disponibles sur le site internet du SIMEL, entre 2021 et 2022, le nombre de personnes employées dans le pays a augmenté, passant de 2 746 864 à 2 845 750 (42 pour cent de femmes et 58 pour cent d’hommes); tandis que le nombre de chômeurs a diminué, passant de 185 808 à 151 352 (42,5 pour cent de femmes et 57,5 pour cent d’hommes). La population active a légèrement augmenté, passant de 2 932 673 à 2 997 102 personnes (42 pour cent de femmes et 58 pour cent d’hommes), et la population non active a diminué, passant de 1 817 450 à 1 779 743 personnes (76,5 pour cent de femmes et 23,5 pour cent d’hommes). La commission note que, selon les informations statistiques de la Banque centrale de réserve d’El Salvador (BCR), en 2022, le taux de chômage était de 4,8 pour cent et le taux de sous-emploi de 40,6 pour cent. Le taux de chômage diffère selon les départements du pays – le département ayant le taux de chômage le plus bas était La Paz (4,2 pour cent), tandis que le département ou celui-ci était le plus élevé était San Vicente (8,2 pour cent). Le taux de sous-emploi urbain est de 40,6 pour cent, dont 6,1 pour cent sont classés comme sous-emploi visible ou en insuffisance d’heures et 34,5 pour cent comme sous-emploi invisible ou insuffisance de revenus. En outre, le rapport de la BCR indique qu’en 2022, 64,6 pour cent de la population économiquement active se trouvait dans les zones urbaines, tandis que 35,4 pour cent se trouvait dans les zones rurales. Pour 100 personnes appartenant à la population active urbaine, 51 étaient pleinement employées, 40 étaient sous-employées, cinq étaient au chômage et quatre étaient employées dans le service domestique. Le rapport souligne également que la population au chômage se compose principalement de résidents urbains (61,5 pour cent), surtout des hommes (57,0 pour cent). Notant l’écart de participation au marché du travail entre les hommes et les femmes, ainsi que le pourcentage élevé de femmes en dehors du marché du travail, la commission prie le gouvernement d’indiquer les mesures et les politiques prises ou envisagées pour remédier à ces inégalités et promouvoir l’emploi des femmes à tous les niveaux et dans tous les secteurs, y compris aux postes de décision. La commission prie également le gouvernement de continuer à fournir des statistiques actualisées et claires, ventilées par âge et par sexe, sur la situation, le niveau et les tendances de l’emploi, du chômage et du sous-emploi dans les secteurs urbains et ruraux du pays.
Répartition de l’emploi par secteur économique. La commission prend note des informations fournies par le gouvernement concernant la contribution des secteurs productifs orientés vers l’exportation à la création d’emplois durables et de qualité. Le gouvernement indique que, selon les informations statistiques de la BCR, en 2020, le secteur manufacturier représentait 96,3 pour cent des exportations du pays; et que 221 912 emplois formels ont été créés en 2021, dont 95 819 pour les femmes et 126 093 pour les hommes. En 2020, 439 122 personnes travaillaient dans le secteur manufacturier (232 705 hommes et 206 417 femmes), dont 49,3 pour cent dans le secteur formel (154 139 hommes et 124 047 femmes). La commission note que, selon l’ILOSTAT, la part de l’emploi dans l’industrie en El Salvador reste inférieure à celle de l’agriculture et du secteur des services, où se trouve la moitié des personnes employées dans le pays. Elle prie donc le gouvernement d’indiquer les types de mesures prises ou envisagées en vue de promouvoir l’accès à des emplois qualitatifs et productifs également dans les secteurs de l’agriculture et des services.
Micro et petites entreprises (MPE). La commission prend note des informations fournies par le gouvernement concernant l’impact des mesures adoptées pour promouvoir le développement des entreprises et favoriser la compétitivité et la durabilité des TPE: en 2020 et 2021, 35 054 services consultatifs ont été fournis sur des questions de gestion d’entreprise, 888 services d’assistance technique sur la gestion d’entreprise et des sujets spécialisés pour améliorer la productivité, la qualité et la participation au marché. Le gouvernement fait également référence à divers programmes et projets visant à soutenir l’esprit d’entreprise, par le biais de capitaux dédiés au démarrage d’activité et à la formation. Ces mesures ont généré, entre autres, 4 815 emplois et produit 340 enregistrements pour la formalisation des TPE. Dans son commentaire précédent, la commission avait noté que le CNTS maintenait que la loi spéciale sur les travailleurs indépendants n’avait pas encore été adoptée. À cet égard, le gouvernement signale que la Commission nationale des micro et petites entreprises (CONAMYPE) n’a pas participé à un projet d’élaboration d’une telle loi, mais qu’en collaboration avec le ministère des Finances et l’Institut salvadorien de sécurité sociale (ISSS), le projet de loi sur l’intégration économique a été préparé, dans le but d’établir un régime fiscal simplifié pour trois ans, qui permettrait la formalisation des entrepreneurs dans le segment des microentreprises, avec des exigences minimales à respecter, en plus d’avantages tels que la sécurité sociale et le quota d’épargne. La commission souhaite souligner que la création d’un environnement favorable à l’émergence de micro, petites et moyennes entreprises durables représente un élément clé de l’efficacité des stratégies de formalisation et de la création de travail décent et d’emplois productifs, et demande au gouvernement de continuer à fournir des informations détaillées et actualisées sur l’impact des mesures mises en œuvre pour promouvoir le développement des entreprises et favoriser la compétitivité et la durabilité des micro, petites et moyennes entreprises. La commission demande également au gouvernement de fournir des informations sur l’état d’avancement du projet de loi sur l’intégration économique et d’en communiquer copie une fois adopté.
Éducation et formation professionnelle. La commission note que le gouvernement indique que les mesures visant à promouvoir l’employabilité de la population en situation de vulnérabilité comprennent: divers programmes de formation de l’Institut salvadorien de formation technique professionnelle (INSAFORP), tels que le Programme permanent de compétences techniques (HTP), destiné à la population au chômage ou sous-employée, qui vise à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires de la formation par le financement de la participation à des cours techniques. Dans le cadre de ce programme, entre 2019 et 2021, 65 671 participations ont été financées, dont 37 794 concernaient des femmes. Le gouvernement se réfère également à l’adoption, en mai 2019, de la Politique d’articulation de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’appareil productif, qui crée le Conseil de coordination de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, dont l’objectif principal est d’améliorer la qualité de l’enseignement et de mieux ajuster l’offre de ressources humaines à la demande du marché du travail. La commission se réfère à ses commentaires sur l’application de la convention (no 142) sur la mise en valeur des ressources humaines, 1975, et prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les résultats des mesures prises pour assurer le lien entre les politiques d’éducation, de formation professionnelle et d’emploi, en particulier sur les mécanismes mis en place pour promouvoir l’employabilité des groupes en situation de vulnérabilité.
