Allégations: L’organisation plaignante fait état de violations des droits à la
liberté syndicale et à la négociation collective, notamment du non respect de conventions
collectives dans le secteur public et allègue que la municipalité de Bucaramanga a restreint
la négociation collective
- 222. L’Association colombienne d’agents de la fonction publique et des
services publics a fait connaître ses allégations dans des communications des 17 avril,
2 août et 2 octobre 2017, et des 12 février et 18 septembre 2018.
- 223. Le gouvernement a fait part de ses observations dans des
communications des 24 mai et 12 décembre 2018, des 3 mai et 17 septembre 2019, et du 30
septembre 2022.
- 224. La Colombie a ratifié la convention (no 87) sur la liberté syndicale
et la protection du droit syndical, la convention (nº 98) sur le droit d’organisation et
de négociation collective, 1949, la convention (nº 151) sur les relations de travail
dans la fonction publique, 1978, et la convention (nº 154) sur la négociation
collective, 1981.
Allégations de l’organisation plaignante
Allégations de l’organisation plaignante- 225. L’organisation plaignante allègue que la municipalité de Bucaramanga
a porté atteinte aux droits à la liberté syndicale et à la négociation collective, pour
les raisons suivantes: non respect de la convention collective en vigueur en 2014-2016,
restrictions à la négociation collective en 2017 et 2018, et actes de persécution et
menaces de mort à l’encontre de la présidente de l’ASTDEMP.
- 226. L’organisation plaignante indique que l’ASTDEMP est le syndicat
majoritaire, comptant parmi ses membres 70 pour cent des travailleurs de la municipalité
de Bucaramanga.
- 227. L’organisation plaignante affirme que la convention collective
couvrant la période 2014-2016 (décret municipal no 0068 de 2015), n’a pas été appliquée
de bonne foi par la municipalité de Bucaramanga, dans différents domaines: i) le maire
et ses adjoints prennent des décisions unilatérales, sans tenir compte de l’organisation
plaignante représentante des travailleurs; ii) il n’a pas été créé de comité bipartite
composé de cinq représentants de chacune des parties, devant servir de mécanisme direct
et préventif chargé de contrôler l’application des conventions collectives;
iii) certains agents permanents affiliés n’ont pas bénéficié de la stabilité prévue car
ils ont été licenciés ou mutés sans que soient respectées les garanties minimales; et
iv) des congés syndicaux ont été refusés, y compris à la présidente du syndicat.
- 228. L’organisation plaignante indique qu’elle a déposé des plaintes
administratives auprès du ministère du Travail: i) plainte no 000858 du 27 janvier 2016
dénonçant les violations de la convention collective en vigueur en 2014-2016, du droit
de négociation collective et de la liberté syndicale, le refus d’accorder des congés
syndicaux, l’obligation faite par la municipalité de Bucaramanga à l’ASTDEMP de fournir
des informations détaillées sur les tâches syndicales à effectuer, la mutation de
travailleurs bénéficiant de privilèges syndicaux, des actes de persécution et de
harcèlement au travail; cette plainte a fait l’objet d’une décision le 21 février 2018,
décision contre laquelle l’organisation plaignante a interjeté un recours en révision et
un recours en appel; ii) plainte no 004951 du 29 avril 2016, pour violation des
conventions collectives, à savoir mutation de personnel atteint de maladies
professionnelles, ou bénéficiant de privilèges syndicaux, harcèlement au travail et
licenciement de travailleurs affiliés à l’ASTDEMP; et iii) plainte no 010792 du
13 septembre 2016, signalant des refus d’octroi de congé syndical à la présidente de
l’ASTDEMP et à d’autres responsables syndicaux pour exercer des activités syndicales et
la violation du droit de réunion, éléments négociés dans les conventions collectives et
repris dans les arrêtés municipaux no 203 de 2002, no 166 de 2009 et no 0068 de 2015.
L’organisation plaignante allègue des retards excessifs dans le traitement de ces
plaintes administratives.
- 229. L’organisation plaignante a par ailleurs déposé trois plaintes
auprès du bureau du Procureur général de la nation pour non-respect des conventions
collectives et actes de harcèlement par le maire de Bucaramanga. Le 9 mars 2017, elle a
déposé la plainte no 1758/17 auprès du même bureau pour violation des droits de réunion
et d’association, plainte qui a été classée. L’organisation plaignante a sollicité
l’ouverture des enquêtes nos 6461 et 6696 des 14 et 31 mars 2017 auprès du contrôleur
municipal de Bucaramanga, concernant l’utilisation en 2016 de ressources qui devaient
être allouées à la formation et au bien-être des fonctionnaires et le non-respect de la
convention collective. L’organisation plaignante a également déposé les plaintes
suivantes auprès des autorités municipales de Bucaramanga: i) plainte no 6915 du 12 août
2016, demandant que soit réexaminée la délocalisation des postes d’inspecteurs de police
membres de l’ASTDEMP et couverts par la convention collective de 2014-2016, qui
travaillent dans l’administration centrale de Bucaramanga; ii) plainte no 2513 du
3 novembre 2016, renvoyant les plaintes déposées contre la municipalité de Bucaramanga;
et iii) plainte no 1878 du 14 mars 2017, demandant l’ouverture d’une enquête contre la
municipalité de Bucaramanga, pour non-respect de la convention collective 2014-2016 en
vigueur, consacrée par le décret municipal no 0068 du 14 mai 2015. L’organisation
plaignante indique qu’aucune sanction n’a été appliquée contre la municipalité. En
outre, elle allègue que le 29 juin 2017, celle-ci n’a pas reconnu la convention
collective en vigueur entre elle et l’ASTDEMP.