Emploi des jeunes. Dans ses précédents commentaires, la commission avait noté que la Confédération nationale des travailleurs salvadoriens (CNTS) avait indiqué que les normes minimales des droits du travail ne s’appliquaient pas aux jeunes qui participaient aux activités d’entreprenariat menées par l’Institut national de la jeunesse (INJUVE), et avait prié le gouvernement de fournir des informations à cet égard. À cet égard, le gouvernement indique que la manière dont il garantit les droits du travail des jeunes consiste à leur fournir une formation pour légaliser leurs plans d’entreprise et enregistrer leur marque afin d’accéder à de nouveaux marchés. La commission note qu’en ce qui concerne les mesures prises ou envisagées pour encourager la participation des personnes handicapées et des personnes LGBTI au programme d’emploi et d’employabilité «Jóvenes con todo», le gouvernement se réfère au processus de sélection des participants, mais n’indique pas les mesures prises ou envisagées pour encourager leur participation à ce programme. En ce qui concerne les mesures prises ou prévues en vue de promouvoir l’accès des jeunes au marché du travail ou à l’emploi indépendant, le gouvernement signale que, par l’intermédiaire d’INJUVE, dans le cadre du programme d’employabilité, des stages ont été effectués pour les jeunes et plusieurs placements ont été réalisés dans des institutions publiques et privées. L’INJUVE a également conclu des accords avec des institutions pour soutenir les jeunes entrepreneurs. En outre, la commission note que le gouvernement signale que la réforme de la loi sur les incitations à la création du premier emploi des jeunes dans le secteur privé n’a pas encore été adoptée. Il signale également qu’en 2020, il a commencé à développer le projet «Contrats d’apprentissage» avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui vise à renforcer le secteur des entreprises dans certains départements du pays en plaçant du personnel qualifié ou semi-qualifié (jeunes âgés de 18 à 29 ans) en apprentissage, réduisant ainsi le risque auquel ils sont exposés et facilitant l’acquisition d’une expérience professionnelle. Il note que 324 stages de six mois ont été effectués en 2021. La commission se félicite de la création, en 2020, de l’Unité pour l’emploi des jeunes, qui vise à stimuler le placement des jeunes et à leur permettre d’accéder à un emploi décent. La commission note que selon ILOSTAT, en 2022, le taux d’emploi des jeunes âgés de 15 à 24 ans était de 43,6 pour cent (30 pour cent pour les femmes et 58,1 pour cent pour les hommes), tandis que le taux de chômage pour cette catégorie était de 7,7 pour cent (11,2 pour cent pour les femmes et 5,7 pour cent pour les hommes). Le taux d’activité était de 47,3 pour cent (33,8 pour cent pour les femmes et 61,6 pour cent pour les hommes). Notant que le gouvernement n’indique pas les mesures prises ou envisagées pour encourager la participation d’un certain nombre de personnes handicapées et de personnes LGTBI au programme d’emploi et d’employabilité «Jóvenes con todo», la commission demande au gouvernement de prendre les mesures nécessaires à cet effet. Notant l’écart important entre les taux d’emploi et de chômage et les taux d’activité des hommes et des femmes, la commission prie le gouvernement d’indiquer les mesures prises ou envisagées pour remédier à ces inégalités et pour promouvoir l’emploi des femmes âgées de 15 à 24 ans à tous les niveaux et dans tous les secteurs, et de continuer à fournir des informations statistiques actualisées sur les tendances de l’emploi des jeunes, ventilées par âge et par sexe, en particulier sur l’emploi, le chômage et le sous-emploi. En outre, la commission demande au gouvernement de continuer à fournir des informations détaillées et actualisées sur les mesures prises ou envisagées pour promouvoir l’accès des jeunes au marché du travail ou à l’emploi indépendant, ainsi que sur leur impact. La commission demande enfin au gouvernement de continuer à fournir des informations sur l’état d’avancement de la réforme de la loi sur les incitations à la création d’un premier emploi pour les jeunes dans le secteur privé, et d’en communiquer copie lorsqu’elle aura été adoptée.
Emploi des femmes. La commission note que le gouvernement signale que, parmi les mesures adoptées en vue d’assurer l’intégration des femmes sur le marché du travail dans des conditions d’égalité et de non-discrimination, le MTPS a mis à jour les instructions pour l’élaboration des règlements internes du travail afin d’assurer l’incorporation des principes d’égalité et de non-discrimination dans les instructions de travail des entreprises. Le gouvernement signale également qu’il adopte des mesures et des alliances interinstitutionnelles pour l’autonomisation et l’indépendance économique des femmes, parmi lesquelles l’Institut salvadorien pour le développement des femmes (ISDEMU), qui négocie actuellement la signature d’accords avec différentes institutions, dans le but d’offrir des formations et des crédits aux femmes. La commission prend note des informations statistiques fournies par le gouvernement, selon lesquelles le taux de participation à la population active de 2009 à 2019 est resté stable à 52 pour cent pour les femmes et 88,68 pour cent pour les hommes. En ce qui concerne l’écart de rémunération entre hommes et femmes, le gouvernement indique qu’entre 2018 et 2019, le taux a légèrement augmenté, passant de 8,20 pour cent à 9,12 pour cent, et que des défis persistent en termes d’égalité salariale entre hommes et femmes. La commission note que ce taux d’écart salarial a atteint son point le plus bas en 2010, à 4,48 pour cent, et son point le plus élevé en 2013, à 14,31 pour cent. Le gouvernement indique également la population active par secteur d’activité selon le sexe en 2019, notamment: agriculture, élevage, sylviculture et pêche avec 8,6 pour cent de femmes et 91,4 pour cent d’hommes; transport et entreposage avec 9,0 pour cent de femmes et 91,0 pour cent d’hommes; hébergement et restauration avec 74,9 pour cent de femmes et 25,1 pour cent d’hommes; information et communication avec 29,2 pour cent de femmes et 70,8 pour cent d’hommes. Il indique également qu’entre 2014 et 2019, la proportion de femmes salariées travaillant en tant qu’employeurs ou travailleuses indépendantes a augmenté de 10 pour cent en moyenne chaque année. La commission note que cette part a légèrement augmenté, passant de 37,70 pour cent en 2014 à 40,9 pour cent en 2019. Notant les écarts de participation au marché du travail et de rémunération entre les femmes et les hommes, ainsi que leur participation différente par secteur et par profession, la commission demande au gouvernement de continuer à fournir des informations sur les mesures prises pour promouvoir la participation des femmes au marché du travail et pour lutter contre la ségrégation professionnelle verticale et horizontale. La commission demande également au gouvernement de fournir des informations statistiques actualisées, ventilées par profession, secteur d’activité et catégorie professionnelle. La commission se réfère également à ses commentaires de 2023 concernant l’application de la convention (no 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958.
Emploi des personnes en situation de handicap. La commission se réfère à ses commentaires concernant l’application de la convention (no 159) sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées, 1983, dans lesquels elle note l’adoption en 2020 de la loi spéciale sur l’inclusion des personnes en situation de handicap (LEIPD), qui prévoit l’octroi d’incitations au travail pour promouvoir l’emploi de ces personnes. La commission prend note des informations fournies par le gouvernement concernant les mesures mises en œuvre pour promouvoir les possibilités d’emploi des personnes en situation de handicap, telles que les mesures d’orientation et d’intermédiation professionnelle, les réunions d’entreprises pour sensibiliser et placer les personnes dans des emplois, les conseils aux entreprises en vue d’assurer l’adaptation des emplois, et la création d’une table ronde interinstitutionnelle pour l’intégration des personnes handicapées sur le marché du travail. D’autre part, la commission note que le gouvernement indique, sur la base de l’Enquête nationale sur les personnes handicapées (ENPD) de 2015, que, sur une population totale de 6 450 336 habitants, 410 798 sont des personnes en situation de handicap (dont 54,8 pour cent de femmes). Le gouvernement indique en outre que le taux de participation au marché du travail est le plus élevé pour les personnes ayant un handicap visuel (54,1 pour cent), suivi par les personnes ayant un handicap physique (51,4 pour cent), tandis qu’il est de 11,4 pour cent pour les personnes ayant un handicap mental ou psychosocial et intellectuel, de 24,7 pour cent pour les personnes présentant un handicap intellectuel et de 22,6 pour cent pour les personnes ayant des difficultés de communication. La commission se réfère à ses commentaires concernant l’application de la convention (no 159) et demande au gouvernement de continuer à fournir des informations détaillées et actualisées sur la nature et l’impact des mesures prises en vue de promouvoir l’emploi des personnes en situation de handicap, en particulier des femmes handicapées, sur le marché du travail ordinaire. Elle demande également au gouvernement de fournir des informations statistiques, ventilées par âge et par sexe.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2019, publiée 109ème session CIT (2021)