- 230. L’organisation plaignante déplore aussi que la municipalité de
Bucaramanga ait restreint le droit à la négociation collective en édictant, alors
qu’elle n’avait pas participé à la négociation collective, la résolution no 0293 du
15 août 2017, qui «fixe les conditions applicables aux agents de la fonction publique
pour l’année 2017». C’est pour cela que l’organisation plaignante a engagé les actions
suivantes: i) recours en protection présenté le 30 août 2017 devant le quatrième
Tribunal pénal municipal pour adolescents chargé du contrôle des garanties de
Bucaramanga, procédure en appel dans laquelle l’ASTDEMP indique que, au nom de son
autonomie syndicale, elle s’est séparée des autres syndicats de fonctionnaires de la
municipalité et a décidé de ne pas présenter de revendications pour la convention
collective de 2017, car son intérêt était de faire appliquer ce qui était convenu dans
le décret municipal no 0068 de 2015, et ii) dépôt de plainte administrative devant le
ministère du Travail, direction territoriale de Santander, no 008745 (30 août
2017).
- 231. Dans sa communication du 12 février 2018, l’organisation plaignante
fait aussi part d’actes de persécution par la municipalité de Bucaramanga et de menaces
de mort à l’encontre de Mme Martha Cecilia Díaz Suárez, présidente de l’ASTDEMP,
indiquant que: i) cette dernière a fait l’objet de menaces de mort à plusieurs reprises,
notamment le 29 septembre 2017; ii) une procédure de levée de son privilège syndical a
été engagée à son encontre, mais elle a été rejetée par les tribunaux de première et
deuxième instance; iii) une caméra de surveillance qui était censée servir à assurer la
protection de Mme Díaz Suárez a en réalité été utilisée pour surveiller les agissements
de la présidente de l’ASTDEMP; et iv) ces actes de persécution et ces menaces ont
gravement affecté la santé mentale de la présidente de l’ASTDEMP. Dans une communication
du 18 septembre 2018, l’organisation plaignante ajoute que Mme Díaz Suárez a fait
l’objet d’accusations ou de harcèlement de la part: i) d’un conseiller externe de la
municipalité de Bucaramanga, ce qui est préoccupant, étant donné qu’elle a déjà été
dénoncée pour rébellion, même si l’affaire a été classée sans suite faute de preuves; et
ii) d’un représentant de la municipalité qui a semblé présumer qu’elle avait participé à
une grève armée, alors qu’elle n’avait pu se rendre à son travail en raison d’une grève
armée menée par des groupes illégaux.
- 232. L’organisation plaignante, dans une communication du 18 septembre
2018, apporte des informations complémentaires au sujet des violations alléguées du
droit de négociation collective pendant le processus de négociation de 2018, indiquant
que: i) à l’issue des vingt premiers jours de négociation collective, la municipalité de
Bucaramanga a mis fin aux négociations; ii) elle a refusé d’accéder à la demande des
organisations syndicales de recourir à un médiateur, comme le prévoit le décret no 160
de 2014; et iii) le 15 août 2018, la municipalité a édicté unilatéralement la résolution
no 198 qui «fixe les conditions applicables aux agents de la fonction publique pour
l’année 2018».
- 233. L’organisation plaignante rapporte enfin que le 12 décembre 2017,
elle a été convoquée par la Commission spéciale de traitement des conflits déférés à
l’OIT (CETCOIT) avec le maire de Bucaramanga, mais qu’aucun accord n’a été trouvé, les
représentants de la municipalité n’ayant cherché qu’à imposer leur point de vue. Dans
ces conditions, l’organisation plaignante a refusé de signer le procès-verbal de la
réunion.