La commission prend note des observations formulées par l’Association nationale de l’entreprise privée (ANEP) reçues le 1er septembre 2017 et appuyées par l’Organisation internationale des employeurs (OIE). La commission prend note aussi des observations de la Confédération nationale des travailleurs salvadoriens (CNTS), reçues le 25 septembre 2017. La commission prie le gouvernement de communiquer ses commentaires à ce sujet.
Articles 1 et 3 de la convention. Politique active visant à promouvoir le plein emploi. Consultation des partenaires sociaux. La commission prend note avec intérêt de l’adoption en septembre 2017 de la Politique nationale de l’emploi décent 2017-2030 (PONED), première politique publique de l’emploi à avoir été adoptée dans le pays, avec l’assistance technique du BIT et de la Banque mondiale. Le gouvernement indique que, pour l’élaborer, d’amples consultations ont été menées entre juin 2016 et juillet 2017, auxquelles ont participé divers secteurs de la population – entre autres, partenaires sociaux, jeunes, femmes, personnes handicapées, peuples originels et lesbiennes, homosexuels, bisexuels, transgenres et intersexuels (LGTBI). L’objectif général de la PONED est de créer les conditions nécessaires pour accroître les possibilités des femmes et des hommes, à égalité de chances, d’avoir un emploi décent, en prenant des mesures interinstitutionnelles dans les secteurs public et privé. La PONED vise en priorité les jeunes, femmes, personnes handicapées, personnes âgées, peuples originels et personnes ayant une orientation sexuelle ou une identité de genre différentes. Par ailleurs, cette politique compte cinq axes thématiques: emploi, employabilité, entreprenariat, transition de l’économie informelle vers l’économie formelle et égalité des chances. En ce qui concerne les mesures envisagées pour faciliter la transition vers l’économie formelle des unités économiques et des travailleurs qui se trouvent dans l’économie informelle, la commission note que la PONED prévoit, entre autres, l’élaboration d’une stratégie nationale pour passer de l’économie informelle à l’économie formelle. Le gouvernement indique que le Système national de l’emploi (SisNE) sera le principal espace de coordination institutionnelle pour exécuter, suivre et évaluer la PONED. Le SisNE créera les conditions et fournira les informations nécessaires pour la mettre en œuvre, au moyen notamment des mesures suivantes: promotion de la recherche, analyse, production de données et diffusion des informations nécessaires pour prendre des décisions, suivi et évaluation de l’impact des mesures prises dans le cadre de la PONED. Par ailleurs, le gouvernement indique que le Plan quinquennal de développement (PQD) 2014-2019 a pour but principal de dynamiser l’économie nationale et de créer ainsi un contexte favorable à la prospérité des ménages, des entreprises et du pays, en instaurant un modèle de croissance économique équitable, inclusif et créateur d’emplois dignes. Enfin, la commission note que, dans leurs observations, l’ANEP et l’OIE affirment que les organisations d’employeurs les plus représentatives n’ont pas pu participer activement à l’élaboration de la politique active de l’emploi alors que le délai pour présenter les commentaires au sujet du projet de politique était le 24 août 2017, le projet n’a été adressé à l’ANEP que le 18 août, ce qui lui a donc laissé peu de temps pour exprimer ses vues. En outre, la CTNS affirme que les travailleurs de l’économie informelle et les travailleurs en zone rurale (en particulier ceux affiliés à la Fédération de travailleurs indépendants ou autonomes) n’ont pas été consultés. La commission prie le gouvernement de communiquer des informations détaillées sur l’application de la PONED et du PQD 2014-2019 et sur leur impact en termes de plein emploi, productif et librement choisi. La commission prie aussi le gouvernement de communiquer des informations sur l’état d’avancement de l’élaboration de la stratégie nationale pour la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle et d’en communiquer copie dès qu’elle aura été adoptée. La commission prie aussi le gouvernement de continuer à fournir des informations détaillées sur la manière dont on s’assure que les partenaires sociaux, ainsi que les représentants de tous les secteurs de la population économiquement active qui sont affectés – en particulier des représentants des travailleurs ruraux et des travailleurs de l’économie informelle – peuvent participer activement à l’élaboration, l’application, l’évaluation et la révision des politiques nationales de l’emploi, comme le prévoit l’article 3 de la convention.
Article 2. Tendances de l’emploi. Informations sur le marché du travail. Le gouvernement indique que, selon des informations statistiques de la Banque centrale d’El Salvador (BCR), de 2015 à 2016, le nombre de personnes occupées dans le pays est passé de 2 667 032 à 2 727 017. Pendant la même période, le taux de chômage s’est maintenu à 7 pour cent et le taux de sous-emploi a augmenté légèrement, de 28,5 pour cent à 28,7 pour cent (30,9 pour cent pour les femmes et 26,7 pour cent pour les hommes). La commission note qu’en 2016 selon le document de la PONED, 57,4 pour cent des personnes occupées dans les zones urbaines avaient un emploi informel, et que le taux d’informalité des femmes (48,8 pour cent) était plus élevé que celui des hommes (37,5 pour cent). De plus, la commission note, d’après le document susmentionné, que l’axe thématique de l’emploi de la PONED prévoit une amélioration de la qualité et de la fiabilité des informations sur le marché du travail en élaborant et en mettant en place un système national d’information sur le marché du travail, l’objectif étant de faciliter la prise de décisions politiques pour créer des emplois décents et accroître l’employabilité. La commission prie le gouvernement de fournir des informations statistiques actualisées sur l’évolution du marché du travail dans le pays, en particulier sur les taux de population active, d’emploi, de chômage et de sous-emploi, ventilées par sexe et par âge, et si possible par zone urbaine ou rurale. La commission prie également le gouvernement de communiquer des informations sur l’état d’avancement de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un système national d’information sur le marché du travail.
Impact des accords commerciaux. Dans ses commentaires précédents, la commission avait prié le gouvernement de communiquer des informations sur la contribution des secteurs productifs tournés vers l’exportation à la création d’emplois durables et de qualité. Le gouvernement indique qu’on ne dispose pas d’information sur les emplois créés directement grâce à l’exportation. Néanmoins, il communique des informations sur les emplois créés indirectement par les secteurs qui représentent la majorité des exportations dans le pays. Selon le gouvernement, en 2016, quelque 175 525 personnes travaillaient dans le secteur manufacturier (dont 42 pour cent dans le cadre d’un emploi formel), secteur qui constitue 96 pour cent des exportations du pays. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur la contribution des secteurs productifs tournés vers l’exportation à la création d’emplois durables et de qualité, y compris des informations statistiques ventilées par sexe et par âge. Prière aussi de communiquer des informations sur les mesures prises ou envisagées pour faciliter la transition de ces secteurs vers le travail formel.
Education et formation professionnelle. La commission note que la PONED cherche entre autres à accroître les compétences et les qualifications de la main d’œuvre d’El Salvador au moyen de l’éducation formelle et de la formation technique et professionnelle, de façon à répondre aux besoins de l’appareil productif national. Dans ce cadre, la PONED vise les résultats suivants: i) concevoir et adopter un modèle de formation pour des emplois qui permettent de relever les défis de productivité du pays; ii) renforcer l’articulation du Système d’éducation technique et de formation professionnelle (SETFP) avec les besoins du secteur productif et avec les politiques économiques et éducatives du pays; et iii) créer des mécanismes pour promouvoir l’employabilité des groupes défavorisés. Afin d’atteindre ces résultats, la PONED prévoit plusieurs actions prioritaires, notamment la création d’un cadre national de qualifications (MNC), la production et la diffusion d’informations sur les tendances professionnelles et sur les demandes de compétences actuelles et futures sur le marché du travail, et la mise en œuvre de programmes de formation technique. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur les résultats des mesures prises pour assurer le lien entre les politiques éducatives, de formation professionnelle et d’emploi, en particulier sur les mécanismes mis en place pour accroître l’employabilité de groupes défavorisés.
Jeunes. La commission note que, selon le document de la PONED, en 2016 le taux de participation sur le marché du travail des jeunes âgés de 16 à 24 ans était de 48,5 pour cent. Le taux de chômage ouvert était de 14,2 pour cent, soit trois fois le taux de chômage des personnes de 25 à 29 ans (5,1 pour cent). En 2016, selon ce document, 26 pour cent des jeunes de 15 à 24 ans ne sont ni dans le système éducatif ni dans l’emploi. La commission prend note de l’indication du gouvernement selon laquelle l’Institut national de la jeunesse (INJUVE) applique le programme pour l’emploi et l’employabilité «Jóvenes con todo», qui a pour objectif de promouvoir l’accès au marché du travail ou l’emploi indépendant des jeunes de 15 à 29 ans en situation de vulnérabilité, en améliorant leurs capacités et leurs compétences. Le programme vise les jeunes qui se trouvent en dehors du système éducatif régulier, au chômage ou en sous-emploi, ou qui terminent le secondaire. Le gouvernement indique que priorité est donnée dans le programme à la participation des personnes handicapées, des mères ayant des enfants de moins de 6 ans et des personnes LGTBI. De plus, dans le contexte du programme, des mesures sont prises, par exemple l’octroi de crédits, pour aider les jeunes entrepreneurs qui se trouvent dans le secteur informel. A ce sujet, la CNTS signale que les normes minimales des droits au travail ne sont pas appliquées aux jeunes qui participent aux initiatives de l’INJUVE qui visent à promouvoir l’entreprenariat. La commission note également que, selon le gouvernement, entre 2016 et le premier trimestre de 2017, environ 4 220 jeunes ont participé au programme, dont 58 pour cent étaient des femmes. Un pour cent des participants avaient un handicap, et 0,5 pour cent appartenaient à la communauté LGTBI. Enfin, le gouvernement indique qu’on prévoit de réformer la loi d’incitation à la création d’un premier emploi pour les jeunes dans le secteur privé. Compte tenu des commentaires de la CNTS, la commission prie le gouvernement de communiquer des informations détaillées sur la manière dont sont garantis les droits au travail des participants aux initiatives de l’INUVE axées sur l’entrepreneuriat. De plus, notant le nombre réduit de personnes handicapées et de personnes LGTBI qui participent au programme pour l’emploi et l’employabilité «Jóvenes con todo», la commission prie le gouvernement d’indiquer les mesures prises ou envisagées pour promouvoir leur participation à ce programme. Prière aussi de continuer à fournir des informations détaillées et actualisées sur les mesures prises ou envisagées pour promouvoir l’accès au marché du travail ou l’emploi indépendant des jeunes, et sur l’impact de ces mesures. La commission prie également le gouvernement de fournir des informations statistiques actualisées sur les tendances de l’emploi des jeunes, ventilées par âge et par sexe. Elle le prie aussi de donner des informations sur l’état d’avancement de la réforme de la loi d’incitation à la création d’un premier emploi pour les jeunes dans le secteur privé, et d’en communiquer copie dès qu’elle aura été adoptée.
Femmes. La commission note d’après le document de la PONED qu’en 2016 le taux d’activité des femmes continuait de représenter à peu près la moitié de celui des hommes (47,3 pour cent et 80,1 pour cent, respectivement) et que 30,9 pour cent des femmes occupées se trouvaient dans une situation de sous-emploi, contre 26,7 pour cent des hommes occupés. La commission note également que, dans ses observations finales du 3 mars 2017, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) s’est dit préoccupé par la division du travail en fonction du sexe, la faible de proportion de femmes au sein de la population active, leur forte présence dans le secteur informel et l’écart de salaires entre femmes et hommes (voir document CEDAW/C/SLV/CO/8-9, paragr. 34, alinéa a)). A ce sujet, la commission note que la PONED a entre autres objectifs spécifiques celui de promouvoir l’égalité des chances entre hommes et femmes et d’éliminer les obstacles à l’accès à l’emploi, ainsi que les pratiques discriminatoires. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur l’impact des mesures du marché du travail adoptées pour accroître le taux d’activité des femmes et pour combattre la ségrégation professionnelle verticale ou horizontale, y compris des informations statistiques actualisées et ventilées par profession, secteur d’activité et catégorie professionnelle.
Personnes handicapées. En réponse à ses commentaires précédents, la commission prend note de l’indication du gouvernement selon laquelle, dans le cadre de la convention conclue par le Conseil national de la prise en charge intégrale des personnes handicapées (CONAIPD) et le Fonds solidaire pour la microentreprise familiale (FOSOFAMILIA), des crédits sont accordés à des entrepreneurs handicapés pour apporter l’aide nécessaire à leurs projets économiques. Entre 2015 et juin 2017, une aide financière a été fournie à 25 personnes handicapées. De même, dans le cadre de la politique nationale de prise en charge intégrale des personnes handicapées, la Commission d’insertion professionnelle a été créée. Elle coordonne les actions menées conjointement par le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale (MTPS) et le CONAIPD. Le gouvernement fait état aussi de la campagne d’enregistrement de personnes handicapées pour faciliter leur insertion professionnelle. Enfin, le gouvernement indique que, entre juin 2014 et octobre 2016, 1 062 personnes handicapées (750 hommes et 312 femmes) ont été placées par le SisNE. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations détaillées et actualisées sur les mesures prises pour accroître les possibilités d’emploi des personnes handicapées sur le marché régulier du travail. La commission prie aussi le gouvernement de communiquer des informations sur l’impact de ces mesures, y compris des statistiques ventilées par âge, sexe, région et type de handicap sur le nombre total de participants.
Micro et petites entreprises (MPE). La commission prend note des informations fournies par le gouvernement en réponse à ses commentaires précédents sur les mesures prises pour favoriser le développement des entreprises et la compétitivité et la durabilité des MPE. Le gouvernement indique, entre autres, que le nombre de centres pour le développement des micro et petites entreprises (CDMYPE) a été porté à 33 à l’échelle nationale et fait état de la mise en place du registre des MPE, qui leur permet d’accéder à des possibilités de développement entrepreneurial et qui contribue à leur formalisation. En 2017, l’enquête sur les MPE a été lancée dans le but d’actualiser les données sur les MPE et sur les autres initiatives entrepreneuriales et, ainsi, de mieux adapter les stratégies à la situation des MPE dans le pays. Le gouvernement indique que, entre juin 2014 et mai 2017, 11 561 emplois ont été créés dans les unités économiques dont s’occupe la Commission nationale des micro et petites entreprises (CONAMYPE). La commission note également que, selon la CNTS, la loi spéciale sur les travailleurs indépendants n’a pas encore été adoptée. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations détaillées et actualisées sur l’impact des mesures prises pour favoriser le développement des entreprises et la compétitivité et la durabilité des micro, petites et moyennes entreprises. Prière aussi de communiquer des informations sur l’état d’avancement de l’adoption de la loi spéciale sur les travailleurs indépendants, et d’en communiquer copie dès qu’elle aura été adoptée.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2014, publiée 104ème session CIT (2015)