Réponse du gouvernement
Réponse du gouvernement- 234. Dans sa communication du 24 mai 2018, le gouvernement fournit les
informations présentées par la municipalité de Bucaramanga et indique que: i) le
ministère du Travail est l’autorité compétente pour connaître de la violation présumée
d’une convention collective ou d’un accord collectif; et que ii) dans le cadre de leurs
compétences, les inspecteurs du travail confrontés à une violation du droit à la liberté
syndicale peuvent engager une procédure de sanction administrative pour établir
l’existence de la violation et, par conséquent, déterminer la sanction. En ce qui
concerne les allégations de non-respect des conventions collectives et les procédures
engagées par l’organisation plaignante, la municipalité de Bucaramanga indique qu’elle
n’a été informée d’aucune procédure officielle menée auprès du ministère du Travail à ce
sujet.
- 235. Dans sa communication du 12 décembre 2018, le gouvernement transmet
les informations que lui a communiquées la municipalité de Bucaramanga au sujet du refus
présumé d’accorder des congés syndicaux et des allégations d’actes de persécution à
l’encontre de la présidente de l’ASTDEMP, à savoir que: i) Mme Díaz Suárez n’avait pas
demandé de congé syndical permanent depuis 2016 mais des congés ponctuels, qui lui ont
été accordés conformément à la loi; et ii) la caméra de surveillance a été installée
pour répondre aux besoins de sécurité de Mme Díaz Suárez et retirée face aux allégations
selon lesquelles elle servait à persécuter cette dernière, après qu’une procédure a été
engagée auprès des autorités municipales de Bucaramanga.
- 236. Le gouvernement a communiqué des informations sur les plaintes
administratives déposées par l’ASTDEMP auprès du ministère du Travail. Premièrement, un
dossier regroupant les plaintes nos 00858 et 010792 a été ouvert le 12 février 2016,
donnant lieu à des investigations qui ont abouti à la décision no 000258 du 28 février
2017 ordonnant le classement de l’enquête préliminaire, aux motifs que: i) sur la base
des éléments de preuve recueillis, le ministère du Travail a noté qu’il n’était pas
compétent pour se prononcer sur des litiges nécessitant un jugement fondé sur des
critères juridiques, comme dans le présent cas en ce qui concerne les allégations de
violations de la convention en vigueur pour la période 2014-2016; ii) ayant examiné
plusieurs décisions faisant jurisprudence en lien avec l’allégation de refus d’octroi de
congés syndicaux, le ministère du Travail a fait savoir qu’il avait publié, en
collaboration avec le Département administratif de la fonction publique, la circulaire
no 0098 en date du 26 décembre 2007, qui dispose que «le droit d’association et
l’exercice de la fonction publique revêtent tous deux une importance constitutionnelle
[…] et que l’octroi d’un congé syndical doit par conséquent être le fruit d’une décision
concertée et raisonnée, de sorte que l’organisation syndicale dispose du temps
nécessaire pour mener à bien ses activités, sans que cela nuise à la fourniture du
service public»; iii) les agents de la fonction publique désignés par les organisations
syndicales ont droit à un congé syndical à titre temporaire – et non permanent –, ce qui
ne les dispense pas de fournir le service qu’ils sont tenus d’assurer. Compte tenu de ce
qui précède, le ministère du Travail a jugé opportun de clore l’enquête préliminaire,
qui ne justifiait pas l’ouverture d’une procédure disciplinaire administrative, sans
préjudice du droit de l’ASTDEMP de saisir la juridiction compétente pour faire valoir
ses droits. Deuxièmement, s’agissant de la plainte administrative no 004951 du 29 avril
2016 concernant des allégations de violations de conventions collectives liées à la
mutation de travailleurs souffrant de maladie professionnelle ou bénéficiant de
l’immunité syndicale, à des faits de harcèlement au travail et au licenciement de
travailleurs affiliés à l’ASTDEMP, le ministère du Travail: i) a ouvert, le 30 juin
2016, un dossier et une enquête qui a abouti à la décision no 001230 du 26 août 2016,
par laquelle il a mis fin à l’enquête préliminaire, après examen de la jurisprudence, au
motif que les faits allégués et les éléments de preuve recueillis lors de celle-ci ne
relevaient pas de la persécution antisyndicale au regard de la réglementation en
vigueur; ii) a noté, au sujet des allégations de licenciements, l’existence d’un
différend juridique qui ne relevait pas de sa compétence, indiquant que l’ASTDEMP
pouvait saisir la juridiction compétente pour faire valoir ses droits; et iii) a fait
savoir que l’ASTDEMP avait intenté un recours en révision qui a été rejeté faute d’avoir
été formé dans les délais (décision no 001802 du 30 novembre 2016).
- 237. Dans sa communication du 3 mai 2019, le gouvernement réaffirme que
la municipalité de Bucaramanga a fait savoir que le ministère du Travail avait ordonné
le classement de la plainte administrative no 00858, dans la résolution no 000194 du
21 février 2018. Le gouvernement indique à cet égard que: i) l’enquête qui a donné lieu
à la résolution no 000194 du ministère du Travail a été menée conformément aux
dispositions légales et la décision a été prise sur la base des éléments du dossier et
conformément à la loi; ii) l’organisation plaignante en a été notifiée et a interjeté un
recours en révision et un recours en appel, qui ont été traités par les fonctionnaires
compétents; iii) pour le cas où il y aurait contestation, le législateur a établi des
mécanismes permettant d’établir la légalité ou l’illégalité des actes administratifs, ce
qui relève de la juridiction contentieuse administrative; et iv) il n’y a aucune preuve
que l’organisation plaignante ait épuisé les mécanismes judiciaires internes. En ce qui
concerne le classement de la plainte déposée auprès du procureur général, le
gouvernement précise que celui-ci a répondu à l’ASTDEMP en indiquant la marche à suivre
pour la réouverture de la procédure.
- 238. Le gouvernement transmet des informations émanant du bureau
médiateur municipal, auprès duquel l’organisation plaignante a déposé plusieurs
plaintes, et il indique ce qui suit: i) plaintes nos 1878 et 2513, où l’ASTDEMP
demandait l’ouverture d’une enquête contre la municipalité de Bucaramanga pour
non-respect de la convention collective 2014-2016 en vigueur, consacrée par le décret
municipal no 0068 du 14 mai 2015: le bureau du médiateur, par l’intermédiaire du délégué
pour le contrôle administratif a engagé une procédure disciplinaire qui en est au stade
de l’enquête; et ii) plainte no 6915 de 2016, où l’ASTDEMP demandait qu’on revienne sur
la délocalisation des postes d’inspecteurs de police travaillant dans l’administration
centrale de Bucaramanga: le délégué aux droits de l’homme a réuni un groupe de travail
composé de responsables des services de l’intérieur, administratif et juridique de la
mairie de Bucaramanga, lesquels ont examiné les raisons et dispositions juridiques
prises en compte par l’administration pour muter ces inspecteurs de police et ces
éléments ont été communiqués à l’ASTDEMP.
- 239. En ce qui concerne les violations alléguées de la liberté syndicale
et de la négociation collective du fait de la publication de la résolution no 0293 du
15 août 2017, qui «fixe les conditions applicables aux agents de la fonction publique
pour l’année 2017», la municipalité de Bucaramanga et le gouvernement indiquent ce qui
suit: i) l’organisation plaignante a présenté un recours en protection devant le
quatrième Tribunal pénal municipal pour adolescents chargé du contrôle des garanties de
Bucaramanga (no 2017-00108); ii) elle a déclaré que de fait elle bénéficiait des
conventions collectives en vigueur du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2016; iii) la
négociation collective pour 2017 a été menée avec d’autres organisations syndicales;
iv) au vu de ce qui précède, étant donné que l’ASTDEMP a indiqué que, contrairement à
d’autres organisations syndicales, elle s’abstenait de participer à la constitution de
listes communes de revendications, et que la municipalité devait respecter le contenu de
la convention collective en vigueur de 2014 à 2016, à laquelle elle avait participé,
cette convention devait donc être prorogée indéfiniment et la résolution no 0293 devait
être déclarée nulle et non avenue; et v) le quatrième Tribunal pénal municipal pour
adolescents chargé du contrôle des garanties de Bucaramanga (no 2017-00108) a reconnu
dans son jugement que l’ASTDEMP n’a pas présenté de cahier de revendications et n’a pas
participé à la négociation; aussi a-t-il considéré que la municipalité n’avait pas porté
atteinte à la négociation collective, que c’était l’ASTDEMP qui s’était retirée du
processus et qu’elle n’avait pas été exclue par la municipalité. Plus précisément, le
gouvernement déclare que ce jugement établit ce qui suit: i) l’ASTDEMP a demandé que la
municipalité «modifie, révoque ou annule la résolution fixant les nouvelles conditions
de travail pour l’année en cours, puisque, selon elle, cet acte supprime les garanties
syndicales et professionnelles acquises et porte atteinte aux conquêtes obtenues dans
ces domaines»; et ii) en édictant cet acte administratif «de nature particulière et
concrète, l’autorité publique a cherché à maintenir cet atout que représentent des
conditions de travail dignes, fruit de conquêtes sociales concertées avec les autres
collectifs de travail qui y ont participé, l’organisation syndicale demanderesse en
l’espèce s’étant désengagée du processus, s’abstenant d’accompagner les autres
organisations de travailleurs au stade où elles pouvaient se réunir pour aplanir les
divergences avec leur employeur [...]». De même, la municipalité de Bucaramanga précise
que la convention collective en vigueur en 2014-2016 contenait 58 points qui ont été
exécutés au cours de la période concernée et souligne qu’elle respecte les
14 organisations représentées sur son territoire. À cet égard, la municipalité de
Bucaramanga indique qu’elle a saisi la CETCOIT avec l’organisation plaignante mais
qu’aucun accord n’a pu être trouvé.