Articles 1 et 3 de la convention. Politique active visant à promouvoir le plein emploi. Consultation des partenaires sociaux. En réponse à l’observation de 2012, le gouvernement indique qu’il n’a pas encore adopté de politique nationale de l’emploi mais que le service public de l’emploi a élaboré un plan dans ce domaine. La commission prend note de l’intention exprimée par le gouvernement de prier le Conseil supérieur du travail d’aborder à l’avenir les questions liées à la politique de l’emploi. La commission invite le gouvernement à communiquer des informations détaillées sur les progrès enregistrés quant à l’adoption et la mise en œuvre d’une politique active de l’emploi. Elle l’invite également à continuer de fournir des informations sur les efforts déployés pour que les partenaires sociaux soient consultés et sur la manière dont les représentants des autres secteurs de la population économiquement active, notamment des travailleurs ruraux et des travailleurs de l’économie informelle, sont associés à l’élaboration des politiques et programmes concernant l’emploi.
Article 2. Tendances de l’emploi. Selon les données communiquées dans le rapport, en 2012, on recensait au niveau national 165 439 personnes au chômage, ce qui correspond à un taux de 6,07 pour cent. En 2013, le taux de chômage a légèrement baissé, se situant à 5,9 pour cent. Le chômage frappe le plus les jeunes et les femmes. La commission invite le gouvernement à continuer de communiquer des informations sur la nature, l’étendue et les tendances du chômage et du sous-emploi en vue de l’adoption des mesures appropriées. Elle l’invite également à préciser comment les mesures adoptées en vue de parvenir au plein emploi, productif et librement choisi, sont régulièrement revues.
Impact des accords commerciaux. Le gouvernement indique que 178 560 emplois ont été créés par 1 664 entreprises exportatrices en 2013. La commission note que 15 pour cent desdits emplois ont été générés par des petites et moyennes entreprises exportatrices. La commission invite le gouvernement à continuer de donner des informations sur la contribution des entreprises tournées vers l’exportation à la création d’emplois durables et de qualité.
Emploi des jeunes, des femmes et des personnes handicapées. La commission prend note des informations communiquées par le gouvernement concernant les mesures prises pour faciliter l’intégration des jeunes, des femmes et des personnes handicapées dans le marché du travail. La commission invite le gouvernement à communiquer des informations plus spécifiques sur l’impact des mesures adoptées pour renforcer les programmes favorisant l’insertion des jeunes, des femmes et des personnes handicapées dans le marché du travail. Prière de continuer de donner des informations sur le niveau et les tendances de l’emploi, du chômage et du sous-emploi, en précisant dans quelle mesure en sont affectés les femmes, les jeunes et les secteurs les plus pauvres de la population rurale ainsi que les travailleurs de l’économie informelle.
Micro, petites et moyennes entreprises. Le gouvernement indique que les programmes et projets déployés par la Commission nationale de la micro et petite entreprise (CONAMYPE) se sont traduits par la création de 22 034 emplois. Elle note que le programme de dotation des élèves de l’enseignement primaire des établissements publics en fournitures scolaires, uniformes et chaussures, qui recourt aux micro, petites et moyennes entreprises, a généré 31 778 emplois. Le gouvernement mentionne également l’adoption, en mars 2014, d’une loi de promotion, de protection et de développement de la micro et de la petite entreprise. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des indications sur l’impact des mesures déployées pour promouvoir la création d’entreprises et favoriser la compétitivité et la durabilité des micro, petites et moyennes entreprises.

Observation (CEACR) - adoptée 2012, publiée 102ème session CIT (2013)

La commission prend note des informations complètes transmises par le gouvernement en septembre 2011 en réponse à la demande directe de 2010.
Politique active destinée à favoriser le plein emploi. Le gouvernement indique dans son rapport que, avec l’installation du Réseau national de l’emploi (RENACEMPLEO) et des bourses du travail, les efforts devant contribuer à la création d’emplois décents, y compris dans le secteur des microentreprises, se répartissent entre le secteur public et le secteur privé. Le gouvernement a joint des informations sur les activités déployées par le RENACEMPLEO et sur les salons de l’emploi organisés en 2009, 2010 et janvier-juillet 2011. Il évoque l’assistance technique fournie par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique (USAID) pour procéder à un diagnostic de la forme d’organiser les forums pour l’emploi, ainsi que par l’Agence japonaise de coopération (JICA) pour perfectionner le système de placement dans l’emploi. La commission note qu’un processus de consultation a été engagé en vue de formuler une politique nationale de l’emploi. En juin 2010, le Conseil supérieur du travail a décidé de s’employer à formuler une politique nationale de l’emploi s’appuyant sur les apports du consensus se dégageant du Pacte national pour l’emploi. La commission observe que, d’après les projections officielles, la population en âge de travailler passera de 3 790 000 personnes en 2010 à 4 240 000 personnes en 2020, si bien qu’il faudra qu’environ 455 000 nouveaux postes de travail soient créés avant la fin de la décennie, soit un peu plus de 45 000 par an en moyenne sur la période considérée. D’après les chiffres publiés par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), 12 500 emplois formels ont été créés au premier semestre de 2011. La commission se réfère à cet égard au paragraphe 785 de son étude d’ensemble de 2010 consacrée aux instruments relatifs à l’emploi, où elle explique que trois étapes fondamentales contribuent à atteindre le plein emploi productif et librement choisi, la première d’entre elles consistant à s’engager politiquement à atteindre l’objectif du plein emploi. Elle rappelle que l’article 2 de la convention fait obligation aux Etats Membres de déterminer, dans le cadre d’une politique économique et sociale coordonnée, les mesures à adopter en vue d’atteindre les objectifs. La commission invite le gouvernement à indiquer si un plan national en faveur de l’emploi a été adopté en tant qu’instrument d’une politique active visant à favoriser le plein emploi productif et librement choisi. Elle espère que le prochain rapport du gouvernement inclura des informations actualisées sur les activités déployées par le RENACEMPLEO pour être en mesure de connaître l’importance et la répartition de la main-d’œuvre ainsi que la nature et l’étendue du chômage, préalable indispensable à la mise en œuvre d’une politique active de l’emploi au sens de la convention. Elle demande que le gouvernement joigne des informations illustrant les efforts déployés pour organiser avec les partenaires sociaux les consultations prévues à l’article 3 de la convention. En ce sens, elle souligne l’importance qui s’attache à ce que l’avis des partenaires sociaux soit recherché, pour assurer que les programmes qui seront déployés génèrent des emplois de qualité. Enfin, réitérant sa demande précédente, elle souhaiterait disposer d’informations sur les consultations menées à bien avec les représentants «des milieux intéressés par les mesures à prendre» d’autres composantes de la population active, telles que les travailleurs ruraux et les travailleurs de l’économie informelle.
Impact des accords commerciaux. Le gouvernement indique que l’impact des accords commerciaux se manifeste dans le développement des programmes de création d’emplois à travers des ouvrages publics et dans le soutien accordé à la microentreprise et à l’auto-emploi en milieu rural. La commission invite le gouvernement à joindre à son prochain rapport des informations sur l’impact qu’a pu avoir sur le marché du travail le développement des secteurs de production de biens manufacturés comme de produits de l’économie agricole destinés à l’exportation.
Groupes vulnérables. Le gouvernement indique que 51 pour cent des personnes qui s’adressent au Service public de l’emploi sont des femmes. Le gouvernement signale le lancement d’un programme intitulé «Ciudad Mujer» ayant pour objectif d’offrir des services spécialisés en réunissant dans un même espace les institutions de l’Etat qui offrent des prestations spécialisées aux femmes. Des forums pour la création d’emplois indépendants sont organisés à l’attention des femmes âgées. Grâce à des fonds de la Banque mondiale, dans les 25 municipalités identifiées comme étant les plus pauvres, un soutien temporaire à l’accès à l’emploi est accordé aux femmes à la tête d’un foyer uniparental et aux jeunes de 16 à 24 ans sans emploi formel. Il existe d’autres initiatives encore, qui visent à favoriser l’emploi et la production rurale. Le gouvernement reconnaît néanmoins que l’accès des jeunes à l’emploi est un véritable défi. Il cherche à faire baisser le niveau de chômage et la pauvreté chez les jeunes en leur permettant d’accéder à des processus d’accompagnement reposant sur des initiatives de formation professionnelle et d’insertion. La commission espère que le gouvernement inclura dans son prochain rapport des informations plus spécifiques sur les mesures prises en faveur des programmes facilitant l’insertion des jeunes et des femmes dans le marché du travail et sur les résultats obtenus à travers ces programmes. Elle demande au gouvernement de fournir des informations sur la situation, le niveau et les tendances de l’emploi, du chômage et du sous-emploi, en précisant la mesure dans laquelle les catégories les plus vulnérables (les femmes, les jeunes, les catégories les plus pauvres de la population rurale et les travailleurs de l’économie informelle) sont concernées. Enfin, la commission souhaiterait continuer de disposer d’informations permettant d’apprécier l’impact des mesures prises pour favoriser l’accès des personnes ayant un handicap au marché ouvert du travail.
Micro, petites et moyennes entreprises. La commission prend note des actions menées de juin 2009 à mai 2010 dans le cadre de la Stratégie d’accompagnement des micro et petites entreprises 2010-2014, y compris des données concernant le nombre des services offerts et des entrepreneurs assistés. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur l’impact des actions menées pour promouvoir le développement de l’entreprise et favoriser la compétitivité et la durabilité des micro, petites et moyennes entreprises.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2010, publiée 100ème session CIT (2011)

La commission prend note des informations détaillées que le gouvernement a fournies dans un rapport reçu en novembre 2009, en réponse à l’observation de 2008.

1. Articles 1 et 2 de la convention. Politique économique et sociale coordonnée. Le gouvernement indique qu’en juin 2009 il a été décidé que les politiques économiques sectorielles, macroéconomiques et d’intégration régionale seraient axées sur la promotion de la création d’emplois de meilleure qualité et en plus grand nombre. Seront promus dans la pratique des facilités financières pour l’agriculture et l’élevage, les investissements étrangers créateurs d’emplois décents et le développement économique local. Il sera donné priorité aussi au passage au secteur formel, dans les activités agricoles et industrielles, des travailleurs qui se trouvent dans l’économie informelle. Selon les données publiées par le BIT dans Le travail dans le monde 2009, en 2008 le taux de chômage ouvert était de 5,9 pour cent et les travailleurs occupés dans le secteur informel représentaient 57,8 pour cent de l’ensemble des travailleurs. Selon des statistiques de l’Institut du Salvador de la sécurité sociale, l’emploi formel s’est accru de 22 476 emplois entre août 2007 et 2008. La manufacture, le commerce, la finance, les services à la personne et la construction ont été les activités qui ont le plus contribué à la création d’emplois. La commission invite le gouvernement à donner dans son prochain rapport des informations sur les résultats obtenus grâce aux mesures visant à créer des emplois productifs avec l’aide du BIT, dans le cadre du Programme national pour le travail décent de 2007. La commission espère que le gouvernement pourra indiquer les progrès accomplis dans le sens de l’élaboration et de l’adoption d’un plan national de l’emploi.

2. Impact des accords commerciaux. En réponse aux commentaires précédents de la commission, le gouvernement indique que les accords de libre-échange ont contribué au développement du secteur agricole, d’où un accroissement de la valeur des exportations des principaux produits agricoles et agro-industriels vers le marché des Etats-Unis. La commission note qu’a été mis en œuvre un programme d’officialisation de titres fonciers, l’accent étant mis sur l’autonomisation, économique en particulier, des femmes en milieu rural. De plus, les producteurs ont pu bénéficier d’une technologie propre à accroître la productivité et améliorer ainsi les récoltes et la qualité génétique du bétail. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur l’impact qu’ont eu les accords commerciaux pour créer des emplois durables tant dans l’industrie que dans l’agriculture et l’élevage.

3. Mesures pour atténuer l’impact de la crise. Participation des partenaires sociaux. Le gouvernement fait mention des mesures visant à atténuer les effets nocifs de la crise économique mondiale. La commission note que des subventions ont été versées, que la liquidité du système financier a été accrue, que l’agriculture et l’élevage ont été renforcés grâce à la fourniture de semis de meilleure qualité, de même qu’ont été renforcés les programmes d’aide pour diminuer l’impact négatif de la hausse des prix sur le budget des ménages salvadoriens à revenu moyen. Le gouvernement a annoncé un plan global de lutte contre la crise qui donne la priorité à la protection des emplois existants et à la création de nouvelles sources de travail. De plus, seront favorisés les investissements publics à fort coefficient de création d’emplois, et seront étendus et améliorés les services publics, les infrastructures, ainsi que la construction et l’amélioration des logements sociaux. En accroissant les investissements publics, l’objectif est de créer des emplois, de promouvoir le développement local et de dynamiser les micro et petites entreprises à l’échelle locale en leur donnant accès aux marchés publics (achats et contrats). Dans l’étude d’ensemble de 2010 sur les instruments relatifs à l’emploi, la commission a souligné l’importance qu’ont les consultations tripartites constantes et véritables pour affronter et atténuer les effets de la crise économique mondiale (paragr. 788 de l’étude d’ensemble de 2010). La commission demande au gouvernement d’indiquer dans son prochain rapport les consultations réalisées pour élaborer et exécuter une politique active de l’emploi qui permette de surmonter les effets négatifs de la crise mondiale. Prière aussi d’indiquer les consultations menées à bien avec les représentants «des milieux intéressés par les mesures à prendre» d’autres secteurs de la population active, tels que les travailleurs ruraux et les travailleurs de l’économie informelle.

4. Mesures d’intermédiation de l’emploi. La commission prend note des informations fournies en ce qui concerne les initiatives menées à bien par le Réseau national des possibilités d’emploi. Le gouvernement a communiqué les résultats obtenus lors des 34 foires aux emplois qui se sont tenues en 2008 et qui ont permis de proposer 34 442 postes de travail et de placer 7 188 travailleurs. En juin 2009, neuf foires aux emplois s’étaient tenues au niveau national. La commission invite le gouvernement à continuer d’indiquer les résultats obtenus au moyen des initiatives d’intermédiation de l’emploi, y compris les activités menées dans le cadre des programmes de développement territorial axés sur la création d’emplois à l’échelle locale. De plus, la commission demande des informations sur les progrès accomplis dans le sens du renforcement et de la consolidation du Système public de l’emploi.

5. Groupes vulnérables. La commission prend note des mesures prises pour promouvoir la création d’emplois pour les femmes, les jeunes, les travailleurs âgés, les travailleurs ruraux et les travailleurs de l’économie informelle. Le ministère du Travail a pris différentes initiatives visant l’intégration des jeunes dans le monde du travail, y compris la tenue de trois foires aux emplois pour les jeunes; 12 000 jeunes y ont participé et les entreprises ont proposé 6 000 postes de travail. Le gouvernement cherche à promouvoir des programmes qui faciliteront l’accès des jeunes à un premier emploi et à prendre des mesures d’incitation à l’investissement productif à forte intensité de main-d’œuvre de jeunes et de femmes. Dans son étude d’ensemble de 2010, la commission a souligné «l’importance d’insérer le plus rapidement possible les chômeurs dans la vie active». Ceci aura non seulement un impact positif sur l’individu mais également sur le renforcement de la cohésion sociale. Les chômeurs de longue durée, ainsi que les jeunes sans emploi, sont particulièrement susceptibles de se retrouver marginalisés et exclus de la société. Cette exclusion sociale est nuisible non seulement pour les personnes concernées directement, mais également pour leur communauté, et ceci ne peut qu’engendrer une aggravation de comportements antisociaux sous les effets de la frustration et de la privation (paragr. 799 de l’étude d’ensemble de 2010). La commission a exhorté aussi les gouvernements à élaborer des politiques de création d’emplois et d’orientation professionnelle ciblant les jeunes chômeurs diplômés. La commission invite le gouvernement à continuer d’indiquer les résultats obtenus grâce aux mesures destinées à accroître la participation des femmes au marché du travail et à garantir l’employabilité des jeunes.