- 240. En ce qui concerne la violation alléguée du droit de négociation
collective par la publication unilatérale de la résolution no 198 qui «fixe les
conditions applicables aux agents de la fonction publique pour l’année 2018», la
municipalité de Bucaramanga indique ce qui suit: i) les conditions de la négociation
collective dans le secteur public sont réglementées par le décret no 160 de 2014, qui
prévoit que la période initiale de vingt jours peut être prolongée d’un commun accord et
que, si à l’expiration du délai, aucun accord n’est trouvé, les parties peuvent convenir
de recourir à un médiateur; ii) tant la prolongation que la nomination d’un médiateur
sont facultatives et soumises à un accord mutuel; iii) la mairie a respecté la durée
minimale requise par la loi dans les négociations et a décidé de ne pas recourir à un
médiateur; iv) elle a donc satisfait aux conditions obligatoires et il n’y a pas eu
violation de la procédure de négociation collective. Le gouvernement indique que, si
elle n’était pas satisfaite de l’acte en question, l’organisation plaignante aurait pu
saisir la juridiction contentieuse administrative, ce qui ne ressort pas de la
documentation fournie.
- 241. Dans sa communication du 3 mai 2019, le gouvernement transmet les
informations fournies par la municipalité de Bucaramanga, au sujet des allégations de
persécution syndicale à l’égard de Mme Díaz Suárez, présidente de l’ASTDEMP – notamment,
signalement ou harcèlement, et procédure de levée de son privilège syndical, indiquant
ce qui suit: i) la municipalité a déclenché la procédure de levée de ses privilèges
syndicaux, pour défendre ses intérêts, dans l’exercice de ses pouvoirs, et cela ne peut
être considéré comme portant atteinte aux droits syndicaux; ii) la cinquième chambre du
Tribunal du travail de la circonscription de Bucaramanga a rejeté la demande en première
instance, ce qui a été confirmé en deuxième instance; iii) la mairie de Bucaramanga
s’est conformée à la décision; iv) d’après les déclarations du conseiller externe, il
n’y a aucune indication d’un quelconque type de signalement à l’encontre de cette
personne, et v) pour ce qui est de la prétendue déclaration d’un représentant de la
municipalité de Bucaramanga concernant l’absence au travail de Mme Díaz Suárez, on ne
peut pas déduire du texte de la lettre officielle correspondante qu’il y a eu un
signalement à l’encontre cette personne, puisque la lettre se borne à indiquer que
«compte tenu du contexte de grève armée du 13 février, motif invoqué pour justifier
l’absence au travail, il semblerait que ce soit là un juste motif [...] même si l’on
peut s’étonner qu’une personne bénéficiant d’une mesure de protection puisse effectuer
un déplacement de ce type vu la situation».
- 242. En ce qui concerne les menaces de mort proférées à l’encontre de
Mme Díaz Suárez, présidente de l’ASTDEMP, le gouvernement, dans sa communication du
17 septembre 2019, indique ce qui suit: i) il a effectué une enquête auprès de l’Unité
nationale de protection, qui a signalé qu’elle prenait en compte ces menaces en
procédant à une réévaluation des risques; ii) depuis le 10 octobre 2018, diverses
mesures de protection étendues à la famille proche ont été appliquées notamment: mise à
disposition d’un véhicule blindé et de deux gardes du corps, d’un moyen de communication
et d’un gilet blindé, mise en œuvre de mesures préventives; et iii) ces mesures ont été
maintenues.
- 243. Par la suite, dans une communication du 30 septembre 2022, le
gouvernement a transmis des informations supplémentaires, fournies par la municipalité
de Bucaramanga, concernant l’allégation de violation du droit de négociation collective,
selon lesquelles: i) le quatrième Tribunal de la famille a rendu en première instance un
jugement ordonnant à la mairie de Bucaramanga d’organiser sous quinzaine des
négociations collectives avec les organisations syndicales (jugement du 26 juin 2019);
ii) le maire de Bucaramanga a nommé, par deux actes administratifs, les personnes
chargées de représenter la municipalité lors des négociations sur les conditions de
travail avec les syndicats des agents de la fonction publique (décisions nos 228 et 338
du 16 juillet et du 2 octobre 2019, respectivement); iii) la concertation entre la
municipalité et les organisations syndicales, dont l’ASTDEMP, a débuté le 23 septembre
2019 et donné lieu à des réunions visant à faire avancer les négociations sur l’ensemble
des revendications (voir ci joint les procès-verbaux des réunions des 3, 7, 10, 15, 17,
21, 24, 28 et 31 octobre 2019); iv) le 1er novembre 2019, au terme des négociations et
des discussions sur l’ensemble des revendications, la municipalité de Bucaramanga et la
plupart des organisations syndicales, dont l’ASTDEMP, ont signé l’acte d’accord final
(ci joint); v) l’accord final issu de la négociation collective a été consacré par un
acte administratif «fixant les conditions de travail des agents publics pour 2019 et
2020» (décision no 406 du 25 novembre 2019); et vi) en 2021, la municipalité de
Bucaramanga et les membres de la commission chargée de mener les négociations pour les
organisations syndicales, y compris l’ASTDEMP, ont organisé des négociations qui se sont
tenues entre avril et mai et ont abouti à l’édiction de l’acte administratif «fixant les
conditions de travail des agents publics pour la période 2021-2023» (décision no 786 du
8 juillet 2021). La municipalité affirme également s’être réunie à plusieurs reprises
avec les organisations syndicales en 2022 afin de suivre l’application de la convention
collective pour 2021-2023, et avoir tenu des consultations visant à répondre aux besoins
des fonctionnaires et à leur redonner l’assurance qu’ils pouvaient solliciter la mairie
sur toute question et que celle-ci apporterait des réponses efficaces.
- 244. Dans la même communication, le gouvernement transmet des
informations supplémentaires fournies par les autorités municipales de Bucaramanga,
selon lesquelles: i) la plainte no 1878, qui a entraîné l’ouverture d’une procédure
disciplinaire (no 066 17) par le délégué au contrôle administratif et aux affaires
disciplinaires pour non-respect de la convention collective en vigueur pour 2014 2016, a
été définitivement classée par décision en date du 21 janvier 2019; il a été considéré
que les éléments de preuve recueillis dans le cadre de la procédure ont montré que la
municipalité de Bucaramanga avait en grande partie respecté la convention collective
pour 2014-2016; ii) la décision du 21 janvier 2019 a été notifiée à Mme Díaz Suárez,
présidente de l’ASTDEMP, le 25 janvier 2019, lui indiquant que le recours était
recevable si elle estimait nécessaire de l’introduire; et iii) le 7 février 2019, la
décision rendue par le délégué au contrôle administratif et aux affaires disciplinaires
est devenue définitive et exécutoire, le délai de recours ayant expiré sans qu’aucun
recours en appel n’ait été formé.
- 245. Le gouvernement réaffirme également que les plaintes administratives
susmentionnées qui ont été traitées par la Direction territoriale du ministère du
Travail de Bucaramanga ont déjà été réglées.
Conclusions du comité
Conclusions du comité- 246. Le comité note que, dans le présent cas, l’organisation plaignante
allègue que la municipalité de Bucaramanga a porté atteinte aux droits à la liberté
syndicale et à la négociation collective, pour les raisons suivantes: non-respect de la
convention collective en vigueur en 2014-2016, restrictions à la négociation collective
en 2017 et 2018, actes de persécution et menaces de mort à l’encontre de la présidente
de l’ASTDEMP. Le comité note que, pour sa part, le gouvernement indique qu’une
convention collective a été négociée en 2019 pour la période 2019 20 et qu’une nouvelle
convention est actuellement en vigueur pour 2021-2023, qui comptent toutes deux
l’ASTDEMP parmi leurs signataires, que les plaintes administratives relatives au
non-respect présumé de la convention collective pour 2014-2016 ont été réglées, et que
des mesures de protection concernant la présidente de l’ASTDEMP ont été adoptées.
- 247. Le comité prend note des allégations de l’organisation plaignante
concernant le non-respect de la convention collective en vigueur de 2014 à 2016 selon
lesquelles: i) le maire et ses adjoints prennent des décisions unilatérales, sans tenir
compte de l’organisation plaignante représentante des travailleurs; ii) il n’a pas été
créé de comité bipartite composé de cinq représentants de chacune des parties, devant
servir de mécanisme direct et préventif chargé de contrôler l’application des
conventions collectives; iii) certains agents permanents affiliés n’ont pas bénéficié de
la stabilité prévue car ils ont été licenciés ou mutés sans que soient respectées les
garanties minimales; et iv) des congés syndicaux ont été refusés, y compris à la
présidente du syndicat.
- 248. Le comité prend note des informations fournies par l’organisation
plaignante selon lesquelles elle a déposé auprès du ministère du Travail plusieurs
plaintes administratives au sujet des faits allégués dans le cas présent, et de ses
affirmations concernant les retards dans le traitement desdites plaintes.