6. Personnes handicapées. La commission a pris note des informations détaillées reçues en septembre 2010 avec le rapport sur la convention no 158. Elle a également pris note des mesures adoptées pour améliorer l’égalité d’accès à l’emploi des personnes handicapées, entre autres en organisant des foires aux emplois indépendants et des journées d’information sur la loi pour l’égalité des chances en faveur des personnes handicapées, et sur la convention sur les droits des personnes handicapées. La commission invite le gouvernement à continuer d’indiquer les mesures prises pour faciliter l’insertion dans le marché ouvert du travail des personnes handicapées.

7. Petites et moyennes entreprises. La commission note que la Commission nationale des micro et petites entreprises a élaboré la stratégie 2010-2014 de soutien aux micro et petites entreprises, dont les axes stratégiques sont, entre autres, l’accroissement de la compétitivité des secteurs stratégiques, afin de renforcer les micro et petites entreprises et de contribuer à créer des conditions plus favorables pour ces entreprises. La commission rappelle que, dans l’étude d’ensemble de 2010, elle a souligné aussi le rôle essentiel que jouent les petites et moyennes entreprises dans la réduction de la pauvreté, en créant des emplois, comme l’indique aussi la recommandation (no 189) sur la création d’emplois dans les petites et moyennes entreprises, 1998. La commission demande au gouvernement d’indiquer dans son prochain rapport l’impact des politiques qui sont menées pour promouvoir le développement des entreprises et favoriser la compétitivité et la viabilité des micro, petites et moyennes entreprises.

Observation (CEACR) - adoptée 2008, publiée 98ème session CIT (2009)

Articles 1 et 2 de la convention. Coordination de la politique de l’emploi et de la réduction de la pauvreté. En réponse à l’observation de 2006, le gouvernement a présenté en août 2007 un rapport circonstancié. Il annonce que le taux de croissance économique annuel est de 4,2 pour cent en 2006, taux le plus élevé de ces dix dernières années. En 2006, 35 000 nouveaux emplois ont été créés et 29 nouvelles entreprises ont été implantées, ce qui a eu pour effet d’augmenter le nombre de cotisants à l’Institut salvadorien de sécurité sociale et de diminuer légèrement le chômage déclaré (qui se chiffre à 6,5 pour cent en 2007 selon les données publiées par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes – CEPAL). Le nombre d’emplois formels dans le secteur agricole est passé de 600 000 à 625 000 postes de travail entre 2005 et 2006. Le gouvernement souligne que les indicateurs économiques sont un signal positif indiquant que l’effort entrepris pour créer un emploi décent et durable est couronné de succès. Concernant l’impact de l’Accord de libre-échange entre l’Amérique centrale, la République dominicaine et les Etats-Unis (CAFTA-DR), le gouvernement envisage une croissance économique plus importante et un impact positif sur l’emploi dans toute la région, y compris la création d’entre 120 000 et 360 000 nouveaux emplois dans les six premières années de son application. La commission espère que le prochain rapport contiendra une mise à jour des informations relatives à l’impact des accords commerciaux sur la création d’emplois durables. Dans ce sens, elle prie le gouvernement d’informer sur la manière dont le développement de l’emploi figure dans les plans et les programmes gouvernementaux, assurant ainsi que la création de postes de travail de qualité occupe une place centrale dans les politiques macroéconomiques et sociales.

La commission prend note des efforts réalisés dans le cadre du réseau national d’opportunités d’emploi dans lequel sont offerts des services de placement et des informations sur le travail. Avec l’appui de l’Agence espagnole de coopération internationale, un plan d’action permettant l’installation de bureaux locaux de gestion d’emploi dans la zone métropolitaine de San Salvador, à la Paz et dans l’Ahuachapán a été élaboré. Le réseau national d’emploi a permis de placer un total de 16 102 personnes en 2006. Le gouvernement a également ajouté des informations sur les résultats obtenus par le biais des salons de l’emploi (82 754 postes de travail furent ainsi mis à disposition et 40 984 demandeurs d’emploi bénéficièrent d’opportunités d’emploi). Des mesures pour promouvoir l’emploi dans la région du golfe de Fonseca et dans diverses autres localités (Nonualcos, vallée de San Andrés) ont été mises en place à travers des actions coordonnées avec les agences d’emploi. La commission prie le gouvernement de continuer d’envoyer des informations sur les mesures exécutées et les résultats obtenus pour favoriser l’emploi durable des catégories les plus vulnérables (femmes, jeunes, travailleurs âgés, travailleurs ruraux et travailleurs de l’économie informelle). Prière de communiquer également un résumé de la proposition de la politique pour le développement de l’emploi des jeunes ainsi que les résultats obtenus pour promouvoir leur emploi et formation professionnelle.

Article 3. Participation des partenaires sociaux dans l’élaboration et l’application des politiques. Le gouvernement indique que l’assistance obtenue du BIT dans le cadre du Programme national pour un travail décent sera d’un grand soutien pour le renforcement et la continuité de ses initiatives. La commission prie de nouveau le gouvernement de communiquer les documents relatifs au Programme national pour un travail décent, approuvés en lien avec la politique de l’emploi. Elle l’invite également à fournir des informations plus précises concernant les consultations avec les représentants des catégories les plus vulnérables de la population, et notamment avec les représentants des travailleurs ruraux et de ceux de l’économie informelle lors de l’élaboration des programmes et lors de la recherche d’appui pour la mise en œuvre des mesures de politique de l’emploi.

Observation (CEACR) - adoptée 2006, publiée 96ème session CIT (2007)

1. Coordination de la politique de l’emploi avec la réduction de la pauvreté. La commission prend note du rapport du gouvernement reçu en septembre 2005, qui contient les informations demandées dans son observation de 2003. Le gouvernement fournit des informations sur les activités entreprises par l’observatoire du marché du travail pour concevoir des programmes de formation professionnelle sur le fonctionnement du système d’accès à l’emploi et sur les programmes destinés aux groupes défavorisés (jeunes, femmes à la tête d’un foyer, personnes handicapées). Le gouvernement indique que le taux de sous-emploi est de 34,6 pour cent; le taux de chômage au niveau national ayant atteint 6,8 pour cent en 2004. Près de 8 000 emplois ont disparu dans le secteur de la maquila à cause de la concurrence des pays asiatiques dans le secteur du textile. La commission prie le gouvernement d’indiquer, dans son prochain rapport, les résultats obtenus en termes de création d’emplois durables et de réduction du sous-emploi dans le cadre de la politique nationale d’emploi. La commission demande au gouvernement de joindre à son prochain rapport des informations détaillées sur les mesures prises dans le cadre de la politique nationale d’emploi. En outre, la commission exprime l’intérêt qu’elle attache aux informations concernant les mesures prises pour développer les infrastructures et leur impact en termes de création d’emplois, ainsi que l’influence exercée sur le marché du travail par les accords commerciaux négociés (article 1 de la convention).

2. Participation des partenaires sociaux à la formulation et à l’application des politiques. Le gouvernement indique qu’un forum tripartite permanent sur l’emploi a été créé afin de tendre à ce que l’objectif de la création d’emplois de qualité soit placé au centre de la politique économique. Des études destinées à l’élaboration d’une politique nationale de l’emploi ont été réalisées au sein du Conseil supérieur du travail. De plus, une politique nationale de promotion de l’emploi des jeunes a été élaborée. La commission prie le gouvernement de communiquer les documents adoptés sur la politique nationale de l’emploi et la promotion de l’emploi des jeunes. Elle saurait gré au gouvernement d’inclure dans son prochain rapport des informations détaillées sur la création d’emplois atteinte suite à la mise en œuvre de ces politiques. Elle invite également le gouvernement à envisager la manière dont des représentants des catégories les plus vulnérables de la population – notamment des représentants des travailleurs ruraux et de l’économie informelle – pourraient être associés aux consultations requises par la convention lors de l’élaboration des programmes et lors de la recherche d’appui pour la mise en œuvre des mesures de politique de l’emploi de ces catégories (article 3).

3. Coopération technique de l’OIT. La commission a pris connaissance de la Déclaration tripartite sur la promotion de l’emploi et du travail décent en Amérique centrale et en République dominicaine, souscrite par les ministres du travail et les représentants des organisations d’employeurs et de travailleurs à Tegucigalpa en juin 2005. Cette déclaration privilégie notamment comme grande orientation d’inscrire au centre de la politique macroéconomique l’objectif de la création d’emplois dignes, durables et de qualité, suivant les paramètres de l’OIT, les efforts devant être centrés non seulement sur la maîtrise de l’inflation et du déficit budgétaire mais aussi, avec un même degré de priorité, sur la promotion de l’investissement et sur la croissance équitable. La commission saurait gré au gouvernement d’inclure dans son prochain rapport des informations sur les initiatives prises avec l’appui du BIT en vue de promouvoir, tant au niveau national que sous-régional, les objectifs de création d’emplois productifs visés par la convention (Partie V du formulaire de rapport).