- 249. Le comité note que la municipalité de Bucaramanga et le gouvernement
déclarent que: i) la convention collective de 2014-2016 contenait 58 points qui ont été
exécutés par la municipalité de Bucaramanga dans la période de validité de 2014 à 2016;
ii) la plainte administrative no 00858, a donné lieu à une enquête menée conformément
aux dispositions légales puis elle a été classée, suite à quoi l’ASTDEMP a interjeté un
recours en révision et un recours en appel, qui ont été traités par les fonctionnaires
compétents, et iii) les plaintes nos 1878 et 2513 ont été déposées auprès du médiateur
municipal de Bucaramanga, et une procédure disciplinaire a été engagée par le délégué du
médiateur pour le contrôle administratif, procédure qui en est au stade de l’enquête
disciplinaire; et iv) en ce qui concerne la plainte no 6915 de 2016, le délégué aux
droits de l’homme a réuni un groupe de travail composé de responsables des services de
l’intérieur, administratif et juridique de la mairie de Bucaramanga, lesquels ont
examiné les raisons et dispositions juridiques prises en compte par l’administration
pour muter ces inspecteurs de police affiliés à l’ASTDEMP et couverts par la convention
collective de 2014-2016, qui travaillent dans l’administration centrale de la
municipalité de Bucaramanga.
- 250. Le comité prend note des informations supplémentaires fournies par
la municipalité de Bucaramanga et transmises par le gouvernement le 30 septembre 2022,
selon lesquelles: i) la plainte no 1878 déposée auprès des autorités municipales
Bucaramanga a été définitivement classée par décision en date du 21 janvier 2019, les
autorités ayant considéré que la municipalité avait prouvé qu’elle avait en grande
partie respecté la convention collective en vigueur pour 2014-2016; et ii) le 7 février
2019, la décision susmentionnée est devenue définitive et exécutoire, le délai de
recours ayant expiré sans qu’aucun recours en appel n’ait été formé.
- 251. Le comité prend bonne note de la déclaration du gouvernement selon
laquelle toutes les plaintes administratives déposées auprès du ministère du Travail ont
été réglées, l’ASTDEMP conservant la possibilité de saisir la juridiction compétente
pour faire valoir ses droits en ce qui concerne les allégations dont le ministère du
Travail a jugé qu’elles ne relevaient pas de sa compétence. D’autre part, il observe que
le gouvernement n’a fourni aucune information sur les trois plaintes et les deux
demandes d’enquête déposées respectivement auprès du bureau du Procureur général de la
nation et du contrôleur municipal de Bucaramanga par l’organisation plaignante pour
harcèlement présumé de la part de la municipalité de Bucaramanga et non-respect des
conventions collectives. Il rappelle que les accords doivent être obligatoires pour les
parties, et que le respect mutuel des engagements pris dans les accords collectifs est
un élément important du droit de négociation collective et doit être sauvegardé pour
fonder les relations professionnelles sur des bases solides et stables. [Voir
Compilation des décisions du Comité de la liberté syndicale, sixième édition, 2018,
paragr. 1334 et 1336.] Le comité prie le gouvernement de prendre les mesures nécessaires
pour accélérer le règlement des procédures pendantes en lien avec les faits sur lesquels
porte le présent cas.
- 252. Le comité prend note des allégations de l’organisation plaignante
concernant les restrictions apportées à la négociation collective en 2017 et 2018 par la
municipalité de Bucaramanga, à savoir: i) l’ASTDEMP est le syndicat majoritaire,
comptant parmi ses membres 70 pour cent des travailleurs de la municipalité de
Bucaramanga; ii) en 2017, la municipalité de Bucaramanga a édicté la résolution no 0293
du 15 août 2017, qui fixe «les conditions applicables aux agents de la fonction publique
pour l’année 2017», sans que l’ASTDEMP ait participé à la négociation collective;
iii) en 2018, faute de parvenir à des accords dans le cadre de la négociation, la
municipalité a refusé d’accéder à la demande des organisations syndicales de recourir à
un médiateur pour résoudre le conflit; iv) la médiation est régie par le décret no 160
de 2014; et v) le 15 août 2018, la municipalité a unilatéralement édicté la résolution
no 198, qui fixe «les conditions applicables aux agents de la fonction publique pour
l’année 2018». Le comité note, d’après les informations fournies par l’organisation
plaignante, que l’ASTDEMP s’est retirée du processus de négociation collective en 2017,
car son intention était de maintenir en vigueur la convention collective négociée pour
la période 2014-2016.
- 253. En ce qui concerne cette allégation, le comité prend note des
informations fournies par le gouvernement, à savoir que: i) l’ASTDEMP s’est abstenue de
participer à la négociation pour 2017 car, contrairement aux autres organisations
syndicales présentes dans la commune, elle n’a pas présenté de cahier de revendications;
ii) le quatrième Tribunal pénal municipal pour adolescents chargé du contrôle des
garanties de Bucaramanga a confirmé dans son jugement le refus de l’ASTDEMP de
participer au processus, et n’a donc pas considéré que la municipalité de Bucaramanga
avait porté atteinte à la négociation collective, et iii) lors de la négociation
collective de 2018, la municipalité de Bucaramanga, a respecté la durée minimale de
vingt jours requise par la loi et prolongeable d’un commun accord, et a décidé de ne pas
prolonger la durée de la négociation et de ne pas recourir à un médiateur.