Observation (CEACR) - adoptée 2003, publiée 92ème session CIT (2004)

1. Article 1 de la convention. La commission prend note du rapport détaillé et complet du gouvernement reçu en décembre 2002 pour faire suite à son observation de 2001. Dans son rapport, le gouvernement indique que, grâce à l’assistance de l’équipe multidisciplinaire du Bureau de zone pour l’Amérique centrale, il a été possible de mettre en place des programmes destinés à relever le défi de la reconstruction après les tremblements de terre qui ont frappé El Salvador en janvier et en février 2001. Le gouvernement se réfère notamment au programme de relance de l’emploi rural qui a permis de recréer 941 409 emplois de janvier à juin 2001 et qui a permis de reconstruire les infrastructures sinistrées par la catastrophe naturelle. En outre, le gouvernement fait part de sa stratégie de création d’emplois par l’augmentation des exportations que rendront possible les nouveaux traités de libre-échange signés avec les principaux partenaires commerciaux d’El Salvador. Dans le cadre de ces politiques, le gouvernement espère que le secteur des exportations comptera 405 000 emplois en 2005. La commission espère que, dans son prochain rapport, le gouvernement communiquera des informations sur les résultats concrets obtenus quant à la création d’emplois productifs par ces moyens. Prière de communiquer toute autre information sur la restructuration de l’économie et les programmes relatifs au marché de l’emploi mis en œuvre pour harmoniser l’offre et la demande de main-d’œuvre, de sorte à garantir que les catégories de travailleurs touchées par lesdites transformations structurelles ou par les changements intervenus dans le commerce international puissent intégrer le marché du travail et y rester.

2. Article 2. Le gouvernement confirme - au moyen des statistiques compilées communiquées - que, malgré la discipline qu’il a atteinte sur le plan macroéconomique, le recours insuffisant aux ressources humaines continue à limiter les perspectives de développement du pays. La commission note avec préoccupation que le sous-emploi - qui frappe environ un tiers de la population active - touche particulièrement les zones rurales, provoquant un appauvrissement de la population et encourageant l’exode rural. Le phénomène d’urbanisation du sous-emploi se manifeste par l’augmentation des activités informelles et de la pauvreté dans les villes. En ce sens, la commission saurait gré au gouvernement d’inclure, dans son prochain rapport, des informations relatives à l’évolution du sous-emploi en El Salvador. De plus, la commission veut croire que le gouvernement continuera à donner la priorité, dans ses plans, au développement d’une politique active visant à promouvoir le plein emploi, productif et librement choisi.

3. Article 3. En novembre 2002, le Bureau a communiqué au gouvernement les observations de la Commission intersyndicale d’El Salvador (CIES) qui laissaient entendre, entre autres, que le gouvernement ne menait aucune politique en matière d’emploi. La suppression du ministère de Planification et de Coordination du Développement social aurait rendu difficile l’accès aux moyens techniques permettant de préparer des politiques de développement et, concrètement, d’élaborer une politique en matière d’emploi. Il n’aurait été tenu aucun compte des organisations de travailleurs qui n’auraient pas été consultées pour l’élaboration d’une politique de l’emploi. La CIES affirme également que le secteur privé ne prend aucune mesure favorable à la création d’emplois et que, face au ralentissement économique, sa réaction unique et immédiate a été de licencier des travailleurs pour rester compétitif. La commission prend également bonne note des commentaires communiqués par le gouvernement en décembre 2002 et relatifs aux observations de la CIES. Le gouvernement se réfère de nouveau aux mesures prises dans le cadre du programme de relance de l’emploi rural et aux perspectives de création d’emplois dans le secteur des exportations. Le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale met en œuvre un plan national d’emploi en collaboration avec différentes institutions publiques et privées. Il faut souligner les études sur l’impact des programmes de formation professionnelle mis en place par l’Institut salvadorien de formation professionnelle (INSAFORP). Le gouvernement reconnaît que l’aide précieuse et permanente offerte par le BIT dans le cadre de différents programmes et projets (renforcement du dialogue social, gestion de l’emploi, nombre accru d’inspections du travail, suppression du travail des enfants, modernisation du ministère du Travail) a contribuéà ce que El Salvador soit l’un des sept pays d’Amérique latine à enregistrer des progrès en matière de travail décent. La commission rappelle que l’article 3 de la convention dispose que les mesures à prendre au sujet de la politique de l’emploi doivent tenir pleinement compte de l’expérience et de l’opinion des représentants des organisations d’employeurs et de travailleurs afin qu’ils collaborent entièrement à l’élaboration et à la mise en œuvre de cette politique. La commission veut croire que, dans son prochain rapport, le gouvernement sera en mesure de communiquer des informations précises sur les efforts déployés pour mener les consultations prévues par cette disposition importante, et qu’il pourra montrer comment il a été tenu compte de l’opinion des représentants des milieux intéressés par les mesures relatives à la politique de l’emploi - y compris de l’opinion de représentants du secteur rural et de l’économie informelle - afin de garantir que les objectifs de la convention soient atteints.

4. Dans une demande directe portant sur l’application de la convention (nº 142) sur la mise en valeur des ressources humaines, 1975, la commission soulève des questions relatives à la coordination des politiques de l’éducation et de la formation professionnelle avec les perspectives de l’emploi.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2001, publiée 90ème session CIT (2002)

1. Faisant suite à sa demande directe de 1998, la commission prend note des statistiques jointes au rapport du gouvernement, qui font apparaître que le chômage a baissé entre 1995 et 2000. Le taux de chômage s’est en effet chiffréà 6,6 pour cent en 2000, soit à un point de pourcentage de moins que la moyenne enregistrée pour la période 1994-1999 (7,6 pour cent). Le chômage semble cependant plus accentué en milieu rural qu’en milieu urbain, phénomène qui coïncide - selon la CEPAL - avec les disparités internes en termes de pauvreté, de revenus et d’opportunités. La commission veut croire que le prochain rapport du gouvernement comprendra les données actualisées demandées dans le formulaire de rapport en ce qui concerne la situation, le niveau et les tendances de l’emploi et du chômage et aussi du sous-emploi. Elle le prie notamment d’indiquer de quelle manière le sous-emploi et le chômage touchent plus particulièrement les femmes, les jeunes et les populations rurales (et en particulier d’exposer les effets dans le domaine de l’emploi du Plan de gouvernement de l’Alliance pour le travail).

2. Le gouvernement mentionne dans son rapport l’adoption de la loi sur l’égalité de chances en faveur des personnes handicapées (laquelle sera examinée plus en détail dans le cadre de l’application de la convention (nº 159) sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées, 1983). Il mentionne également les initiatives prises sur le plan législatif en vue de l’adoption d’une nouvelle loi sur l’apprentissage. La commission saurait gré au gouvernement de bien vouloir inclure dans son prochain rapport des précisions sur les effets dont ces initiatives ont été suivies en termes d’emploi durable en faveur des handicapés et des jeunes qui désirent s’insérer dans la vie active.

3. Le gouvernement mentionne dans son rapport l’adoption d’un programme national de compétitivité qui tend, à travers certains projets, à rendre les entreprises mieux à même d’affronter une concurrence qui se mondialise. Ce programme tend également à favoriser les investissements étrangers, en vue de créer 5 000 emplois dans une industrie nationale de services de haute technologie. Compte tenu de ces éléments, la commission saurait gré au gouvernement de préciser dans ses prochains rapports les effets sur l’emploi dont ces réformes structurelles auraient été suivies et de préciser les mesures de soutien du marché de l’emploi qui auraient été prises en vue de mieux faire correspondre l’offre de main-d’oeuvre à la demande, de sorte que les catégories de travailleurs touchées par les remaniements structurels ne finissent pas par être exclues du marché de l’emploi.

4. Le gouvernement indique dans son rapport que la loi sur les zones franches industrielles et commerciales est entrée en vigueur, ce régime ayant pour objectif le développement des activités productives et des marchés d’exportation et leur diversification. La commission saurait gré au gouvernement d’inclure dans son prochain rapport des informations sur les retombées que la création de ces zones aura pu avoir en termes de création d’emplois productifs et durables.

5. Article 2. Le gouvernement indique dans son rapport qu’en application des principes de la nouvelle conception du travail, des mécanismes et des procédures permettant de mieux observer et de mieux évaluer les variables statistiques concernant le marché du travail vont être mis en place. La commission prie le gouvernement d’indiquer dans ses prochains rapports de quelle manière les mesures principales de la politique de l’emploi sont déterminées et revues régulièrement dans le cadre d’une politique économique et sociale coordonnée.

6. Article 3. Le gouvernement mentionne dans son rapport trois organismes consultatifs du ministère du Travail (le Conseil supérieur du travail; le Conseil national du salaire minimum; et la commission consultative), le premier ayant compétence pour formuler des recommandations sur la conduite et la révision de la politique sociale, laquelle recouvre l’emploi. A cet égard, la commission prie à nouveau le gouvernement de bien vouloir annexer à ses prochains rapports des exemples des recommandations formulées par le Conseil supérieur du travail en matière de politique de l’emploi, ce qui lui permettrait d’apprécier de quelle manière les pouvoirs publics recherchent la coopération pleine et entière de leurs interlocuteurs pour formuler la politique de l’emploi et recueillir de leur part l’appui nécessaire à sa mise en oeuvre.

Observation (CEACR) - adoptée 2001, publiée 90ème session CIT (2002)

1. La commission prend note du rapport détaillé du gouvernement pour la période se terminant le 31 mai 2000. Le Plan de gouvernement de la Nouvelle Alliance de 1999-2000 prévoyait notamment que les pouvoirs publics et le secteur privé poursuivraient la mise en place de conditions propices à la création d’emplois. Le gouvernement ajoute que la législation nationale du travail est extrêmement rigide, ce qui peut être à l’origine de pertes d’efficacité considérables. La nécessité de réduire les coûts d’ajustement de la force de travail en fonction de l’évolution inéluctable de la conjoncture économique s’est traduite par des impératifs d’assouplissement, en ce qui concerne tant les coûts des licenciements que les nouvelles formes d’embauche. La commission note à cet égard que le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale a demandé l’assistance de l’OIT (à travers l’équipe technique multidisciplinaire pour l’Amérique centrale) en vue de mieux maîtriser les problèmes d’emploi qui se posent dans le pays et de définir une politique susceptible de favoriser les chances, pour les femmes comme pour les hommes, d’accéder à un travail décent. L’assistance de l’OIT devrait permettre de mieux cerner l’ampleur du problème de l’emploi et des revenus par rapport à la situation économique et sociale des foyers et d’arrêter une politique de création d’emplois et d’amélioration des qualifications. Sur la base de ces éléments, la commission veut croire que le gouvernement continuera d’accorder, dans ses plans et programmes, la priorité aux objectifs de plein emploi, en tenant dûment compte non seulement de la nécessité de la compétitivitééconomique mais aussi des principes et droits énoncés dans les normes internationales du travail. La commission saurait gré au gouvernement d’inclure dans son prochain rapport des informations sur les mesures prises à la suite de l’assistance accordée par l’OIT dans le cadre de la politique de l’emploi en vue de promouvoir le travail décent (article 1 de la convention).

2. Tenant présent à l’esprit que deux séismes de forte amplitude ont causé des destructions massives dans le pays en janvier et février 2001, la commission saurait gré au gouvernement d’inclure dans son prochain rapport des informations sur les mesures qui auraient été prises dans le cadre de la politique de l’emploi pour répondre aux besoins des personnes touchées et assurer la remise en état des infrastructures, y compris sur l’assistance reçue dans ce domaine de la part de l’OIT.

La commission adresse au gouvernement dans le cadre d’une demande directe d’autres questions concernant l’application de la convention.

Demande directe (CEACR) - adoptée 1998, publiée 87ème session CIT (1999)

1. La commission prend note du premier rapport du gouvernement sur l'application de la convention, reçu en avril 1997, ainsi que du rapport reçu en mai 1998. Le gouvernement mentionne plusieurs documents, tels que le Plan de gouvernement 1994-1999 et le Plan national de développement de l'agriculture et de l'élevage, de même que les programmes publics d'investissements, de stabilisation et d'ajustement structurel, dans le cadre desquels des mesures ont été définies en vue d'une politique active axée sur le plein emploi, productif et librement choisi. La commission veut croire que le gouvernement communiquera copie, dans son prochain rapport, des documents en question (Partie I du formulaire de rapport). De même, elle le prie d'indiquer si des difficultés particulières se sont fait jour, quant à la réalisation des objectifs d'emploi définis dans les plans et programmes susmentionnés, et de préciser dans quelle mesure ces difficultés ont pu être surmontées.

2. La commission note que les enquêtes sur les ménages font ressortir que le taux d'emploi est passé de 90 pour cent en 1990 à 92,4 pour cent en 1995. Le rapport du gouvernement ne contient cependant pas d'autres données concernant la situation, le niveau et les tendances de l'emploi. Selon les éléments publiés par la CEPAL, malgré le dynamisme de l'activité productive (le produit intérieur brut a progressé de près de 4 pour cent en 1997), on estime que cette même année le chômage déclaré dépassait 8 pour cent, contre 7,7 pour cent en 1996 et qu'il n'y a pas eu alors une création suffisante d'emplois nouveaux, phénomène que la CEPAL impute au caractère encore précoce de la reprise des investissements. Compte tenu de ces difficultés, la commission souhaiterait être en mesure d'apprécier pleinement les efforts déployés par le gouvernement pour mettre en oeuvre une politique active de l'emploi, dans le sens prévu par la convention. A cet égard, elle fait observer que de nombreux aspects de la politique de l'emploi échappent à la compétence du ministère du Travail, de telle sorte que l'élaboration d'un rapport complet sur la convention no 122 nécessite des consultations avec les autres ministères ou organes gouvernementaux compétents, tels que, par exemple, ceux qui s'occupent de la planification, de l'économie et de la statistique. A cet égard, la commission prie le gouvernement de bien vouloir communiquer, dans son prochain rapport, des informations détaillées sur les points suivants:

a) prière de fournir les informations demandées dans le formulaire de rapport en ce qui concerne la situation, le niveau et les tendances de l'emploi, du chômage et du sous-emploi et en ce qui concerne les catégories particulières de travailleurs qui ont généralement des difficultés à trouver un emploi durable, comme les femmes, les jeunes, les travailleurs âgés, les travailleurs migrants et les indigènes (voir sous l'article 1 de la convention);

b) prière de préciser dans quelle mesure les objectifs de la politique économique évoqués dans le premier rapport (augmentation de la production et de l'emploi et stabilité des prix) ont contribué à satisfaire à la demande d'emploi. La commission invite le gouvernement à continuer de joindre à ses rapports des indications concernant les politiques de développement globales et sectorielles, le développement des infrastructures et le développement industriel, avec des évaluations quantitatives des emplois productifs générés par les mesures préconisées par le gouvernement;

c) prière de préciser dans quelle mesure il est veillé à ce que la politique de crédit en faveur des petites entreprises et micro-entreprises permette de créer des emplois durables dans le secteur industriel;

d) prière d'indiquer de quelle manière le nouveau concept d'entreprise agricole favorise l'emploi dans le secteur rural, compte tenu des politiques macroéconomiques passées, de la conjoncture internationale défavorable et de la violence du conflit armé dont le gouvernement fait mention dans son premier rapport. Vu la faible proportion de la main-d'oeuvre occupée dans le secteur rural, la commission appelle l'attention du gouvernement sur le paragraphe 27 de la recommandation (no 122) sur la politique de l'emploi, 1964 -- dont le texte est reproduit dans le formulaire de rapport --, qui contient des suggestions sur la manière de générer des emplois dans le secteur de l'agriculture et de l'élevage et sur les mesures d'ordre structurel axées sur le développement d'un emploi productif dans le secteur rural;

e) prière de fournir des précisions sur les modalités selon lesquelles sont exploitées les possibilités d'emploi productif dans le secteur tertiaire, notamment dans le tourisme;

f) prière d'indiquer s'il a été envisagé des politiques et programmes concernant la population, comme le suggère par exemple le paragraphe 14 de la recommandation (no 169) concernant la politique de l'emploi (dispositions complémentaires), 1984, dans le cadre des mesures prises en matière de politique de l'emploi;

g) prière d'indiquer de quelle manière les zones franches d'exportation et les activités axées sur l'exportation contribuent à la création d'emplois productifs et durables.

3. Prière de décrire les procédures garantissant que les effets sur l'emploi sont dûment pris en considération lors de l'adoption de mesures de développement de l'économie. Prière d'indiquer également de quelle manière les mesures fondamentales de politique de l'emploi sont déterminées et revues régulièrement, dans le cadre d'une politique économique et sociale coordonnée (article 2).

4. La commission tient à souligner l'importance que revêtent les consultations prévues à l'article 3 de la convention avec les représentants des milieux intéressés. Compte tenu du rôle que joue le Conseil supérieur du travail, la commission souhaiterait que le gouvernement joigne à son prochain rapport des précisions sur la manière dont cette instance contribue à ce que soient pris en considération l'expérience et l'avis des représentants des milieux intéressés (organisations d'employeurs et de travailleurs, représentants des autres secteurs de la population économiquement active, tels que le secteur rural et le secteur non structuré) en matière de politique de l'emploi. Elle le prie également de fournir des exemples des recommandations ou suggestions formulées par le Conseil supérieur du travail en matière de politique de l'emploi, afin de lui permettre d'apprécier la mesure dans laquelle est recherchée la pleine coopération des secteurs consultés en vue de l'élaboration de cette politique et pour recueillir l'appui nécessaire à sa mise en oeuvre.

D'une manière générale, la commission considère que, pour répondre aux questions soulevées, il convient de prendre en considération les commentaires formulés à propos d'autres conventions ratifiées par El Salvador qui ont un lien étroit avec la convention no 122, comme la convention (no 88) sur le service de l'emploi, 1948, la convention (no 142) sur la mise en valeur des ressources humaines, 1975, et la convention (no 159) sur la réadaptation professionnelle et l'emploi des personnes handicapées, 1983.

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