- 254. Par ailleurs, le comité prend bonne note des informations
supplémentaires fournies par la municipalité de Bucaramanga et transmises par le
gouvernement dans une communication du 30 septembre 2022, à savoir que: i) le quatrième
Tribunal de la famille a rendu en première instance un jugement ordonnant à la mairie de
Bucaramanga d’organiser sous quinzaine des négociations collectives avec les
organisations syndicales (jugement du 26 juin 2019); ii) le maire de Bucaramanga a
nommé, par deux actes administratifs, les personnes chargées de représenter la
municipalité lors des négociations sur les conditions de travail avec les syndicats des
agents de la fonction publique (décisions nos 228 et 338 du 16 juillet et du 2 octobre
2019, respectivement); iii) la concertation entre la municipalité et les organisations
syndicales, dont l’ASTDEMP, a débuté le 23 septembre 2019 et donné lieu à des réunions
visant à faire avancer les négociations sur l’ensemble des revendications (voir ci joint
les procès-verbaux des réunions des 3, 7, 10, 15, 17, 21, 24, 28 et 31 octobre 2019);
iv) le 1er novembre 2019, au terme des négociations et des discussions sur l’ensemble
des revendications, la municipalité de Bucaramanga et la plupart des organisations
syndicales, dont l’ASTDEMP, ont signé l’acte d’accord final (ci joint); v) l’accord
final issu de la négociation collective a été consacré par un acte administratif «fixant
les conditions de travail des agents publics pour 2019 et 2020» (décision no 406 du
25 novembre 2019); et vi) en 2021, la municipalité de Bucaramanga et les membres de la
commission chargée de mener les négociations pour les organisations syndicales,
y compris l’ASTDEMP, ont organisé des négociations qui se sont tenues entre avril et mai
et ont abouti à l’édiction de l’acte administratif «fixant les conditions de travail des
agents publics pour la période 2021-2023» (décision no 786 du 8 juillet 2021). Il prend
bonne note également des déclarations de la municipalité selon lesquelles celle ci s’est
réunie à plusieurs reprises avec les organisations syndicales en 2022 afin de suivre
l’application de la convention collective pour 2021-2023, et a tenu des consultations
visant à répondre aux besoins des fonctionnaires.
- 255. Le comité observe en outre qu’une convention collective a été
négociée en 2019 pour la période 2019 20 et qu’une autre convention collective est
actuellement en vigueur pour la période 2021 2023, toutes deux signées par
l’organisation plaignante. Il constate, au vu de ce qui précède, que les problèmes de
négociation collective allégués dans le présent cas ont été réglés et, partant, ne
poursuivra pas l’examen des allégations en question.
- 256. En ce qui concerne l’allégation d’actes de persécution à l’encontre
de la présidente de l’ASTDEMP, en particulier la levée de ses privilèges syndicaux par
la municipalité de Bucaramanga, le comité note que cette dernière indique que, tant en
première qu’en deuxième instance, les tribunaux lui ont refusé l’autorisation de
procéder à cette levée et qu’elle s’est conformée à cette décision et l’a respectée.
Dans ces conditions, le comité ne poursuivra pas l’examen de cette allégation.
- 257. Le comité note enfin avec inquiétude l’allégation de menaces de mort
proférées à l’encontre de Mme Martha Cecilia Díaz Suárez, présidente de l’ASTDEMP. Il
prend note de l’indication donnée par le gouvernement des mesures de protection prises,
qui s’étendent à la famille proche et qui sont toujours en vigueur. Rappelant que
l’exercice des droits syndicaux est incompatible avec tout type de violence ou de menace
et qu’il appartient aux autorités de diligenter une enquête dans les plus brefs délais
et, le cas échéant, de sanctionner tout acte de cette nature [voir Compilation,
paragr. 88], le comité demande au gouvernement de mener une enquête en vue d’établir les
faits et de punir les auteurs des menaces de mort proférées à l’encontre de
Mme Díaz Suárez, présidente de l’ASTDEMP, et de continuer à prendre toutes les mesures
nécessaires pour assurer sa protection.
Recommandations du comité
Recommandations du comité- 258. Au vu des conclusions qui précèdent, le comité invite le Conseil
d’administration à approuver les recommandations suivantes:
- a) Le comité prie le
gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour accélérer le règlement des
procédures toujours pendantes en lien avec les faits sur lesquels porte le présent
cas.
- b) Le comité prie le gouvernement d’enquêter pour faire la lumière sur les
faits survenus et de punir les auteurs des menaces de mort proférées à l’encontre de
Mme Díaz Suárez, présidente de l’ASTDEMP, et de continuer à prendre toutes les
mesures nécessaires pour assurer sa protection.
- c) Le comité considère que ce
cas est clos et son examen ne nécessite pas d’être davantage
approfondi.